En Israël, comment cette candidate de vingt ans bouscule les élections législatives grâce à TikTok
Une TikTokeuse se présente à la Knesset forte du soutien des protestataires. Hadar Muchtar, âgée de seulement 20 ans, se présente avec un programme de lutte contre la hausse du coût de la vie et la corruption, bien qu’elle soit trop jeune pour être élue.
Une jeune militante à la tête d’un nouveau parti politique, Jeunesse ardente, a prédit une vague de soutien en sa faveur lors des prochaines élections législatives, malgré les sondages et le fait que la seule candidate actuelle de son parti – elle-même – soit trop jeune pour être élue.
Hadar Muchtar, âgée de seulement 20 ans, se présente avec un programme basé sur la lutte contre la hausse du coût de la vie et la corruption, en exploitant le mécontentement généralisé de nombreux jeunes désenchantés par l’état actuel de la politique et de l’économie israéliennes.
Le parti préconise également une plus grande participation du public au processus politique en organisant des référendums sur un certain nombre de questions. « Les politiciens nous font des promesses depuis 20 ans, nous promettent des appartements depuis 20 ans », a déclaré Muchtar à la Douzième chaîne jeudi.« Et que font-ils ? Ils augmentent leurs propres salaires. »
Muchtar a trouvé un large écho sur la plate-forme de réseaux sociaux TikTok en se livrant des tirades animées contre les politiciens et sur le coût élevé de la vie en Israël. Elle a plus de 68 000 abonnés sur TikTok et certaines de ses vidéos sont vues des centaines de milliers de fois. Selon de récents sondages, Jeunesse ardente devrait remporter environ 1,5 % des voix, ce qui est bien inférieur au minimum de 3,25 % nécessaire pour être représenté à la Knesset.
Jeunesse ardente a devancé le parti Nouvelle économie, dirigé par l’économiste de renom, Yaron Zelekha, et n’était pas loin derrière Esprit sioniste d’Ayelet Shaked dans un récent sondage de la Douzième chaîne. Muchtar a rejeté une offre de l’ancien député d’Yisrael Beytenu, Eli Avidar, d’unir leurs forces, selon les informations de mercredi.
« Dans le prochain sondage, nous obtiendrons encore plus de soutien et nous entamerons notre ascension. Je vous le dis, nous obtiendrons au moins six sièges aux prochaines élections », a déclaré Muchtar à la Douzième chaîne.
Les faibles chiffres des sondages ne sont cependant que l’un des problèmes. En effet, la loi israélienne exige que les membres de la Knesset aient au moins 21 ans, ce qui signifie que Muchtar est trop jeune pour siéger. Loin de se décourager, elle prévoit de sélectionner des candidats éligibles pour la représenter sur la liste électorale du parti, mais aucune annonce n’a encore été faite. Elle affirme également qu’elle pourrait devenir ministre du gouvernement. Il ne semble pas y avoir d’âge minimum pour occuper un poste ministériel.
Si elle mène son parti jusqu’à la Knesset, elle rejoindra un certain nombre d’autres politiciens qui ont réussi à transformer des protestations en carrières politiques, à l’image des anciens députés Stav Shaffir et Itzik Shmuli, qui ont profité des manifestations massives de 2011 pour entrer à la Knesset quelques années plus tard. Muchtar a comparé Jeunesse ardente au parti des retraités « Guil », qui a profité d’une vague de mécontentement pour remporter une victoire électorale surprise en 2006, avec sept sièges, avant de disparaître de la scène politique. « Jeunesse ardente est la version 2.0 de « Guil » et c’est une réelle protestation », a-t-elle déclaré.
Elle a été expulsée de réunions de la Knesset pour avoir harangué les législateurs. Lors d’une discussion sur le salaire des enseignants, par exemple, elle a suggéré de financer leurs salaires avec les milliards de shekels qui ont été investis dans les multiples élections nationales de ces quatre dernières années.
La réunion a dégénéré en une dispute entre Muchtar et les membres de la Knesset, alors qu’ils tentaient de mettre fin à sa diatribe. « Nous ne sommes pas plus importants que vous ? Je paie vos salaires. Vous travaillez… pour moi ! », s’était-elle agacée.
Elle n’a pas encore effectué son service militaire. Interrogée par la Douzième chaîne sur la possibilité de se présenter aux élections avant de remplir son devoir de conscription, elle a répondu qu’elle « veut servir son pays. » « Ce sera bon pour moi, je veux servir mon pays. » « Je n’ai pas de temps à perdre », a-t-elle ajouté, en référence au coût élevé des locations d’appartements.
Elle ne s’aligne pas sur les blocs politiques anti ou pro-Netanyahu, mais affirme qu’elle se rangera du côté de celui qui lui fera la meilleure offre si son parti remportait le nombre de sièges nécessaires.
En ce qui concerne les politiques spécifiques de son parti, elle a déclaré que « le problème n’est pas de trouver des solutions ». « Le problème est de savoir qui va mettre en œuvre les solutions au moment de vérité, qui va tenir tête aux magnats », a-t-elle déclaré.
« Je pense qu’au bout du compte, les mêmes professeurs et les mêmes politiciens, les costumes, les cravates, les discours, ces mêmes personnes qui étaient censées protéger le pays ces 20 dernières années, ils ont tous échoué », a-t-elle dit. « Ils ont brûlé mon avenir ».
Source : fr.timesofisrael.com
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