
Egypte: le plan d’al-Sissi pour contrôler les naissances face à la pression démographique
Le président égyptien a assuré qu’il fallait « 400 000 naissances par an », alors que son pays en a enregistré près de 2,2 millions pour la seule année 2022.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé ce mardi 5 septembre à « organiser la liberté de faire des enfants » dans le plus peuplé des pays arabes, citant la politique chinoise de l’enfant unique en exemple. « Il faut 400 000 naissances par an », a plaidé le dirigeant du pays de 105 millions d’habitants, alors que l’Egypte a enregistré près de 2,2 millions de naissances en 2022.
Alors que son ministre de la Santé et de la population, Khaled Abdel Ghaffar, venait d’estimer que « faire des enfants est une liberté totale », al-Sissi est intervenu. « Je ne suis pas d’accord avec votre idée selon laquelle faire des enfants relève de la liberté totale. Laisser leur liberté à des gens qui potentiellement ne connaissent pas l’ampleur du défi ? A la fin, c’est toute la société et l’Etat égyptien qui paiera le prix », a lancé le chef d’Etat, habitué aux longues diatribes devant un parterre d’officiels et souvent de ministres interrompus au cours d’une présentation.
« Il faut organiser cette liberté sinon elle va créer une catastrophe », a encore plaidé al-Sissi, alors que l’Egypte traverse la pire crise économique de son histoire. « Les Chinois ont pris cette décision en 1968 » et en 2015, Pékin a officiellement abandonné sa politique dite de « l’enfant unique », autorisant tous les couples mariés à avoir un deuxième enfant, « ils ont réussi leur politique de contrôle démographique », a-t-il encore dit.
Le président – qui, selon les observateurs devrait se présenter pour un troisième mandat au printemps 2024 – s’en prend régulièrement à la « révolution » de 2011 qui a renversé l’autocrate Hosni Moubarak. De nouveau mardi, il a évoqué ce soulèvement populaire. « Pourquoi les gens sont-ils sortis en 2011 ? Parce qu’ils estimaient que l’Etat ne pourvoyait pas à leurs besoins, mais ils n’ont pas compris que l’Etat ne pouvait pas, pas parce qu’il ne voulait pas mais parce qu’il n’en avait pas la capacité », a-t-il dit.
JForum avec L’Express.fr avec AFP
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