La Turquie a condamné mercredi 6 février la décision du président français Emmanuel Macron d’instaurer une journée de commémoration du génocide arménien de 1915, une qualification qu’Ankara rejette.
« Nous condamnons et refusons les tentatives de monsieur Macron, qui connaît des problèmes politiques dans son pays, de transformer en affaire politique des faits historiques pour sauver la mise », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin.
Emmanuel Macron a annoncé mardi 5 février au soir que la France, pays où vit une importante communauté arménienne, « fera dans les prochaines semaines du 24 avril une journée nationale de commémoration du génocide arménien« . Les Arméniens estiment que 1,5 million des leurs ont été tués de manière systématique par les troupes de l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
Le génocide arménien, « un mensonge politique contraire aux réalités historiques », selon la Turquie
Mais Ankara rejette l’utilisation du terme « génocide », évoquant des massacres réciproques sur fond de guerre civile et de famine ayant fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.
« Les allégations de soi-disant génocide arménien sont un mensonge politique contraire aux réalités historiques et sans fondement juridique », a ajouté Ibrahim Kalin, affirmant que « personne ne peut entacher notre histoire ».
Le président français a également souligné mardi avoir « un dialogue exigeant avec le président turc », évoquant des « désaccords assumés » notamment sur « les libertés fondamentales en Turquie, le génocide et le passé et les droits de l’homme en Turquie ».
Il a toutefois rejeté toute éventualité de rupture des liens avec Ankara estimant que « le dialogue avec la Turquie est indispensable ».
![]() |
![]() |