En 50 frappes nocturnes : les États-Unis frappent des bases et des dépôts d’armes houthis
Un analyste économique yéménite a estimé que l’attaque de jeudi soir contre le port pétrolier de Ras Issa a causé environ 700 millions de dollars de dégâts aux Houthis.
par Shachar Kleiman
Trump et la frappe au Yémen | Photo : Reuters
Dernière opération de la coalition dirigée par les États-Unis au Yémen : les médias arabes ont rapporté dans la nuit de samedi à dimanche que la coalition avait mené 50 frappes aériennes sur des cibles houthies dans quatre provinces : Sanaa, Al-Hudaydah, Amran et Marib.
Selon les rapports, les frappes aériennes ont visé des sites et des positions appartenant à l’organisation terroriste pro-iranienne. Dans la province de Sanaa, des dépôts d’armes et des abris ont été touchés au sud-est de la capitale. Au nord de la capitale, d’autres positions houthies ont été ciblées, faisant deux morts. Un quartier général du groupe dans la région d’Al-Safiyah a également été bombardé. D’autres attaques ont touché des sites de stockage, des abris et d’autres postes, faisant au moins un mort dans la région de Bani Matar.
Frappes américaines au Yémen (Archives) Photo : Réseaux arabes
Dans la province d’Al-Hodeïda, des avions de la coalition ont bombardé des positions houthies à l’aéroport local et sur une base navale près du port. Les Houthis utiliseraient l’aéroport pour des opérations militaires et pour stocker des armes et des munitions, notamment des missiles antinavires. Dans les provinces d’Amran et de Marib, d’autres positions et abris houthies ont été frappés. En réponse, les Houthis ont tiré des missiles depuis d’autres zones sous leur contrôle, comme Ibb et Al-Jawf.
Par ailleurs, un analyste économique yéménite a estimé que les frappes aériennes de jeudi soir visant le terminal pétrolier de Ras Issa, contrôlé par les Houthis, ont causé environ 700 millions de dollars de dégâts au groupe. Des rapports ont également indiqué que 74 personnes ont été tuées lors de ces frappes.
La frappe américaine à Sanaa, au Yémen
L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), basé aux États-Unis, a estimé que la concentration des efforts sur l’ouest d’Al-Hodeïda visait à gravement dégrader les infrastructures et les capacités militaires des Houthis. L’institut a souligné que cette province est cruciale pour les Houthis en raison de ses ports importants et de ses systèmes radar, qui leur permettent de surveiller le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe d’Aden. Le rapport mentionne l’assassinat de commandants de rang intermédiaire au sein du réseau logistique des Houthis. L’ISW a conclu que si la campagne aérienne ne pouvait produire que des résultats temporaires, une attaque terrestre serait nécessaire pour prendre le contrôle de la province d’Al-Hodeïda.
« Aujourd’hui, les forces américaines ont pris des mesures pour éliminer cette source de revenus pour les terroristes houthis soutenus par l’Iran et les priver des revenus illégaux qui financent les efforts des Houthis pour terroriser toute la région depuis plus de dix ans », peut-on lire dans le communiqué du CENTCOM. « L’objectif de ces frappes était de saper la source de pouvoir économique des Houthis, qui continuent d’exploiter et de faire souffrir leurs compatriotes. »
Il a ajouté que le mandataire iranien a pu maintenir ses opérations militaires et recevoir des avantages économiques en « détournant les bénéfices » du pétrole via le port de Ras Isa, ajoutant que le carburant devrait être légitimement fourni au peuple du Yémen.
« Malgré la désignation de terroriste étranger entrée en vigueur le 5 avril, les navires ont continué à approvisionner en carburant via le port de Ras Issa », peut-on lire dans le communiqué du CENTCOM. « Les profits de ces ventes illégales financent et soutiennent directement les activités terroristes des Houthis. »
Le président américain Donald Trump a reclassé les Houthis comme une organisation terroriste étrangère après leur rétrogradation sous l’ancien président Joe Biden.
JForum.fr avec ILH et jns
Opérations du Commandement central américain contre les terroristes houthis soutenus par l’Iran au Yémen le 15 mars 2025. Crédit : CENTCOM
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