Les flammes de Hanoukka: allumer l’espoir et la résilience parmi les Juifs d’Amérique latine
Dans un monde plein de défis, les bougies de Hanoukka nous rappellent l’importance d’être résilient et d’agir avec courage face à l’intolérance.. Par Marina Rosenberg*.
Décembre a toujours été un mois plein de symbolisme et de célébration. Mais cette année, cela prend une signification particulière. Les lumières de Hanoukka commencent à briller au moment même où des millions de foyers allument leur sapin de Noël, marquant une coïncidence qui nous invite à nous arrêter et à réfléchir : qu’est-ce qui nous unit en tant qu’humanité et comment faire face aux ombres qui menacent encore notre coexistence ?
L’une de ces ombres est l’antisémitisme, profondément enraciné et en résurgence inquiétante. Selon un rapport de la Ligue Anti-Diffamation (ADL), Les incidents antisémites ont considérablement augmenté dans notre région, affectant à la fois les espaces physiques et numériques et créant un environnement qui met en danger les valeurs de coexistence. Ce n’est pas un problème du passé ni exclusif à d’autres latitudes. En Amérique latine, nous avons assisté à des actes de vandalisme, à des discours de haine sur les réseaux sociaux et à des théories du complot, notamment en période de crise économique ou politique. Le plus alarmant n’est pas seulement son existence, mais aussi la normalisation silencieuse qui permet sa propagation.
En ce mois de décembre, alors que Hanoukka et Noël s’entremêlent sur le calendrier, on peut trouver dans ses messages un guide pour affronter cette réalité. Hanoukka, notre « Fête des Lumières », est bien plus qu’une célébration historique. C’est un témoignage de la résilience de notre peuple, de notre capacité à préserver notre identité face à l’oppression et de l’importance d’éclairer d’espoir même les épisodes les plus sombres. D’un autre côté, Noël, même s’il n’appartient pas à notre foi, est une fête qui célèbre également l’arrivée de la lumière dans le monde, rappelant que l’espoir et l’amour peuvent transcender toutes les barrières.
Ce chevauchement de festivités est une occasion unique d’agir. Dans un monde où la haine et la division semblent amplifiées, où les réseaux sociaux agissent comme des porte-voix de l’intolérance, ces dates nous invitent à faire quelque chose de spécial : s’arrêter, réfléchir et s’engager à être des agents de changement. Parce qu’il ne suffit pas d’allumer des bougies ou des lumières décoratives ; nous devons enflammer les consciences, les cœurs et les volontés.
Être résilient, comme nous l’enseigne Hanoukka, implique d’éduquer ceux qui ignorent la richesse de notre tradition et de construire des ponts avec des communautés qui, bien que différentes, partagent des valeurs universelles de dignité et de respect. Cela est essentiel pour réparer le monde, faisant écho au principe cardinal du judaïsme, Tikkun Olam.
Chaque acte de gentillesse, conversation ouverte ou effort pour dénoncer l’antisémitisme et toute forme de haine est une étincelle qui inspire les autres. À l’instar des bougies de Hanoukka, qui non seulement brillent individuellement, mais qui, ensemble, éclairent plus intensément, nos actions ont le pouvoir de déclencher un changement collectif.
Puisse ce mois de décembre, alors que nous allumons notre Hanoukiot, célébrons non seulement une victoire historique, mais renouvelons également notre engagement envers les valeurs que représentent ces petites flammes : la justice, la foi, le courage et l’espérance. Puissent ces lumières non seulement éclairer nos maisons, mais aussi le chemin vers un monde plus juste, inclusif et pacifique.
*Marina Rosenberg est vice-présidente principale des affaires internationales de l’Anti-Defamation League (ADL). @_MarinaRos
JForum.fr avec aurora-israel.co.il
Marina Rosenbarg. Photo : ADL.
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