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Daesh aurait installé un centre d’entraînement en Bosnie, selon le Sunday Mirror, qui a pu se rendre dans un village aux mains des djihadistes. Une plaque tournante idéale pour l’organisation terroriste, entre les grandes capitales occidentales et le front syrien.

L’Etat islamique a-t-il installé une base arrière en Europe? C’est ce qu’affirme le Sunday Mirror, qui a révélé ce week-end que des djihadistes ont pris position depuis plusieurs semaines dans un village reculé de Bosnie. Selon l’hebdomadaire britannique, des islamistes ont acheté des terrains et des propriétés à Ošve, à 130 kilomètres au nord de Sarajevo. Les reporters du Mirror affirment que le village surplombe une colline, permettant à ses habitants de repérer toute intrusion. Ils ajoutent qu’il est impossible de s’y rendre en voiture, et que les GPS ne localisent même pas la bourgade. Les images satellites fournies par Google Maps montrent quant à elles une petite dizaine d’habitations entourées de bois sur plusieurs kilomètres.

Une vue aérienne du village d’Ošve. (Google Maps)

Selon le Mirror, le leader du centre islamique Al-Furqan établi en Australie, Harun Mehicevic, aurait acquis près de deux hectares sur place il y a plusieurs mois. Plusieurs personnes auraient fait de même depuis le front syrien. La Bosnie fait figure de zone stratégique, et pas seulement parce que la majorité de ses habitants sont musulmans. Le pays est situé sur la route de la Syrie via la Grèce et la Turquie et il regorge d’armes depuis les multiples conflits qui ont frappé la Yougoslavie dans les années 1990. A cette époque, des milliers de combattants musulmans avaient déjà afflué de l’étranger pour former l’unité El-Moudjahid, et certains restés sur place pourraient constituer aujourd’hui un terreau fertile pour Daech.

A 1.500 kilomètres de Paris

A 1.500 kilomètres de Paris et 1.000 de Berlin, la prétendue base d’Ošve inquiète les autorités locales. Le Mirror cite un habitant de la zone qui déclare entendre « régulièrement des coups de feu provenant de la forêt, pendant de longues périodes », accréditant la thèse de l’installation d’un camp d’entraînement pour des djihadistes en transit. Selon les reporters britanniques qui se sont rendus sur place, 12 personnes entraînées à Ošve ont déjà rejoint le front syrien ces derniers temps. Au cœur de l’Europe, l’Etat islamique pourrait donc avoir trouvé un terrain fécond, favorisé qui plus est par la situation économique des Balkans, qui peinent à se relever d’années de conflits. Un rapport récent du King’s College de Londres estime que la menace pourrait maintenant s’étendre à l’Albanie et au Kosovo.

Aussi surprenante qu’elle soit, l’information du Sunday Mirror vient faire écho à une actualité récente. En février dernier, les forces spéciales de la police bosnienne ont mené un raid à Gornja Maoca, où logent des intégristes musulmans, après la publication dans la presse locale de photos de drapeaux de l’Etat islamique accrochés sur les murs des maisons. 26 personnes soupçonnées d’avoir été membres de l’EI ou d’autres groupes djihadistes en Syrie ou en Irak avaient alors été interpellées.

Les révélations de l’hebdomadaire britannique ont réveillé de vieux démons en Bosnie, mais la police assure qu’elle « effectue en permanence des contrôles », que ce soit sur « le financement ou le recrutement » des filières djihadistes. Un rapport du thinktank Atlantic Initiative rapportait que 156 hommes et 36 femmes avaient quitté la Bosnie pour rejoindre le front syrien, accompagné de 25 enfants. L’étude rapporte aussi que 48 hommes et 3 femmes sont retournés dans le pays depuis. Et malgré les déclarations rassurantes de la police, les auteurs de l’étude pointent un manque de coordination entre les services bosniens sur cette question sensible. De quoi exposer le pays à la menace islamiste.

Thomas Liabot – leJDD.fr

 

Pourquoi il ne faut pas sous-estimer l’avancée de Daesh en Europe

Attentat en Turquie, destruction d’un navire militaire égyptien en mer Méditerranée et découverte d’un bastion dans un village reculé au coeur de la Bosnie: menant des attaques tous azimuts, l’Etat islamique s’approche de l’Europe. Une menace sérieuse, que décrypte Frédéric Encel, spécialiste du Moyen-Orient.

Ce sont des attaques inédites. Au cours de ces derniers jours, l’organisation terroriste Etat islamique (EI) a frappé à plusieurs reprises des cibles nouvelles, agissant pour la première fois en Turquie lors d’un attentat suicide qui a fait 30 morts lundi, jusqu’en mer Méditerranée, où Daesh a récemment revendiqué la destruction d’un navire militaire égyptien. De véritables actes de guerre, aux portes de l’Europe.

Dans le même temps, plusieurs médias britanniques ont affirmé qu’un village reculé de Bosnie-Herzégovine, dans les Balkans, pourrait renfermer un bastion de Daesh, directement sur le « Vieux Continent », à quelques encablures seulement de l’Union européenne. Aux attentats et aux soupçons, s’ajoutent également les déclarations: dans une récente vidéo de propagande, l’organisation terroriste a affirmé vouloir livrer une guerre « sans merci » à l’Algérie, avant de vouloir reconquérir l’Andalousie.

Une cible politique et idéologique

Ces derniers faits marquent-ils une réelle avancée de l’organisation islamiste vers l’Europe? « Il y a une menace certaine », répond Frédéric Encel, spécialiste du Moyen-Orient et maître de conférence à Sciences Po Paris, contacté par BFMTV.com.

« Tout d’abord l’Europe représente une cible idéologique, qui n’a jamais été cachée, pour Daesh. L’Europe, c’est tout d’abord la démocratie, et l’Etat islamique déteste ça, il veut la démonter, la détruire. » 

Dans un second temps, décrypte le géopolitologue, l’Europe possède nombre de territoires que les islamistes en tout genre, qui ne se revendiquent pas uniquement de Daesh, rêvent de conquérir et reconquérir. A leurs yeux, « toute terre ayant été contrôlée par des musulmans dans l’Histoire doit redevenir une terre musulmane et souscrire à la Charia« , précise l’expert. « C’est le cas de l’Andalousie évoquée par l’Etat islamique, mais aussi d’une zone qui recouvre une grande partie des Balkans jusqu’à Vienne, en Autriche, qui a notamment, à deux reprises, été contrôlée par les Musulmans. »

Comme il l’a montré ces derniers jours, l’Etat islamique mène désormais des attaques tous azimuts. Ce qui rend sa stratégie encore plus difficile à lire et, in fine, à contrer. Mais si la présence d’un bastion de Daesh dans un petit village perdu de Bosnie venait à être confirmée, le message serait alors on ne peut plus clair.

« Ce serait la première fois que l’Etat islamique a une branche en Europe, sur une terre où la grande majorité des gens sont de culture musulmane même si les pratiquants sont assez peu nombreux dans ce pays », note Frédéric Encel. Un terreau potentiellement fertile pour l’organisation terroriste, qui a déjà appelé les musulmans bosniens à se soulever à faire le jihad.

A ce titre, quelles autres pays pourraient être dans le viseur de Daesh? « Des Etats comme l’Albanie, ou le Kosovo pourraient être susceptibles d’intéresser l’Etat islamique », juge ainsi le géopolitologue. « Mais il y a également des zones, dans plusieurs pays, comme l’Allemagne, l’Angleterre, et bien sûr la France, que Daesh essaye d’accaparer. C’est le cas de certains nos quartiers de banlieue », ajoute-t-il. Avant de conclure: « C’est à prendre très au sérieux ».

BFM.TV

Daesh : des jihadistes parmi les migrants

L’extrême droite agite le spectre de jihadistes s’infiltrant dans les embarcations de fortune chargées de migrants depuis la Libye, mais la menace semble minime comparée aux risques d’attentats commis par des Européens revenant de Syrie ou d’Irak, selon des experts. 

Plusieurs dirigeants de l’extrême droite européenne ont agité le spectre de « terroristes » profitant de l’afflux sans précédent d’immigrés ralliant les rivages européens, pour se dissimuler parmi eux dans les bateaux.

Une menace existante

L’arrestation en Italie d’un jeune Marocain, soupçonné d’être impliqué dans l’attentat du musée du Bardo en Tunisie et qui était arrivé en février sur une embarcation clandestine depuis la Libye, a fait enfler le débat.

Dimanche, un conseiller du gouvernement libyen a affirmé à la BBC que le groupe Daesh, implanté en Libye, faisait embarquer des jihadistes vers l’Europe.

« C’est une menace qui existe. Il y a au moins une déclaration de Daesh en ce sens et la récente arrestation en Italie », relève Marc Pierini, ancien ambassadeur de l’UE en Libye et chercheur associé à l’institut Carnegie Europe. 

« Il peut très facilement y avoir des infiltrations individuelles », explique-t-il. « Quand vous avez sauvé 800 personnes en mer, il faut après, trier soigneusement pour savoir qui est qui là-dedans, et ces gens n’ont évidemment aucun document d’identité ». Une fois qu’ils sont dans la rue, ils sont dans l’espace Schengen » et peuvent circuler librement dans 22 des 28 pays de l’Union Européenne, résume Pierini.

Sud-Ouest

 

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