Tous contre Donald Trump! Le leader des sondages, côté républicain, a fait l’objet des attaques de ses concurrents mercredi soir, lors du deuxième débat télévisé organisé en amont des primaires pour l’élection présidentielle américaine de 2016.
Etre en tête des sondages, côté républicain, fait de Donald Trump un cible désignée pour ses rivaux conservateurs qui, lors du deuxième débat télévisé, ont conjugué leurs efforts contre le milliardaire. Inexpérience politique, tempéraments, faillites passées, tendance à attaquer l’apparence physique: tous ses travers ont été exploités. La seule femme lancée dans la course à l’investiture du parti républicain, Carly Fiorina, s’est particulièrement détachée, là où l’on attendait davantage le n°2 dans les sondages, Ben Carson.
Carly Fiorina très offensive
« M. Trump est un formidable animateur », a ironisé l’ex-patronne de Hewlett-Packard, très présente dans les échanges. Elle seule a semblé déstabiliser le d’habitude très sûr de lui Donald Trump. Il y a quelques jours, un journaliste avait rapporté qu’il avait jugé son visage indigne d’une présidente. « Toutes les femmes dans ce pays ont clairement entendu ce qu’a dit M. Trump », lui a-t-elle répliqué en direct mercredi, avec son calme habituel. Acculé, il n’a pu que répondre: « Je pense qu’elle est une belle femme », sans aller jusqu’à s’excuser.
Si Carly Fiorina faisait référence aux talents d’animateur » de Donald Trump, c’est en référence aux éclats de rire qu’il avait déclenché lors du premier débat, au mois d’août, qui avait battu un record d’audience sur Fox News avec 24 millions de téléspectateurs. Cette fois, sur CNN, pas d’éclats de rire. Monopolisant le débat comme à son habitudes, le milliardaire flanqué de 10 de ses 15 concurrents a préféré répondre aux questions par des promesses grandiloquentes, éludant toute nuance.
« Ce n’est pas pour me vanter, mais j’ai gagné des milliards », par exemple. Donald Trump a défendu mercredi son expérience de patron lors d’un débat télévisé, demandant aux Américains de le croire sur parole quand il promet de rendre aux Etats-Unis leur grandeur. Un argumentaire moins percutant qu’un premier débat, commente ce journaliste, dans la mesure où la discussion était centrée sur le fond et non plus sur Donald Trump lui-même…
Rapidement, ses adversaires l’ont attaqué. Jeb Bush, fils et frère d’anciens présidents, a relevé que les insultes n’étaient pas en soi synonymes de leadership. Les deux se sont ensuite écharpés à plusieurs reprises, Donald Trump ayant le culot de lui lancer: « Il a plus d’énergie aujourd’hui, c’est bien ». « Je suis un homme d’affaires. J’ai très très bien réussi et je veux mettre ce talent au service de mon pays pour qu’il soit de nouveau riche », a martelé Donald Trump. « Et je ne crois pas que quiconque ici en soit capable ».
Qui ferait le meilleur commandant-en-chef?
Le format du débat, avec l’ancien avion présidentiel Air Force One de Ronald Reagan en arrière-plan, était conçu pour inciter les candidats à se répondre directement, voire s’attaquer. Mais unis par des convictions idéologiques similaires, les candidats tentaient de se différencier sur leur capacité à devenir commandant-en-chef et à tenir tête aux dirigeants de pays adversaires, voire ennemis.
Vladimir Poutine? « Il essaie de nous remplacer comme la plus grande puissance au Moyen-Orient, et ce président (Obama) le laisse faire », a tonné le sénateur de Floride Marco Rubio, l’un des plus en pointe sur les sujets diplomatiques. L’accord nucléaire avec l’Iran? « Si j’étais élu, dès le premier jour, je déchirerais en mille morceaux cet accord catastrophique », a affirmé le sénateur Ted Cruz.
Le sujet de l’immigration, et du sort des 11 millions de sans-papiers aux Etats-Unis, a une nouvelle fois ouvert un front entre les candidats. Une longue partie du débat y a été consacrée. Donald Trump et Jeb Bush se sont là encore affrontés. Le milliardaire promet de construire un mur pour empêcher les clandestins de venir aux Etats-Unis. Il avait aussi insinué que Jeb Bush était favorable à une régularisation conditionnelle des clandestins parce que sa femme, Columba, était d’origine mexicaine. Jeb Bush lui a demandé de présenter des excuses, ce que Donald Trump a refusé.
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