La semaine dernière a été l’une des semaines les plus chargées depuis le lancement de l’opération Bon Voisin de Tsahal, il y a deux ans, alors que des combats acharnés dans la ville syrienne de Deraa ont précipité l’exode de centaines de milliers de réfugiés syriens vers les frontières israélienne et jordanienne.
Les deux téléphones sur le bureau du lieutenant-colonel A, qui supervise l’opération, ne cessent presque jamais de sonner. Sur une ligne, il répond aux demandes constantes des responsables de liaison syriens, pour l’aide humanitaire aux citoyens qui ont fui les combats près de Deraa. Sur l’autre ligne, le personnel militaire de Tsahal le tient régulièrement au courant de la situation sur le terrain.
Le lieutenant-colonel A, qui a servi en Judée-Samarie, dit qu’il n’a pas rencontré de telles expressions de gratitude – y compris des poignées de main chaleureuses des Syriens – des nombreux Palestiniens qu’il a rencontrés au cours des années et qui ont reçu une aide humanitaire de Tsahal.
Il a accroché sur les murs de son bureau des photos de ses enfants. Ci-contre, une photo encadrée d’une étoile de David dessinée par une fillette syrienne de 9 ans souffrant d’un diabète sévère et emmenée au centre médical de Ziv à Safed pour traitement, l’année dernière.
Quand elle est retournée en Israël pour une visite médicale, elle a croisé le lieutenant-colonel A. par hasard. Alors qu’ils échangeaient, la petite fille a demandé de lui dessiner un drapeau israélien, et elle l’a fait avec l’aide de sa mère, qui a grandi en étant gavée par un régime alimentaire quotidien de haine envers Israël.
Pour l’enfant de 9 ans, dessiner l’étoile de David s’est avéré une tâche difficile, mais elle a finalement réussi à compléter le croquis, et ajouter sa propre expression d’enthousiasme pour le pays avec un petit cœur vert dessiné dessus, au-dessus de son propre nom et de celui de l’officier.
Au cours des derniers mois, de nombreux enfants syriens ont offert de tels dessins à des soldats israéliens. Ils ont découvert que leur seul refuge contre le régime brutal d’Assad était un pays contre lequel ils avaient été endoctrinés à être réfractaires. Les dessins sont peut-être la seule façon pour ces enfants de transmettre leur gratitude pour remercier la main israélienne qui s’est tendue vers eux aux pires heure s où ils se trouvaient en état de nécessité.
Malgré les combats de la guerre civile syrienne qui se déroule actuellement du côté syrien des hauteurs du Golan et la chute attendue des villages tenus par les rebelles près de la frontière nord d’Israël, entre les mains du président Bachar Assad, l’armée israélienne n’a donné aucune indication. d’une intention quelconque d’annuler l’opération Bons Voisins, lancée en juin 2016 par la 210e division du Commandement du Nord.
« Il n’y aura pas de rassemblements de soutien pour Israël de ce côté de la frontière, mais dans 15 ans, un Syrien de 19 ans qui a été opéré en Israël verra les deux cicatrices de la balle qui l’a touché, et il se souviendra de celui qui lui a sauvé la vie, et il le dira à ses enfants aussi », a déclaré à Ynet un officier de la brigade Bashan, qui effectue la plupart des efforts humanitaires à la frontière.
« Il nous a fallu du temps avant de construire la confiance avec eux. La première livraison de nourriture que nous leur avons envoyée, ils l’ont brûlée, car selon leurs coutumes, il est interdit à un individu d’accepter de l’aide alimentaire. Nous avons donc commencé avec de la nourriture pour bébés et à partir de là nous avons envoyé des sacs de farine pesant 25 kilogrammes à des boulangeries et cela a ouvert la porte à d’autres types de nourriture », a expliqué l’officier.

Riz blanc envoyé en Syrie dans le cadre de l’aide israélienne (Photo: Yoav Zitun)
« Il y a eu aussi des cas où ils nous ont dit que notre bulgur (gruau de blé) n’avait pas bon goût, mais ça allait, » a -t-il plaisanté. « Cela témoignait du niveau de confiance qui avait été forgé. Maintenant, nous envoyons principalement aux gens qui ont fui la nourriture qui n’a pas besoin d’être cuite, comme les boîtes de haricots, de maïs et d’houmous.

Manteaux envoyés en Syrie dans le cadre de l’aide israélienne (Photo: Yoav Zitun)
«Concevoir la réalité, créer de l’influence» est la devise de l’opération Bon voisinage, qui semble porter ses fruits. À la fin de la semaine dernière, des douzaines de tonnes de vivres et de fournitures médicales ont été envoyées de l’autre côté de la frontière du côté syrien des hauteurs du Golan.
Au même moment, quatre enfants syriens et deux adultes grièvement blessés dans les combats de Daraa ont été soignés en Israël. Alors que les combats se poursuivent, Tsahal s’attend à ce que d’autres arrivent.