La France gèle les avoirs iraniens après l’attentat à la bombe de Paris, contrecarré par le Mossad . 12 perquisitions à Grande-Synthe, en milieu chiite. 

Surprise : dès l’entrée du centre, le nazislamisme chiite s’impose par un paillasson aux couleurs d’une des nations de l’ONU

Les ministres publient une déclaration commune annonçant des sanctions, dénonçant un projet « extrêmement grave » visant à attaquer le rassemblement de l’opposition iranienne dans la cité de Villepinte

Le président français Emmanuel Macron, deuxième à droite, assiste à une réunion du cabinet avec ses ministres nouvellement nommés: le ministre de la Justice, François Bayrou, à droite, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian , à gauche, à l'Elysée à Paris, le 18 mai 2017. (AP Photo / Francois Mori, Pool)

Le président français Emmanuel Macron, deuxième à droite, assiste à une réunion du cabinet avec ses ministres nouvellement nommés : l’ex-ministre de la Justice, François Bayrou, à droite, le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian , à gauche, à l’Elysée à Paris, le 18 mai 2017. (AP Photo / Francois Mori, Pool)

La France a déclaré mardi avoir gelé des avoirs appartenant aux services de renseignement iraniens et à deux Iraniens en réponse à un complot présumé visant à faire exploser une bombe au milieu d’une réunion de partisans de l’opposition iranienne près de Paris en juin dernier.

Le complot aurait été contrecarré grâce à l’agence d’espionnage israélienne, le Mossad.

« Cet acte extrêmement grave, envisagé sur notre territoire, ne pourra pas rester sans réponse », ont déclaré les ministres français de l’intérieur et de l’économie dans un rare communiqué conjoint.

« En prenant cette décision, la France souligne sa détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, notamment sur son propre territoire », ont-ils ajouté.

Le décret annonçant le gel des avoirs du ministère iranien de la Sécurité et du renseignement et contre deux hommes iraniens, a été publié dans le journal officiel. Elle a identifié l’un des hommes comme étant Assadollah Asadi, un diplomate iranien de 47 ans qui a été arrêté le mois dernier et devait être extradé d’Allemagne en Belgique pour y être poursuivi.

Asadi a été pris pour cible par la Franceen vue du gel de ses avoirs de ces six derniers mois mardi, avec un autre homme nommé Saeid Hashemi Moghadam.

La cellule, dirigée par  le diplomate iranien à l’ambassade d’Autriche à Vienne, était également composée de deux ressortissants belges et d’un complice présumé en France. Ils avaient prévu de faire exploser une bombe au milieu d’une conférence organisée le 30 juin par un groupe dissident iranien, les Moudjahidine du peuple d’Iran (MEK).

Environ 25 000 personnes ont assisté au rassemblement à Villepinte, en banlieue parisienne.

Des personnes tiennent des photos de proches tués par le régime iranien lors de l’événement «Free Iran 2018 – The Alternative» le 30 juin 2018 à Villepinte, au nord de Paris. Six personnes ont été arrêtées en Belgique, en Allemagne et en France pour un présumé complot visant à attaquer le rassemblement, notamment un diplomate iranien et son épouse. (Photo AFP / Zakaria Abdelkafi)

Le Mossad, de concert avec ses homologues belge, français et allemand, a mené une chasse à l’homme, qui a traversé plusieurs frontières européennes et a empêché l’attentat à la bombae, a rapporté le journal Hadashot le mois dernier, sans donner de source.

L’opération comprenait le suivi des suspects et leur écoute, selon le rapport.

L’Iran a nié toute implication dans le prétendu complot et a déclaré que le MEK avait orchestré le complot pour discréditer le président iranien Hassan Rouhani, alors qu’il entamait une tournée en Europe.

Les contre-mesures de la France pourraient avoir des répercussions diplomatiques majeures à un moment où la France s’efforce de maintenir l’Iran dans l’accord de 2015 pour limiter son programme nucléaire, dans un contexte de tensions majeures au Moyen-Orient.

Le MEK, créé dans les années 1960 pour renverser le Shah d’Iran, a combattu la montée des mollahs à Téhéran après la révolution islamique de 1979.

En 1997, le Département d’Etat des Etats-Unis l’a qualifié «d’organisation terroriste» et il a  été retiré des listes de surveillance du terrorisme de l’Union européenne en 2008 et de Washington en 2012.

Raids sur le centre islamique

Mardi également, environ 200 policiers ont lancé une attaque antiterroriste à l’aube contre l’un des plus grands centres musulmans chiites de France, le Centre Zahra France, ainsi que les domiciles de ses directeurs.

Environ 200 policiers, dont des agents du RAID et de la BRI, menaient mardi matin douze perquisitions à Grande-Synthe, dans le nord de la France, au siège du «Centre Zahra France», une association islamique chiite, et aux domiciles de ses principaux dirigeants en raison de leur «soutien marqué» à «plusieurs organisations terroristes», a annoncé la préfecture du Nord.

Au total, 11 personnes ont été interrogées et trois ont été arrêtées, selon des sources de sécurité, notamment pour possession illégale d’armes à feu.

Le Zahra Centre France a été fondé en 2009 par Yahia Gouasmi, qui soutient le groupe terroriste libanais Hezbollah et le chef suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.

Gouasmi est également le fondateur du parti anti-sioniste en France et est un associé du comédien controversé Dieudonne M’bala M’bala, un antisémite reconnu coupable à de multiples reprises.

le quartier du Centre Zarah France était totalement bouclé, ont constaté des journalistes de l’AFP. Une douzaine de cars de CRS étaient déployés autour d’une grande bâtisse de briques rouges aux airs de ferme, siège de l’association, dans une impasse d’un quartier résidentiel tout proche de l’autoroute. Les forces de l’ordre étaient masquées. De nombreux policiers sillonnaient également le centre de Grande-Synthe, ville de 23.000 habitants à proximité de Dunkerque. Ces «visites domiciliaires» ont été sollicitées par le préfet du Nord auprès du juge des libertés et de la détention du tribunal de grande instance (TGI) de Paris qui les a autorisées après avis du procureur de la République de Paris et du procureur de la République de Dunkerque. Ces perquisitions administratives ont été introduites par la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (SILT) du 30 octobre 2017, votée après la fin de l’état d’urgence à l’automne 2017.

Le centre Zahra héberge plusieurs associations, parmi lesquelles le Parti antisioniste, la Fédération chiite de France ou France Marianne Télé. Elles sont soupçonnées par les autorités françaises de légitimer le djihad et de faire l’apologie de mouvements terroristes comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais. En parallèle de ces perquisitions, un arrêté a été pris le 1er octobre par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour geler durant six mois les avoirs du centre Zahra et de ces trois associations, ainsi que ceux possédés, détenus ou contrôlés par quatre personnes: Yahia Gouasmi, Jamel Tahiri, Bachir Gouasmi et Abdelkrim Khalid, selon le Journal Officiel publié mardi. Leurs domiciles ont été perquisitionnés, selon une source proche du dossier. «Un certain nombre» des personnes qui font l’objet de visites domiciliaires détiennent des armes «légalement pour partie», a ajouté cette source. En outre, les fonds de la direction de la sécurité intérieure du ministère iranien du renseignement et de la sécurité ont également été gelés pour six mois, selon une source proche du dossier.

Propagande antisioniste

L’association «Centre Zahra France» est une organisation islamique, proche de l’Iran, principale puissance chiite, et du Hezbollah libanais, également chiite, selon le chercheur Romain Caillet, spécialiste du djihad. Sur son site internet, le centre Zahra dit avoir pour but «de faire connaître le message de l’islam à travers le regard du Prophète et de sa famille ; de les faire connaître, de traduire leurs pensées et de témoigner de leurs œuvres». Selon l’arrêté du 1er octobre, elle aurait été fondée en 2005. L’association a plus de 8.500 abonnés sur Facebook et sur YouTube.

Depuis plusieurs années, elle a également fait parler d’elle pour son antisionisme virulent. Son principal dirigeant, Yahia Gouasmi, est également le fondateur du Parti antisioniste, proche de Dieudonné et Alain Soral, avec lesquels il avait mené une liste antisioniste aux élections européennes de 2009. Sur Twitter, Yahia Gouasmi précise pour se présenter: «Le sionisme est la politique d’Israël. Mais le sionisme n’est pas le judaïsme: une religion de paix!».

Sur son site, le centre Zahra publie sur une colonne les articles du Parti Antisioniste. On peut également y lire un court article qualifiant l’organisation terroriste Daech de «projet nazi (socialo-sioniste)». Chiite, l’association s’oppose naturellement à l’organisation djihadiste sunnite. S’y ajoute une rhétorique d’assimilation de la politique israélienne et de celle du IIIe Reich, pratique courante dans la propagande islamiste, déjà mentionnée par L’Express en 2009, qui consacrait une enquête aux «amis très particuliers du centre Zahra», qualifiant leur action de «propagande antisioniste».

«C’est une communauté très fermée, on ne sait pas trop ce qu’il se passe à l’intérieur, il y a souvent des gardes devant l’entrée», a témoigné auprès de l’AFP une riveraine, sous couvert d’anonymat, affirmant aussi que l’association possède «des commerces en centre-ville».

Les raids de mardi ont eu lieu dans le cadre des procédures de «prévention du terrorisme», ont déclaré les autorités régionales dans un communiqué.

La police a suivi de près les activités du Centre Zahra «en raison du soutien indéfectible de ses dirigeants à plusieurs organisations terroristes et en faveur de mouvements qui soutiennent des idées contraires aux valeurs» de la France, selon un communiqué des autorités locales.

Sur son site internet, l’association affirme que son objectif depuis sa fondation en 2009 a été de «faire connaître le message de l’islam à travers les yeux du prophète et de sa famille».

JForum avec agences dont AFP

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Paul06

Mais la France de Macron continue à commercer avec ce pays terroriste.