Salmane rajeunit davantage le pouvoir en consolidant la 2e génération des Saoud

Trois experts dissèquent pour « L’Orient-Le Jour » les dessous des remaniements effectués par le souverain wahhabite.
Il n’a fallu que trois mois au nouveau roi saoudien Salmane ben Abdel Aziz al-Saoud pour marquer son règne, en réalisant un net rajeunissement à la tête du royaume. En effet, par un décret publié hier matin, le roi a nommé son neveu Mohammad ben Nayef, 55 ans, héritier du trône à la place de son demi-frère, Moqren, 69 ans, et propulsé son fils, Mohammad, la trentaine, second dans l’ordre de succession. Il a également écarté le prince Saoud al-Fayçal, 75 ans, à la tête depuis 40 ans de la diplomatie saoudienne, le remplaçant par Adel al-Jubeir,diplomate de 53 ans au style occidental.
Ce remaniement brutal a ouvert la voie à toutes sortes de rumeurs et de paris sur les rivalités au sein de la famille régnante, notamment dans un contexte régional tendu, où le royaume wahhabite est confronté à une multitude de défis, à commencer par la rivalité ancestrale avec le voisin iranien, pour terminer avec la menace jihadiste d’el-Qaëda et du groupe État islamique.
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Changement de génération
Pour l’analyste politique Moustapha Hani Fahs, « l’idée d’un conflit au sein de la famille royale saoudienne est erronée ». Selon lui, « le roi Salmane poursuit la transition qu’il a déjà entamée pour injecter du sang neuf au pouvoir, afin de passer de la première génération des fils du fondateur du royaume à la 2e génération qui sont ses petits-fils. Le fait de faire allégeance aux nouveaux dirigeants efface, selon M. Fahs, toute rumeur de conflit ». « Le roi a décidé et le reste suit », insiste-t-il.
Même son de cloche chez Jamal Khashoggi, expert politique saoudien, qui estime que « les changements qui ont eu lieu sont normaux dans le contexte de rajeunissement de la classe politique initié par le roi ». Il y a une décision ferme et irrévocable de la part du roi Salmane de réussir la transition vers la nouvelle génération de la meilleure façon possible, d’autant plus que la première génération a largement vieilli. Il rappelle en outre que cette gérontocratie a engendré des craintes à un certain moment sur la capacité des dirigeants à gérer les affaires du pays d’une manière efficace et sur la pérennité d’un pouvoir vieillissant.
M. Khashoggi est d’ailleurs très surpris par les analyses qui parlent de conflits au sein de la famille al-Saoud. Selon lui, ces observateurs font une comparaison avec certains régimes militaires arabes où chaque responsable d’un service (militaire, sécuritaire, renseignement) a son influence et sa position dans la hiérarchie du pouvoir. « Or en Arabie saoudite ce n’est pas le cas », précise-t-il. Le pouvoir est familial et soudé. Donc l’allégeance au souverain est totale, pour le meilleur et pour le pire, et ce selon les préceptes islamiques sur lesquels sont fondés le royaume. D’après l’expert saoudien, « il ne devrait pas y avoir de contestation. Tous doivent suivre et appuyer les décisions du roi ».
(Portrait : L’inamovible Saoud al-Fayçal jette l’éponge après 40 ans)
Des divisions ?
Toutefois, Olivier Da Lage, spécialiste de la péninsule arabique, voit dans ces changements des divisions à double niveau. D’une part, il y a une division clanique, avec notamment la lignée des Soudayri dont est issu le roi (fils de Hassa bint Soudayri, parmi lesquels Fahd, Khaled, Nayef, Sultan et Salmane lui-même) qui a écarté du pouvoir les proches du défunt roi Abdallah et notamment la lignée des fils du roi Fayçal. « Ces changements ont été faits pour asseoir l’autorité du roi Salmane et celle de son clan », précise-t-il, expliquant en outre qu’il y a 35 lignées au sein de la famille al-Saoud qui peuvent prétendre au trône en Arabie saoudite.
La seconde division est d’ordre générationnelle, « en écartant l’ancienne génération pour s’appuyer sur une nouvelle plus dynamique et ambitieuse. Une purge hardie et intelligente », selon M. Da Lage. « Ce remaniement risque toutefois de créer des jaloux parmi les jeunes des autres clans », prévient-il. « Ce repli sur un noyau homogène peut être efficace à court terme, précise l’expert français, à condition de ne pas s’isoler. »
Olivier Da Lage reste néanmoins assez nuancé en excluant un conflit ouvert au sein de la famille régnante. « Il n’y a pas de telle tradition en Arabie saoudite. Il y a par contre une tradition de bouderie. Plusieurs princes avaient déjà boudé le pouvoir en place, en s’exilant ou en séjournant à l’étranger durant un certain temps », explique-t-il. Écartant ainsi une contestation réelle, il estime toutefois « qu’en cas de difficultés à l’avenir, il serait évident que les personnalités qui ont été écartées aujourd’hui ne vont pas soutenir le nouveau pouvoir, ou bien qu’ils vont monnayer cher leur appui ». En tout état de cause, « la situation actuelle n’est pas définitive, il est très probable qu’un rééquilibrage aura lieu au sein de la famille », prédit M. Da Lage.
(Portrait : Mohammad ben Salmane en pleine ascension)
Le Yémen déclencheur ?
Poursuivant dans la même optique, l’expert français estime que la guerre du Yémen a bien pu être le déclencheur de cette purge. Il reste toutefois très prudent sur ce genre d’hypothèse, puisque, selon lui, « il y a très peu d’informations qui circulent de l’intérieur du sérail sur ces divisions. Quelques rares témoins ont toutefois affirmé que le prince Saoud al-Faycal avait exprimé des réticences concernant l’intervention saoudienne au Yémen ».
Un avis qui n’est pas partagé par Jamal Khashoggi. D’après lui, « il n’y a jamais eu de divisions au sein du pouvoir concernant la guerre au Yémen. Au contraire, il y a toujours eu une unanimité, parce que tous considèrent qu’il n’y avait pas un autre choix pour contrer l’influence de l’Iran dans ce pays ».
Les Affaires étrangères
Moustapha Fahs rejette par ailleurs l’idée d’un limogeage de l’ancien ministre saoudien des Affaires étrangères. « Saoud al-Fayçal a la santé fragile. Il n’a pas été mis à l’écart. Il chapeaute toujours la politique étrangère du royaume. Preuve qu’il n’y a pas de divergences avec le roi, Salmane a choisi un technocrate comme nouveau chef de la diplomatie, un personnage en dehors de la famille royale et il a laissé à Saoud al-Fayçal un rôle de supervision sur les Affaires étrangères. Il aurait pu choisir un membre de la famille », précise-t-il.
Le choix de Adel al-Jubeir, ambassadeur d’Arabie à Washington, à la tête de la diplomatie saoudienne, est d’ailleurs salué par Olivier Da Lage. « Le nouveau ministre des Affaires étrangères est l’un des plus doués de sa génération. Ce diplomate est le seul rescapé de la garde rapproché de Abdallah. Avec son très bon anglais, ses talents de communicateur, il peut donner une image moderne du royaume », souligne l’expert français, et d’ajouter : « Le roi Salmane lui fait confiance. Il ne fait pas partie de la famille royale, donc il sera un exécuteur loyal et ne pourra pas intervenir ou avoir un poids dans les choix à prendre. »
(Portrait : Adel al-Jubeir, le nouveau chef de la diplomatie, un as de la communication)
Quel changement ?
Reste à savoir si ce remaniement radical devrait influencer la politique du royaume. « Le changement a commencé dès que le premier avion a frappé les positions des rebelles chiites houthis au Yémen », affirme Jamal Khashoggi. Selon lui, « ce changement est fondé sur deux principes : prendre l’initiative et agir. Au lieu d’attendre les décisions de la part des alliés de l’Arabie ».
Pour expliquer comment « ce changement est déjà intervenu », Olivier Da Lage cite Nawaf Obeid, un chercheur saoudien proche de la famille royale, qui a déjà énuméré les principes de la nouvelle politique saoudienne : s’affirmer de plus en plus sur la scène régionale ; user de sa puissance et de sa force militaire s’il le faut ; et se distancier des États-Unis.
Dans ce contexte, Moustapha Fahs nuance l’idée selon laquelle la nouvelle génération est plus belliqueuse que l’ancienne : « Le jeune ministre saoudien de la Défense, le prince Mohammad ben Salmane, ne fait qu’exécuter la politique du gouvernement et du souverain. Des décisions autour desquelles ils se sont tous mis d’accord auparavant avec le consentement du roi. »
(Portrait : Le nouveau prince héritier saoudien, Mohammed ben Nayef, est un champion de l’antiterrorisme)
Sur le plan interne
Les changements commencent également à être perceptibles sur le plan interne. « Tout changement concerne tous les aspects de la politique, précise Jamal Khashoggi. La nouvelle génération est plus ouverte concernant les questions de société. Elle a également une connaissance plus approfondie de l’Occident et de ses valeurs, elle est en plein dans la mondialisation. »
Par ailleurs, « ces changements sont palpables concernant le travail et l’efficacité du gouvernement. Les jeunes ministres travaillent plus, ils sont plus exigeants, plus stricts, ils demandent des comptes et sanctionnent la corruption et la négligence. Ce qui est très positif pour le pays », conclut-il.
Repère
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