Est-ce la fin de l’influence du Qatar dans les écoles aux USA ?
Transparence sur fonds étrangers : Trump resserre l’étau sur les campus
Dans une initiative marquante en matière de politique éducative et sécuritaire, l’ancien président Donald Trump a signé un décret visant à accroître la transparence sur les financements étrangers dans les universités américaines. L’annonce, faite mercredi, réactive un dispositif mis en place sous son premier mandat et ciblant spécifiquement l’influence de pays comme la Chine et le Qatar sur les institutions académiques des États-Unis.
Le décret charge la secrétaire à l’Éducation, Linda McMahon, de renforcer l’application des lois existantes régissant les flux financiers étrangers dans le secteur de l’enseignement supérieur. Il impose aux établissements concernés de fournir des informations détaillées sur l’origine, la nature et les objectifs des dons et contrats étrangers reçus. Un dispositif de contrôle et de sanctions est également prévu pour les établissements récalcitrants.
Selon une fiche d’information émise par la Maison Blanche, près de 60 milliards de dollars de financements étrangers ont été versés aux universités américaines au fil des décennies. Or, seules environ 300 institutions rapporteraient régulièrement ces contributions, et une proportion significative de ces flux ne serait pas correctement déclarée. L’administration Trump affirme que ces omissions nuisent à la sécurité nationale, à l’intégrité intellectuelle et à l’indépendance éducative des États-Unis.
« La transparence est indispensable pour protéger le marché des idées contre les tentatives d’infiltration idéologique financées par l’étranger », a déclaré McMahon. Elle a précisé que la Chine est soupçonnée d’avoir utilisé certains dons pour accéder à des recherches sensibles financées par les contribuables américains, tandis que le Qatar est accusé de chercher à influencer l’enseignement sur Israël et le Moyen-Orient.
Pam Bondi, procureure générale, a été mandatée pour enquêter sur les universités ayant failli à leurs obligations déclaratives. Les établissements visés pourraient faire l’objet d’audits complets, assortis de sanctions administratives. Cette approche se veut corrective et dissuasive, dans un contexte où la précédente administration avait identifié des manquements massifs à la loi.
D’après le décret, 19 enquêtes ont été ouvertes sous la présidence Trump, révélant l’existence de 6,5 milliards de dollars de fonds étrangers non initialement déclarés. L’actuelle mesure vise à raviver cet élan, mis en veille depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Biden, accusée d’avoir affaibli les dispositifs de surveillance en transférant la responsabilité du contrôle hors du ministère de l’Éducation.
Harvard, l’une des plus prestigieuses universités du pays, a déjà été ciblée dans le cadre de cette relance. Le département de l’Éducation a exigé de l’établissement qu’il fournisse des documents détaillés sur ses sources de financement étrangères, la liste de ses partenaires académiques internationaux, et des informations sur les étudiants et chercheurs étrangers ayant été expulsés ou sanctionnés.
Cette campagne fédérale cherche à s’assurer que les campus américains restent des espaces de liberté intellectuelle, protégés des influences géopolitiques étrangères. Elle alerte également sur les risques de fuite de propriété intellectuelle vers des États étrangers, en particulier dans les domaines sensibles de la recherche technologique et scientifique.
En imposant cette nouvelle rigueur, le décret entend préserver l’intégrité du système universitaire américain, souvent considéré comme l’un des piliers de l’innovation mondiale. Le renforcement du contrôle des financements répond aussi à une préoccupation croissante dans l’opinion publique concernant la présence, jugée excessive, de certains États étrangers dans le tissu éducatif et scientifique américain.
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