L’Albanie toujours un fidèle allié d’Israël
Depuis plusieurs années, Edi Rama, Premier ministre albanais, incarne une voix singulière sur la scène internationale : celle d’un pays musulman affichant un soutien clair à Israël. Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, il n’a pas hésité à porter un pin’s en forme de ruban jaune en solidarité avec les otages israéliens encore détenus à Gaza. Un geste rare qui témoigne de l’engagement profond de l’Albanie contre le terrorisme et en faveur d’Israël.
Rama a rappelé que dans la vision albanaise, il n’existe aucune justification morale permettant de normaliser des organisations comme le Hamas. Un positionnement d’autant plus remarquable que plus de la moitié de la population albanaise est musulmane. Le Premier ministre, âgé de 60 ans, dirige son pays depuis 2013 et a consolidé une relation étroite avec Israël. Preuve de cette amitié, il a reçu en avril à Jérusalem la Médaille d’honneur présidentielle israélienne, une distinction réservée à de rares personnalités internationales.
Parmi les autres récipiendaires figurent des figures telles que Bill Clinton, Barack Obama et Angela Merkel. La remise de cette distinction par le président israélien Isaac Herzog a salué la loyauté sans faille de Rama après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier.
Lors d’une entrevue accordée au Jerusalem Post, Rama a expliqué ne pas voir cette décoration comme un honneur personnel, mais plutôt comme une reconnaissance de l’histoire de son pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Albanie, unique en Europe, a vu le nombre de Juifs augmenter sur son territoire grâce à la protection offerte par ses citoyens, majoritairement musulmans.
Artiste reconnu avant d’embrasser une carrière politique, Rama a grandi dans l’Albanie communiste, où Israël était diabolisé. Ce n’est qu’après la chute du régime que sa perception a changé, nourrie par des voyages et des découvertes personnelles, notamment à travers l’influence du Rabbi de Loubavitch.
Le Premier ministre souligne aussi l’importance de préserver la mémoire de l’engagement albanais envers les Juifs, notamment auprès des jeunes générations. Aujourd’hui, malgré une faible présence juive, l’Albanie continue de cultiver ses liens avec Israël, notamment à travers le tourisme, favorisé par l’ouverture récente de vols directs.
Sur le plan diplomatique, Rama reste un ardent défenseur de la solution à deux États pour Israël et la Palestine, malgré les obstacles. Il condamne sans ambiguïté le Hamas, mais insiste sur l’importance de ne pas abandonner l’idée d’une coexistence pacifique, rejetant les visions extrémistes qui assimileraient Israël à ses agresseurs.
Interrogé sur des rumeurs selon lesquelles l’Albanie aurait accepté d’accueillir des déplacés de Gaza, Rama a fermement démenti, précisant qu’il s’agissait d’une désinformation sans fondement.
Dans un contexte régional complexe, Rama reste aussi lucide sur les menaces, notamment celles posées par l’Iran. L’Albanie a rompu toute relation diplomatique avec Téhéran, après avoir accueilli des dissidents iraniens et subi des cyberattaques.
En ce qui concerne la Turquie, autre acteur influent des Balkans, Rama rejette toute idée d’impérialisme religieux, malgré les investissements culturels turcs. Il entretient des relations cordiales avec le président Erdogan, tout en affirmant clairement l’indépendance de son pays.
Concernant la religion en Albanie, Rama défend une approche laïque et pragmatique, refusant de laisser l’histoire religieuse dominer la politique actuelle. Il considère que le pluralisme religieux albanais est une richesse et un témoignage de tolérance.
À travers ses actes et ses déclarations, Edi Rama se positionne comme un acteur singulier dans le concert des nations, combinant fidélité aux valeurs humanistes, réalisme diplomatique et attachement aux traditions d’accueil de son pays.
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