Complot déjoué en Jordanie
La Jordanie met en échec un projet d’attentats liés aux Frères musulmans
Les autorités jordaniennes ont annoncé avoir démantelé une cellule terroriste composée de seize individus affiliés aux Frères musulmans, organisation liée au Hamas. Selon les services de renseignement du royaume, ces suspects, formés et financés au Liban, avaient élaboré un plan pour attaquer des cibles à l’intérieur du pays à l’aide de roquettes et de drones.
Le communiqué officiel précise que le but du complot était de compromettre la stabilité nationale, de créer un climat de désordre et de provoquer des destructions matérielles significatives. Cette menace, qualifiée de sérieuse, a été surveillée de près par les forces de sécurité jordaniennes depuis 2021. Ces dernières ont pu intervenir à temps, empêchant l’exécution du projet.
Parmi les découvertes des services de renseignement figure une véritable infrastructure clandestine destinée à la fabrication d’armement. À proximité d’Amman, ils ont localisé un atelier de confection de roquettes couplé à une unité dédiée à la production de drones. Les roquettes saisies avaient une portée estimée entre 3 et 5 kilomètres, conçues pour des frappes internes au territoire jordanien.
Une source sécuritaire citée par les médias officiels a souligné l’implication directe de figures situées au Liban dans la formation de certains membres de la cellule. Ces éléments suggèrent une coordination transfrontalière impliquant des réseaux militants expérimentés. Le chef de la cellule serait d’ailleurs basé au Liban, ce qui renforce les soupçons d’une implication régionale.
Amer Al Sabaileh, analyste en sécurité reconnu, a souligné l’évolution de la menace : « Il ne s’agit plus de simples manifestations ou actions politiques, mais d’un recours à des moyens militaires sophistiqués. » Pour lui, cela marque une nouvelle étape dans la stratégie adoptée par les Frères musulmans à l’égard de la Jordanie.
Mohammad al Momani, porte-parole du gouvernement, a précisé que les aveux des suspects seraient prochainement rendus publics. Il a également indiqué que plusieurs des membres arrêtés avaient été spécifiquement formés au Liban. Ces révélations renforcent l’hypothèse d’un soutien logistique et idéologique extérieur, ce qui inquiète les autorités jordaniennes sur la portée du réseau.
L’enquête a également permis de découvrir des dizaines de roquettes stockées dans des caches secrètes. Les autorités relient ce complot à d’autres tentatives récentes d’introduction illégale d’armes sur le territoire. Au cours de l’année passée, plusieurs opérations de contrebande d’armements ont été interceptées à la frontière syrienne. Ces tentatives impliquaient des groupes radicaux pro-iraniens ainsi que des factions palestiniennes opérant depuis le Liban.
Les forces de sécurité évoquent également un lien entre ces événements et une stratégie régionale menée par l’Iran et ses alliés. L’objectif présumé : déstabiliser la Jordanie, un pays considéré comme un partenaire stratégique des États-Unis au Moyen-Orient. Des agents auraient été recrutés dans ce but, certains étant de nationalité jordanienne et liés à des mouvements terroristes actifs dans la région.
Les suspects appréhendés ont été transférés devant la Cour de sûreté de l’État, juridiction compétente pour les affaires de terrorisme. Le gouvernement, tout en appelant au calme, insiste sur la vigilance accrue de ses services face à ce type de menaces hybrides, combinant idéologie, infiltration et technologie militaire.
Ce démantèlement intervient dans un contexte géopolitique tendu, où la Jordanie, pays frontalier de plusieurs zones de conflit, doit constamment faire face à des tentatives de déstabilisation, parfois orchestrées au-delà de ses frontières.
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