Bras de fer sur le gaz: la Turquie déploie un premier drone armé à Chypre-nord
i24NEWS – AFP
Un drone armé turc à atterri lundi à Chypre-nord où il sera stationné, sur fond de fortes tensions entre la Turquie et d’autres pays riverains de la Méditerranée orientale concernant l’exploitation d’hydrocarbures.
Il s’agit du premier drone turc à atterrir dans cette région après que les autorités chypriotes turques, parrainées par Ankara dont les troupes occupent le nord de l’île, ont donné leur accord au déploiement de ce type d’aéronefs.
Ce déploiement survient dans un contexte de vives tensions dans la région concernant l’exploitation des hydrocarbures après la signature fin novembre d’un accord de délimitation maritime controversée entre la Turquie et la Libye.
Cet accord a été condamné par plusieurs pays, dont la Grèce et Chypre, car il permet à Ankara de revendiquer des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale.
Après la signature de cet accord, le gouvernement turc a en effet prévenu qu’il empêcherait toute exploration d’hydrocarbures sans son autorisation dans ces zones.
Les gisements d’hydrocarbures découverts ces dernières années en Méditerranée orientale aiguisent l’appétit des pays riverains, de la Grèce à l’Egypte, en passant par Chypre et Israël, autant de pays qui ont des relations difficiles avec Ankara.
L’accord maritime turco-libyen est vu comme la riposte de la Turquie à la création en janvier d’un forum de la Méditerranée orientale sur le gaz, dont Ankara a été exclu, lors d’une réunion au Caire de représentants de Chypre, de la Grèce, d’Israël, de l’Egypte, de l’Italie, de la Jordanie et des territoires palestiniens.
Menacée de sanctions par l’Union européenne pour ses forages illégaux réalisés au large de Chypre, dont elle occupe la partie nord depuis 1974, la Turquie entend s’appuyer sur son accord avec la Libye pour mettre fin à son isolement en Méditerranée orientale et faire valoir des droits sur l’exploitation des hydrocarbures.
Les forces turques déploient un drone pouvant être armé à Chypre-Nord
PAR LAURENT LAGNEAU · 16 DÉCEMBRE 2019
En réaction à un coup de force grec visant à accomplir « l’Elosis », c’est à dire le rattachement de Chypre à la Grèce, un idée était dans l’air avant l’indépendance accordée en 1960 par le Royaume-Uni [*], la Turquie lança, en juillet 1974, l’opération « Attila » sous le prétexte de protéger les intérêts de la communauté turque de l’île et de garantir l’ordre constitutionnel.
Depuis, l’île est traversée par une « ligne verte », qui sépare la République turque de Chypre-Nord [RTCN], reconnue seulement pas Ankara, et la République de Chypre, devenue membre de l’Union européenne par la suite. Cette ligne de démarcation est surveillée par la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre [UNFICYP].
Les efforts pour réunifier l’île ayant jusqu’à présent échoué, les tensions entre Nicosie et Ankara se sont sérieusement envenimées, ces dernières années, avec la découverte d’importantes réserves de gaz dans la zone économique exclusive [ZEE] chypriote [donc, située au sud de l’île]. Là encore, la Turquie appuie ses revendications en disant vouloir faire profiter la RTCN de cette manne gazière.
Fin novembre, Ankara et le gouvernement d’union nationale libyen [GNA] ont signé un protocole d’accord visant à délimiter la frontière maritime entre la Turquie et la Libye, en ne faisant aucun cas des eaux territoriales de la République de Chypre et de la Grèce. D’où les vives protestations de Nicosie et d’Athènes, qui peut compter sur l’appui de l’Union européenne dans cette affaire.
« Le protocole d’accord entre la Turquie et la Libye sur la délimitation des juridictions maritimes en mer Méditerranée viole les droits souverains d’États tiers, est contraire au droit de la mer et ne saurait avoir de conséquences juridiques pour les États tiers. Le Conseil européen réaffirme sans équivoque sa solidarité avec la Grèce et Chypre en ce qui concerne ces actions de la Turquie », a en effet affirmé le Conseil européen, le 12 décembre.
C’est donc dans ce contexte que, pour la première fois, les forces turques ont déployé un drone tactique Bayraktar TB2, pouvant être armé de missiles anti-char UMTAS, à Gecitakle, dans la région de Famagouste, la capitale de la RTCN.
« Le conseil des ministres de la République turque de Chypre du Nord avait décidé vendredi [13/12], que l’aéroport de Gecitkale serait utilisé pour les activités relatives aux drones », affirme-t-on à Ankara.
Pouvant voler à la vitesse de croisière de 130 km/h et à l’altitude maximale de 22.500 pieds, le Bayraktar TB2 a une endurance de 24 heures. Son rayon d’action n’est que de 150 km. Lire la suite http://www.opex360.com
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Je croyais qu’il y avait urgence climatique et qu’il fallait abandonner les énergies fossiles ?!?