Des hommes devant la synagogue de Sarcelles le 21 juillet 2014 Miguel Medina (AFP)
Le Congrès juif mondial (WJC) a déclaré être « extrêmement préoccupé » par l’attaque perpétrée lundi contre une jeune femme de 20 ans à Sarcelles, laquelle a fait l’objet de l’ouverture d’une enquête pour « crime de haine antisémite ».
« Le Congrès juif mondial se tient aux côtés de notre communauté française pour déplorer cet acte haineux contre une femme innocente, dont le seul crime était d’être juive« , a déclaré le directeur général et vice-président du WJC, Robert Singer.
Une enquête a été ouverte après l’agression d’une jeune femme juive, qui affirme que deux jeunes l’ont agressée avant de lui dérober son sac et de la traiter de « sale Juive ».
« Il est inconcevable que la communauté juive en France ou ailleurs ait à se préparer chaque jour contre des menaces potentielles, ou à vivre dans la peur ou la trépidation simplement à cause de son identité », a ajouté Singer.
« L’enquête récente de l’Union européenne, qui révèle que 40% des Juifs européens craignent d’être agressés physiquement, devrait donner un sérieux élan aux autorités de tout le continent pour qu’elles donnent suite à leur déclaration visant à renforcer la sécurité de la communauté juive et à garantir leur sécurité et bien-être », a-t-il encore dit.
La victime de Sarcelles dit avoir été accostée par deux adolescents vers 19H00 dans le quartier dit de la « Petite Jérusalem », où vit une importante communauté juive, a relaté une source policière.
Après deux années de baisse, les actes antisémites en France sont en très forte hausse (+69%) sur les neuf premiers mois de 2018, s’est alarmé début novembre le Premier ministre Edouard Philippe.
« Le WJC continuera à lutter contre toutes les manifestations d’antisémitisme à travers le monde et nous offrons notre soutien total à nos communautés en ces temps incertains et inquiétants », a conclu Singer.
Le numéro deux de la Commission européenne s’est alarmé début ce mois-ci d’une étude selon laquelle neuf Juifs européens sur dix (89%) ont le sentiment que l’antisémitisme a progressé dans leur pays au cours des cinq dernières années.
« Le vingtième siècle a connu beaucoup de maladies. La seule qui reste incurable est l’antisémitisme », a déclaré le Néerlandais Frans Timmermans, en présentant cette étude à Bruxelles.
« La communauté juive doit se sentir en sécurité et chez elle en Europe. Si nous n’y parvenons pas, l’Europe cesse d’être l’Europe », a lancé le commissaire néerlandais.
Selon cette étude de l’Agence des droits fondamentaux (FRA), 85% des Juifs interrogés considèrent que l’antisémitisme est le plus important problème social ou politique dans leur pays et 70% pensent que les efforts entrepris par les Etats membres de l’UE pour le combattre ne sont pas efficaces.
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