L’antiracisme est devenu fou. Depuis des décennies on voit se dessiner une inversion des valeurs créant un nouveau racisme venant cette fois-ci des populations dites « racisées », comprenez « non blanches ».

L’homme blanc serait responsable et fautif de tout, esclavage, colonialisme et autres turpitudes. Tout reposerait sur un combat des « races » et on assiste donc à une alliance étrange et contre nature réunissant certains mouvements noirs, des partis islamistes et une partie des mouvements antiracistes.

Entendons-nous bien, le racisme a toujours été et demeure un des grands problèmes de l’humanité. Il mérite d’être combattu sans relâche. Mais ce qui se passe en ce moment n’a plus rien à voir avec le combat antiraciste.

L’obsession antisémite vue dans les manifestations américaines et françaises invalide à elle seule la prétendue générosité affichée. Aux Etats-Unis les juifs sont malheureusement obligés d’organiser la défense des synagogues ou lieux appartenant à des juifs, ces lieux étant assiégés, pillés ou incendiés par les manifestants émeutiers. L’église proche de la Maison Blanche a connu le même sort et a été dévastée, la chrétienté étant également dans le collimateur des voyous.

Pourtant, les juifs américains se sont toujours montrés solidaires du combat des communautés noires pour l’égalité des droits. Les juifs américains votent massivement démocrate à l’instar des noirs et c’est bien sûr d’une façon follement antisémite que de nombreux manifestants hurlent aux Etats-Unis comme à Paris que le policier meurtrier de Georges Floyd aurait été formé en Israël.

On voit ici revenir des allégations authentiquement moyenâgeuses prétendant que le Juif est à l’origine de tous les maux sur terre. Il en va de même de la réécriture de l’histoire de l’esclavage et du colonialisme.

Par exemple, si l’esclavage vient d’être rayé de la loi il y a quelques années ce n’est pas dans un pays européen mais en Mauritanie. Et que dire encore du colonialisme de l’Algérie et du Maroc au Sahara dont l’Espagne est partie il y a quelques décennies. En faisant litière de cette nécessaire objectivité et en jetant de l’huile sur le feu, la ligue des droits de l’homme, première association créée en France perd son âme.

Elle a été créée pour défendre l’honneur et la vie du capitaine Dreyfus, officier juif injustement accusé de trahison et la voici qui appelle à la manifestation du samedi 13 juin à Paris aux côtés du comité Adama Traoré. En appelant à cette manifestation la ligue des droits de l’homme n’ignorait sans doute pas qu’elle dégénérerait en manifestation antisémite.

On y a vu tous les poncifs de l’antisionisme et de l’antisémitisme jusqu’aux cris mort aux juifs hurlés par des manifestants dont beaucoup portaient des drapeaux palestiniens. Une jeune fille juive de ma famille qui était venue manifester contre le racisme en toute innocence est repartie de cette manifestation en pleurant.

La ligue des droits de l’homme se tait devant ces exactions qui vont à l’encontre de sa raison d’être et le gouvernement a du une fois de plus laisser faire. Les choses vont mal. Contrairement à ce que dit une partie de la gauche et toute l’extrême gauche manifestant aux côtés de la ligue des droits de l’homme, la France n’est pas raciste, pas plus que la police en tant qu’Institution.

Les dérapages individuels ou d’un petit groupe doivent bien-sûr être sanctionnés dans la police ou ailleurs. C’est l’état de droit. A cet état de droit dans lequel nous vivons, les manifestants de la place de la République ne proposent rien sinon une vision dévoyée de l’histoire ainsi qu’une obsession antisémite qui met en danger la France des Lumières.

Raphaël Nisand.                                                                                         Chroniqueur sur Radio Judaïca Strasbourg.

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