« La doctrine Stefanik »: une position plus ferme contre l’antisémitisme

Par Moïse Phillips-

L’annonce par le président Donald Trump, fin mars, du refus de la représentante Elise Stefanik (RN.Y.) d’être la prochaine ambassadrice aux Nations Unies a déçu de nombreux partisans d’Israël. Depuis les attentats terroristes perpétrés par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, la députée s’est imposée comme une figure de proue à la Chambre des représentants des États-Unis, tant dans la lutte contre l’antisémitisme que dans le soutien à Israël, devenant peut-être la figure de proue la plus visible de ces combats.

De plus, elle s’est engagée à poursuivre ces efforts au sein de l’organisation mondiale lors de sa comparution devant la Commission sénatoriale des relations étrangères en janvier. Ses critiques à l’égard de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) étaient non seulement nécessaires, mais aussi une bouffée d’air frais.

Mais on se tromperait lourdement en pensant qu’elle va interrompre ses efforts pour combattre les ennemis des Juifs et les terroristes anti-israéliens.

Son retour à la Chambre pourrait être l’occasion de franchir de nouvelles étapes dans l’élaboration de ce que l’on pourrait appeler « la doctrine Stefanik ».

Cela contraste fortement avec l’approche politique de l’équipe Biden-Harris, qui a même indigné ses propres partisans du camp progressiste – et bien d’autres – face à ce que l’on pourrait qualifier de propension à l’inaction face aux extrémistes anti-israéliens sur les campus et au-delà. Cette inaction laissait penser aux partisans du Hamas qu’ils ne rencontreraient guère d’opposition fédérale, aussi scandaleuses et illégales que soient leurs activités.

Deborah Lipstadt, historienne de longue date et professeure à l’université Emory, qui a été la seule envoyée spéciale des États-Unis pour la surveillance et la lutte contre l’antisémitisme pendant la présidence Biden, a été citée dans le New York Times le 4 mars, déclarant : « … il y a eu trop de moments qui ont été accueillis par le silence. »

C’est un euphémisme.

Pire encore, alors que l’administration Trump a changé de cap et expulsé les extrémistes anti-israéliens du pays, des groupes comme J Street et Jewish Voice for Peace dénoncent ces agissements. Le communiqué de presse d’AJ Street publié le 10 mars déclarait : « L’arrestation, la détention et la menace d’expulsion par l’administration Trump de Mahmoud Khalil, leader de la contestation à Columbia et résident permanent légal, en violation de la loi en vigueur et sans procédure régulière, constituent une atteinte au droit constitutionnel à la liberté d’expression… »

Pour de nombreux Juifs américains, ces arguments rappellent étrangement la rhétorique utilisée par l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) pendant l’une des périodes les plus sombres de l’histoire juive américaine : lorsque des néo-nazis ont menacé de marcher sur Skokie, dans l’Illinois, une communauté qui abritait un très grand nombre de survivants de l’Holocauste.

Mais quelle différence 48 ans font-ils ? Rahm Emanuel, ancien maire de Chicago, ancien représentant de l’Illinois à la Chambre des représentants et, plus récemment, ambassadeur des États-Unis au Japon, s’est opposé aux haineux de son État dans les années 1970. Comme l’expliquait Emanuel dans une interview accordée au Times of Israel en 2017 : « Vous parlez à quelqu’un qui a commencé sa propre prise de conscience politique en s’opposant aux néonazis à Skokie, puis à Marquette Park, à Chicago, quand j’avais 16 ou 17 ans. »

Ce ne sont plus des libéraux comme Emanuel qui mènent la charge pour protéger les Juifs des ennemis des Juifs ; désormais, ce sont Stefanik et d’autres de l’autre côté de l’allée.

Qu’est-ce qui a changé ?

D’un côté, des groupes comme J Street et Jewish Voice for Peace n’existaient pas lorsque les néo-nazis ont fait pression pour manifester à Skokie.

Un autre point est que de nombreux Américains lucides de toutes confessions voient que le Hamas n’est pas vraiment différent d’Al-Qaïda ou des nazis.

Il y a un an, Stefanik déclarait, à propos de l’antisémitisme sur le campus de l’Université Columbia, dans l’Upper West Side de New York : « Alimenté par la haine et l’ignorance, l’antisémitisme incontrôlé est devenu monnaie courante sur le campus de Columbia : de la propagande antisémite datant de l’époque nazie jonchait les lieux, des croix gammées taguent les bâtiments scolaires, des foules agressent des étudiants juifs, des professeurs soutiennent ouvertement le Hamas et appellent au génocide du peuple juif. Parallèlement, malgré les affirmations contraires, la direction de Columbia refuse d’appliquer ses propres politiques et de condamner la haine juive sur le campus, créant ainsi un terreau fertile pour l’antisémitisme et un foyer de soutien au terrorisme de la part d’enseignants et d’étudiants radicalisés. »

Les opinions sur les communautés juives de Judée et de Samarie (appelées colonies de Cisjordanie) sont une autre façon dont Stefanik (et sa doctrine) s’opposent clairement aux opinions de J Street et de la Jewish Voice for Peace.

Lors de ces mêmes audiences, le sénateur Chris Van Hollen (D-Md.), qui a bénéficié d’un soutien financier de JStreetPac, a remis en question le soutien de Stefanik aux droits d’Israël sur la Judée et la Samarie.

Stefanik a répondu fermement à son défi, affirmant sa conviction qu’après avoir été interrogée par Van Hollen, Israël a un droit biblique sur toute la Cisjordanie. Elle a répondu rapidement et simplement par un « oui » catégorique.

JStreetPac s’est vanté sur son site Web que « le sénateur (Van Hollen) est l’un des plus proches alliés de J Street au Congrès ».

Heureusement que les futurs bergers de la communauté juive, comme J Street, ne restent pas sans opposition.

JForum.fr avec www.jewishpress.com/
La représentante Elise Stefanik (RN.Y.), candidate au poste d’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, s’exprime lors de la Conférence d’action politique conservatrice 2025 (CPAC) au Gaylord National Resort & Convention Center à National Harbor, Maryland, le 22 février 2025.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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KIGEM

Comment S étonner après avoir écouté J Street qu il y ait eu des Kappos juifs en 39/45.