Israël ordonne l’évacuation massive de Rafah
Rafah au cœur du conflit
L’armée israélienne a ordonné une vaste évacuation dans la ville de Rafah, située au sud de la bande de Gaza, signalant une nouvelle phase de son offensive militaire. Cette escalade intervient après l’échec du dernier cessez-le-feu et la reprise des frappes ciblant les infrastructures du Hamas.
Une évacuation massive annoncée
Dans un message diffusé sur X lundi matin, le colonel Avichay Adraee, porte-parole arabe des Forces de défense israéliennes (FDI), a averti les habitants de plusieurs quartiers de Rafah, notamment Al-Nasr, Al-Shawka, Salam, Al-Manara et Qizan Al-Najjar. Il leur a conseillé de se rendre dans des zones sécurisées, comme Al-Mawasi, en vue d’une offensive visant à démanteler les capacités militaires des groupes terroristes opérant dans la région.
Cette évacuation marque une intensification significative du conflit, Israël affirmant vouloir neutraliser les menaces qui persistent malgré les cessez-le-feu précédents.
Un mécontentement grandissant contre le Hamas
Parallèlement aux affrontements militaires, un climat de frustration s’installe parmi les Gazaouis. Selon un rapport du journal panarabe Asharq Al-Awsat, de nombreux habitants reprochent au Hamas de poursuivre les tirs de roquettes, entraînant en retour des ripostes israéliennes destructrices et de nouveaux déplacements forcés.
Ce mécontentement s’est notamment exprimé lors des manifestations du 27 mars dans le quartier de Shejaiya, où des protestations contre le groupe armé ont eu lieu. Fait inhabituel, ces rassemblements n’ont pas été violemment réprimés, ce qui laisse entrevoir un possible affaiblissement du Hamas. Toutefois, la peur demeure, illustrée par le cas d’Odai Al-Rubaie, un activiste qui aurait été enlevé et exécuté par un groupe lié au Hamas après avoir organisé des manifestations antigouvernementales.
Une gouvernance de plus en plus fragilisée
Le rapport souligne également une désorganisation croissante au sein de l’administration du Hamas. Plusieurs hauts responsables sont portés disparus ou ont été tués, les services publics fonctionnent au ralenti, et les salaires ne sont plus versés. Des secteurs essentiels comme l’éducation sont durement touchés, accentuant l’incertitude parmi la population.
Malgré ces difficultés, les dirigeants du Hamas assurent que leur organisation reste opérationnelle. Ils affirment avoir mis en place un Comité de soutien communautaire pour gérer les services de base en attendant un retour à la normale.
Un avenir incertain pour Gaza
Israël a fermement déclaré qu’aucune solution politique ne pourrait inclure le Hamas dans un futur gouvernement à Gaza. Les autorités israéliennes conditionnent un cessez-le-feu durable à un désarmement total du groupe armé, une exigence catégoriquement rejetée par ses dirigeants.
Alors que l’opération militaire israélienne se poursuit, la situation reste incertaine. Entre évacuations massives, contestations internes et tensions géopolitiques, l’avenir de Rafah et de la bande de Gaza demeure suspendu aux évolutions du conflit.
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Pourvu que les déplacements forcés les conduisent très loin d’ici.