Ce que l’Europe devrait apprendre d’Israël ©

S’il y a une chose à laquelle les Juifs ont traditionnellement excellé, c’est à la capacité de s’adapter. A travers l’histoire, les Juifs ont réussi à s’adapter à des circonstances souvent extrêmement négatives, tout en maintenant constamment et en développant leur culture. Cette facutlé à s’adapter a occasionnellement ouvert la voix à la tentation parmi les Juifs de se mélanger à leur environnement et de cesser activement de pratiquer le Judaïsme.

Quoi qu’il en soit, cette flexibilité d »intellect et d’esprit – conjuguée à la volonté fondamentale  de persévérer et de travailler dur pour s’améliorer – est l’un des nombreux facteurs à l’origine d’un trait de caractère profondément innovateur et de la résilience de la société israélienne.

Une société flexible ne se brisera pas quand elle fera l’objet de pressions, même sous une pression immense. Alors qu’une société très rigide dans son fonctionnement, se sentira souvent vaincue avant même que les véritables problèmes ne commencent. Cela peut déboucher sur le déni des problèmes existants et/ou à la défaillance progressive de la société en question.

Les Israéliens possèdent une grande flexibilité et une aptitude de réagir aux circonstances sur le terrain sans s’interroger sur ce que devrait être la procédure correcte à suivre ni sur ce que les autres peuvent bien penser d’eux. Prenons un exemple : récemment, une passagère  s’est effondrée et a perdu conscience dans un bus Egged à Haïfa. Le chauffeur  a été informé qu’une ambulance allait être envoyée, mais que cela prendrait environ 20 minutes. Au lieu d’attendre l’ambulance le chauffeur du bus a décidé d’agir par lui-même. Il a fermé les portes et a foncé vers le Centre Médical Rambam, avec tous ses passagers encore à bord. Le chauffeur a informé la salle des urgences qu’il était en route avec un patient et l’équipe de réanimation de l’hôpital était prête à recevoir la passagère évanouie quand elle est arrivée.

Ce n’est, en réalité, pas un phénomène rare en Israël. Un ami m’a dit qu’à peine quelques jours plus tôt, il était à bord d’un bus à Jérusalem quand la même chose s’est produite, à part que le chauffeur du bus a d’abord déposé tous ses passagers avant de continuer vers l’hôpital avec le passager malade.

Alors que l’amour de son semblable et un admirable sens des responsabilités à l’égard du passager malade ont, ici, été les facteurs de la motivation,ils n’étaient pas les seuls. Le chauffeur du bus était en mesure de penser en-dehors du cadre établi et de déterminer les priorités justes pour lui-même et les autres.  Il ne s’est pas préoccupé de coller au programme et au parcours prévus pour le bus ni si cela risquait d’ennuyer ses autres passagers – au lieu de quoi, il s’est rapidement adapté à la situation et a fait ce qu’il fallait faire.

La réaction de sauvetage potentiel de la vie d’autrui, de la part du chauffeur de bus, est, bien sûr, un exemple relativement insignifiant dans le grand ordre des choses, mais je le mentionne parce qsue cet exemple représente cette plus grande adaptabilité et cette grande flexibilité qu’on constate au sein de la société israaélienne. La capacité d’agir avec peu ou pas du tout d’hésitation, survient comme elle peut et fait « ce qu’il fallait faire », en particulier sous la pression.

La plupart des pays occidentaux européens sont sous une pression énorme en ce moment, survenant de bien des sources, la principale étant l’afflux de migrants du Moyen-Orient et d’Afrique et la menace terroriste grandissante. L’Europe n’est pas du tout habituée à ce genre de pression et, pour beaucoup au sein des grands appareils européens, la stratégie préférée restele déni. Elle se manifeste le plus clairement dans les tentatives de classer les terroristes parmi les « malades mentaux ou déséquilibrés », le « Loups Solitaires » ou les deux à la fois – tout étant bon à prendre pour éviter la conclusion trop évidente.

Dans d’autres régions d’Europe, la rupture sociétale est de facto acceptée : par exemple, il y a certaines banlieues de Paris, en France et à Malmö, en Suède, où la police n’entre que très rarement.Clairement, ces stratégies ne marchent pas, mais l’Europe n’est pas capable de s’adapter à cette nouvelle réalité, parce qu’elle refuse de reconnaître la dimension totale de ses conséquences pour le continent. Cela laisse l’Europe comme le cerf pris dans les phares, incapable et surtout n’ayant aucune volonté d’agir.

L’Europe pourrait apprendre beaucoup d’Israël, mais elle est bien trop occupée à vilipender et à boycotter l’Etat Juif.

Judith Bergman est écrivain et analyste politique vivant en Israël. Cet article a d’abord été publié dans Israel Hayom.

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Adaptation : Marc Brzustowski