L’armée Syrienne se réorganise et préoccupe Israël

L’Armée Syrienne se Réorganise : Une Réforme aux Conséquences Imprévisibles

Cette semaine, l’armée syrienne a annoncé un changement majeur dans sa structure traditionnelle, passant d’une armée de conscription à une armée de volontaires. Cette réforme, présentée par un régime de Damas épuisé et appauvri, soulève de nombreuses questions quant à ses implications pour la région, et en particulier pour Israël.

Le régime syrien a déclaré qu’il commencerait à libérer des dizaines de milliers de soldats de la réserve dès juillet de cette année, en phase avec la fin de la majorité des combats dans le pays. Le but affiché de cette réforme est de maintenir une armée prête à la guerre. Toutefois, les conséquences pourraient être imprévisibles et transformer radicalement l’armée syrienne telle que nous la connaissons depuis des décennies.

La réforme de l’armée, en vigueur depuis 1973, stipule que tous les hommes de 18 ans doivent effectuer entre un an et demi et deux ans de service obligatoire, suivis d’un long service de réserve. Actuellement, l’armée se compose de trois groupes principaux : les volontaires (y compris les femmes), les réguliers et les réservistes. La guerre civile a réduit de moitié l’effectif militaire, passant à environ 300 000 soldats en raison des désertions et des pertes au combat. En raison de cette guerre, les soldats restants sont majoritairement fidèles au régime, principalement des Alévis et des membres de minorités non-sunnites, les sunnites étant majoritaires parmi les opposants au régime.

La réforme, qui sera mise en œuvre en trois étapes entre juillet et octobre 2025, vise à réduire la durée du service de réserve à seulement deux ans. Dans un premier temps, tous ceux qui ont déjà accompli deux ans de service obligatoire et les réservistes de plus de 40 ans seront libérés.

Cette transformation survient dans un contexte de crise économique sévère qui pousse le régime à rationaliser ses dépenses militaires. En plus de la réduction des réserves, d’autres réformes visent à consolider des forces ayant des fonctions similaires, telles que la Direction de la circulation et la Direction des véhicules.

Durant la guerre civile, pour pallier le manque de soldats, Assad a dû compter sur l’aide de l’Iran qui a envoyé des dizaines de milliers de combattants chiites de divers pays pour soutenir le régime syrien. Ces milices, entraînées par les Gardiens de la révolution iraniens, sont désormais stationnées en Syrie et exercent une influence considérable en contrôlant des points de contrôle, des passages frontaliers, et en établissant des bases permanentes.

La présence continue de ces milices chiites soulève des inquiétudes quant à une possible prise de pouvoir iranienne sur l’armée syrienne. La réforme actuelle pourrait permettre l’intégration de ces miliciens dans l’armée régulière, transformant celle-ci en une sorte de légion étrangère pro-iranienne.

Pour Israël, cette réforme représente une source de préoccupation majeure. Une armée syrienne infiltrée par des milices chiites pro-iraniennes pourrait modifier l’équilibre stratégique dans la région. La possibilité que ces miliciens grimpent les échelons au sein de l’armée syrienne et prennent des postes de commandement est un scénario redouté par de nombreux observateurs.

Plusieurs raisons semblent motiver cette réforme. La crise économique profonde en Syrie ne permet plus de maintenir une armée de conscription coûteuse. De plus, la motivation à servir dans l’armée a été sévèrement affaiblie par la guerre civile, les jeunes Syriens fuyant souvent le pays pour éviter le service militaire.

En fin de compte, la réforme vise peut-être aussi à encourager le retour des jeunes Syriens exilés, en supprimant l’obligation de service militaire et en leur permettant de contribuer à la reconstruction économique du pays.

Cette réforme de l’armée syrienne est un tournant historique qui pourrait avoir des répercussions profondes et durables. La transition vers une armée de volontaires et l’intégration potentielle de milices chiites pro-iraniennes nécessitent une surveillance étroite de la part de la communauté internationale. Israël, en particulier, devra rester vigilant face à cette évolution qui pourrait transformer l’armée syrienne en une extension de l’influence iranienne dans la région.

Jforum.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires