La famille et les amis célèbrent le 20e anniversaire de l’otage Naama Levy
« Tout s’arrête même si le temps continue de bouger », a déclaré la mère de l’otage lors d’un rassemblement à Tel Aviv.
AMÉLIE BOTBOL
« Aucune fille ne devrait avoir à fêter son 20e anniversaire en captivité, c’est insupportable », a déclaré dimanche Hadas Zubary, la tante de l’otage israélien Naama Levy, au JNS.
Des terroristes du Hamas ont enlevé Naama Levy de la base militaire de Nahal Oz le 7 octobre. Ce jour-là, elle est apparue dans des images avec les mains liées derrière le dos et le pantalon ensanglanté, poussée par un terroriste dans une jeep puis vraisemblablement emmenée à Gaza.
Samedi, des centaines de personnes ont participé à une marche de 30 minutes qui a débuté sur la place Habima de Tel Aviv pour marquer l’anniversaire de Levy.
« Nous redoutions cet anniversaire. Nous n’avons jamais voulu que cela se produise sans Naama à nos côtés », a déclaré Zubary.
« Ce n’est pas une célébration ; nous avons organisé des événements et publié des articles à ce sujet en espérant qu’elle en verrait une partie dans les médias. Nous savons pertinemment que les anciens otages étaient au courant des manifestations hebdomadaires en faveur de leur libération. Il fallait tenter notre chance », a-t-elle ajouté.
Après avoir marché jusqu’à la « Place des Otages » voisine, les manifestants ont rejoint un rassemblement intime avec des amis et des proches de Naama, rempli de performances musicales, de cupcakes – son dessert préféré – et de ballons jaunes, qui ont été lâchés dans le ciel lors d’une prière pour son retour immédiat et sain et sauf. La couleur a été adoptée pour marquer le sort des captifs.
« N’abandonne pas, Naama, regarde combien de personnes sont venues juste pour toi aujourd’hui », a déclaré Zubary. « Tout le monde est derrière vous. S’il vous plaît, tenez bon et trouvez la force de traverser une autre journée. Vous devez survivre, vous devez rester fort, nous ne vous laisserons pas rester là, vous devez y croire.
Les parents de Naama, le Dr Ayelet Levy Shachar et Yoni Levy, se sont adressés à la foule qui s’était rassemblée sur la « Place des Otages » pour le rassemblement hebdomadaire du samedi soir.
« Aujourd’hui, je ne veux pas faire de discours », a déclaré Levy Shachar. «Je veux juste souhaiter un joyeux anniversaire à Naama, en espérant qu’elle puisse entendre, en souhaitant que ces mots vous parviennent.
« Naama, tout s’arrête même si le temps continue de bouger. Tout vous attend, attend votre secours », a-t-elle poursuivi.
« Je vous souhaite le droit le plus fondamental que vous méritez en tant qu’être humain, votre liberté, qui vous a été retirée il y a huit mois et demi », a déclaré Levy Shachar.
« Naama, nous t’attendons à la maison », indique la banderole sur la place Habima à Tel Aviv, le 22 juin 2024. Photo de Lizzy Shaanan.
Le père de Naama a appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à conclure un accord avec le Hamas pour ramener chez eux les prisonniers restants.
« Il y a deux semaines, au cours d’une opération héroïque, nos courageuses forces de sécurité ont ramené quatre otages . Quelle taille nous avions. Quelle joie nous avons ressentie. Quelle victoire ! Ce n’est un secret pour personne, cependant, que 120 otages ne peuvent pas être restitués par le biais d’opérations militaires », a déclaré Yoni Levy.
« Je me tourne vers vous, Monsieur le Premier Ministre, à partir de ce stade. À l’occasion du 20ème anniversaire de ma fille Naama, retenue en otage depuis 260 jours, je te demande : Aime ton prochain comme toi-même. Aime mon Naama comme toi-même. Prenez soin de ma fille et de tous les otages, exactement comme vous vous aimez et prenez soin de vous-même. Ramenez mon enfant à la maison », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, les négociateurs israéliens se sont rendus au Qatar pour tenter de réduire les écarts entre une proposition acceptée par Jérusalem et les exigences du Hamas.
Israël a accepté la proposition de trêve du 31 mai du président américain Joe Biden, qui, selon Netanyahu , n’appelle pas à une fin permanente de la guerre. Cependant, un responsable israélien a révélé lundi que le Hamas avait apporté « des modifications substantielles à des dizaines d’éléments » du plan.
Interrogé sur les négociations en cours, Zubary a déclaré au JNS que la famille Levy ne peut vivre qu’un jour à la fois.
« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que l’accord sur la table se concrétise, mais nous n’avons pas de projets. Nous improvisons et continuons à nous battre chaque jour, en assistant à des rassemblements, en allant à la Knesset, en rejoignant des délégations. Nous faisons tout ce qui est nécessaire là où c’est nécessaire », a-t-elle déclaré.
Zubary a exprimé sa gratitude au peuple israélien pour le soutien qu’elle et sa famille ont reçu avant l’anniversaire de Naama.
« C’est vraiment émouvant de voir le nombre de personnes qui sont venues dans un véritable acte de soutien. Ils pouvaient ressentir notre douleur et voulaient être là pour nous en ce jour très difficile », a déclaré Zubary.
« Nous recevons des messages de tout le pays. Les Israéliens ont même célébré l’anniversaire de Naama de différentes manières. Dans le sud, on lui préparait un énorme gâteau. Certains ont organisé un rallye de surf en portant des chemises à sa photo », a-t-elle déclaré.
Ayelet Levy Shachar (à droite), mère de l’otage Naama Levy, sur la « Place des Otages » à Tel Aviv, le 22 juin 2024. Photo d’Adar Eyal.
Arbel Yehud captif
Le rassemblement de masse de samedi soir sur la « Place des Otages » marquait également l’anniversaire du captif Arbel Yehud, qui a eu 29 ans vendredi.
Plus tôt ce mois-ci, Tsahal a annoncé que le corps du frère de Yehud, Dolev , un secouriste assassiné par les terroristes du Hamas lors de l’assaut du 7 octobre sur Nir Oz, avait été retrouvé dans le kibboutz.
L’ancien captif Shani Goren, un ami proche d’Arbel, a été libéré lors de la dernière étape de l’accord de cessez-le-feu de novembre entre Israël et le Hamas, après 55 jours à Gaza. Il s’est adressé à la foule samedi.
« Les gens me demandent comment je vais et si j’arrive à gérer ce que j’ai vécu. La réponse est que je ne peux pas », a déclaré Goren.
« Chaque jour que je me réveille, je suis toujours retenu en otage, car tant qu’Arbel et tous les autres ne rentrent pas chez eux, nous ne pouvons même pas commencer à discuter de réadaptation et d’aller de l’avant. Ramenez-les à la maison. Ramenez-les tous à la maison. Maintenant », a-t-elle déclaré.
JForum.fr avec jns
Naama Levy apparaît sur une affiche lors d’un rassemblement rue Kaplan à Tel Aviv appelant à la libération des otages détenus à Gaza, le 22 juin 2024. Photo de Lior Segev
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