Le docteur Ofer Merin est le directeur-adjoint de Shaaré Tzedek et le chef du service de traumatologie de cet établissement. Les urgences, c’est son domaine. En tant que lieutenant-colonel de Tsahal, c’est lui qui a notamment dirigé l’hôpital militaire de campagne lors du désastre aux Philippines en 2013.
Entre deux interventions, il nous confie avoir reçu environ 30 victimes de coups de couteau. « Dans ce type de blessures, tous nos spécialistes sont mobilisés. Chirurgie orthopédique, viscérale, vasculaire, neurochirurgie, les parties du corps atteinte étant diverses et variées lors de ces attaques, nous devons faire appel à différentes type de chirurgie pour réparer les blessures », nous explique-t-il.
« Les premiers soins sont essentiels ainsi que la rapidité d’évacuation », précise le docteur Merin qui en profite pour rendre hommage aux secouristes volontaires sur le terrain.
« Mais avant tout, tient-il à rappeler, il ne faut surtout pas tenter de retirer le couteau si celui-ci est encore planté dans le corps d’une victime. D’une certaine façon il empêche que l’hémorragie soit plus importante encore ».
« Je me souviens avoir reçu un homme avec un couteau planté dans le cou » nous raconte S. interne à Shaaré Tzedek qui tient à conserver l’anonymat. « C’est d’abord très impressionnant, mais au-delà, il faut être en mesure de retirer l’arme sans endommager d’autres zones ce qui s’avère parfois particulièrement délicat ».
Si les équipes médicales sont formées à ce type de situation, il en est autrement pour les citoyens lambda. Afin de répondre à leurs questions et les préparer à toute éventualité, le Magen David Adom a réalisé une vidéo énumérant les premiers gestes à effectuer face à une victime poignardée. Cette vidéo a largement tourné sur tous les réseaux sociaux.
Chaque seconde étant cruciale, il est avant tout conseillé de composer le 101 (numéro du MDA) puis d’arrêter le saignement. « La chose la plus importante à faire est d’appuyer fort sur la plaie, et si l’arme est toujours coincée, de ne pas essayer de la retirer ou de la bouger » est-il expliqué. « Rappelez-vous, votre sécurité est prioritaire, alors assurez-vous que vous n’êtes pas en danger. Vous ne pourrez pas aider la victime si vous êtes blessé » nous explique-t-on.
A noter que dans le même temps, les réseaux sociaux arabes postaient des vidéos et autres photos expliquant comment poignarder le plus efficacement possible les Israéliens…
Pourtant les attaques au couteau ne seraient pas les plus répandues. Selon Arié Levy, président, de l’organisation de secours ‘Sauveteurs Sans Frontières’, spécialisée dans les premiers soins apportés en Judée et Samarie, « depuis Roch Hashana nous avons dénombré 128 jets de pierre sur des véhicules circulant dans la région. Souvent ces ‘incidents’ entrainent de très graves accidents mais ne sont pas comptabilisés en tant qu’attentat, alors que c’est bien le cas. Récemment nous avons traité six passagers d’une voiture ayant fait l’objet d’une attaque avec des pierres. La conductrice a paniqué et la voiture s’est renversée. Nous sommes intervenus en moins de 3 minutes pour stabiliser l’état des blessés avant que les ambulances du MDA n’arrivent » explique M. Levy qui précise que les sauveteurs de SSF étaient également présents à Hévron, là où le jeune militaire s’est fait poignardé au visage et à la main pendant le week-end.
« Quel que soit le type d’attaque, il faut savoir que les secouristes disposent des 5 minutes d’or pendant lesquelles il est possible de sauver une vie. Tout dépend de ce moment. D’où une responsabilité et un stress immense dans la période difficile que nous vivons », conclu Arié Levy.
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