Le Journal Le Monde a, d’abord, hésité à lancer un procès politique contre le « dangereux déviationniste » Manuel Valls, puis s’est repris, Libé lui emboîtant rapidement le pas et ainsi de suite, sinon de quoi se nourriraient nombre de journalistes français? Le Premier Ministre Valls est, apparemment, le seul en France à reprendre l’esprit du rapport Rufin de 200… 4. Celui-ci expliquait ce que Vladimir Jankelevitch et Martin Luther King ont souligné depuis longtemps : être « antisioniste » n’est jamais que le droit et la bonne conscience d’être « démocratiquement antisémite », comme le sont quotidiennement Libé, le Monde ou Fr2, orchestrant la pensée « politique » française de la détestation des Juifs en tant que peuple disposant d’un Etat, ayant pour seul droit politique reconnu de militer contre eux-mêmes ou d’être taxés de « communautarisme ».

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Qu’on puisse ensuite diverger sur l’emplacement des frontières, tel point de souveraineté (hormis Jérusalem, capitale éternelle -« de tous temps » pour les Laïcs-), etc., se conçoit si et seulement si on s’évite de justifier et soutenir peu ou prou le terrorisme palestinien meurtrier ou l’autodéfinition de l’identité de ces Palestiniens comme uniquement mus par la haine, le parti-pris d’un anti-Israël comme seul « idéal » de destruction massive, leur apportant une quelconque « libération » (le meurtre comme libérateur de la pulsion primaire).

Le titre de l’article disait, au départ :

Le monde : « Au dîner du CRIF, M. Valls assimile antisionisme et antisémitisme »

Alors, à 11h59, la journaliste du Monde a froidement modifié les propos de Manuel Valls. Le titre est devenu :

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« Au dîner du CRIF, Manuel Valls confond antisionisme et antisémitisme »

Quant à Libé, la condamnation du 1er Ministre est sans appel :

Antisionisme et antisémitisme: l’erreur de Valls

Par
Cette sortie marquante de la Doxa antisioniste des médias français, dont le Monde, Fr2, l’Obs, Libé… sont des parangons de petite vertu, représente un « grave danger » pour la ligne éditoriale de la plupart des grands organes de la presse, s’il devenait clair dans l’opinion qu’ils adoptent un point de vue purement idéologique de détestation d’Israël et des Juifs et qu’ils participent peu ou prou à l’incitation antijuive en France et à l’étranger, qui régale l’extrême-gauche, les démagogues à l’assaut de certains quartiers populaires, les mouvements « théoriquement » interdits mais jamais dissous comme BDS, les émeutiers contre les synagogues et les terroristes contre tout symbole (comme le Bataclan, menacé depuis 2002 et jamais protégé)…
Jforum.fr. 

Même l’article de Maurice Szafran ci-dessous, dans Challenges, de facture « centriste », prend d’infinies précautions linguistiques pour souligner que, certainement, Manuel Valls est en bonne voie d’effleurer la vérité, mais qu’il faut encore trouver des justificatifs « d’occupation » et de « colonisation » aux antisionistes, pour éviter à tout prix que « le Roi soit nu »… 

Manuel Valls a-t-il tort de confondre antisémitisme et antisionisme ?

A l’occasion du dîner annuel du CRIF, le Premier ministre a osé mettre sur un pied d’égalité antisémitisme et antisionisme. Et de briser ainsi un silence électoraliste…

Manuel Valls a souligné que "les Français juifs ne doivent pas douter de la France", répondant à "l'angoisse" exprimée par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France lors du 31e dîner annuel du Crif. AFPManuel Valls a souligné que « les Français juifs ne doivent pas douter de la France », répondant à « l’angoisse » exprimée par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France lors du 31e dîner annuel du Crif. AFP

François Hollande retenu à Bruxelles en raison d’un sommet européen consacré aux migrants, le Premier ministre Manuel Valls a été contraint de jouer les doublures (de luxe) à l’occasion du désormais célèbre et annuel dîner du CRIF (le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). En présence des principaux responsables  politiques – droite et gauche comme à l’accoutumée confondues -, le chef du gouvernement ne s’est pas contenté de lire, de soliloquer le discours du Président. Il s’est livré, et fort heureusement d’ailleurs, à quelques digressions et improvisations de son choix. Quand Manuel Valls s’attaque à la lèpre de l’antisémitisme, il a pris l’habitude de cogner. Fort, très fort. Face au CRIF, il n’a évidemment pas fait exception à cette règle personnelle.

Valls sait pertinemment qu’un nombre croissants de Français juifs doutent de leur avenir dans ce pays, « leur » patrie. Ceux-là, vaguement encore, envisagent d’émigrer, et pas forcément en Israël. Le Canada ou les États-Unis sont observés telles de possibles terres d’exil… Le Premier ministre s’est donc évertué à les rassurer, ces partants potentiels. Discours humaniste, rappels historiques : « Les Français juifs ne doivent pas douter de la France. Les juifs de France ont bâti la France. Ils doivent continuer de la bâtir ». Fort bien, la pétition de principe s’inscrit dans le droit fil de la doxa et, en principe, de la tradition républicaine. Sauf que… Sauf que les incidents antisémites, plus ou moins graves, plus ou moins violents, se multiplient de façon exponentielle. Valls n’hésite donc pas à expliquer, à distinguer, à « pédagogiser ». Expliquer, c’est déjà rassurer. En cela, il œuvre déjà avec utilité.

Dénoncer un antisionisme « antisémite » serait « raciste »?

« Il y a un antisémitisme ancien, explique le chef du gouvernement. Et il y a un antisémitisme nouveau. Il y a l’antisémitisme des beaux quartiers. Il y a aussi l’antisémitisme dans les quartiers populaires, celui d’une jeunesse radicalisée. Il y a l’antisémitisme insupportable de l’extrême-droite, toujours présent. Mais on trouve aussi un antisémitisme dans l’extrême gauche ». Dans l’esprit de Valls, l’antisémitisme des « quartiers populaires », celui d' »une jeunesse radicalisée », celui qui sévit dans tout ou partie de l’extrême gauche, c’est la version antisioniste déclenchée et provoquée, selon le Premier ministre, par « la haine d’Israël ». Et voilà qu’à nouveau Manuel Valls provoque une déchirure au sein de la gauche, « sa » famille politique. Un provocateur à répétition?

Valls n’est pas stupide, sa culture politique et historique est solide. Il sait que de nombreux (et importants) intellectuels (juifs) de gauche ont défendu dès le premier jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël des thèses et des positions dites « antisionistes ». En clair, ils n’étaient  guère favorables, parfois même radicalement hostiles, à la création d’un « Etat juif », et certainement pas sur la terre de Palestine. En France, le journaliste Jean Daniel, le sociologue Edgar Morin ou l’historien Pierre Vidal-Naquet, eux-mêmes juifs, ont défendu cette vision « antisioniste » du destin juif. Aux États-Unis, le célèbre linguiste Noam Chomsky est allé encore plus loin dans la dénonciation d’Israël. Accuser Daniel, Morin, Vidal-Naquet ou Chomsky d’antisémitisme, ou même de faire le jeu des antisémites, ne serait  pas seulement stupide, mais obscène. Il va de soi que le Premier ministre ne se livre pas à ce genre de manipulation quand il met sur un pied d’égalité antisémitisme et antisionisme. Sa pensée, cela va de soi, est plus cohérente que cela.

Dans l’esprit d’une partie de la gauche, le mal – raciste, antisémite, machiste, homophobe – ne peut pas, par définition, de façon quasi ontologique, frapper les milieux populaires, défavorisés, immigrés, exploités et surexploités. Constater et rapporter qu’une partie de la jeunesse des cités est rongée par l’antisémitisme, que celui-ci se dissimule (à peine) derrière une névrose anti-israélienne de tous les moments, voilà précisément ce qui est interdit, ce qui relève du sacrilège. Voilà même ce qui range Valls parmi les « droitiers ». En raison de l’observation, et de la dénonciation, de cet antisionisme « antisémite », le chef du gouvernement serait  « raciste »… Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté, chantait Béart…

La politique du gouvernement de Jérusalem est « critiquable », (NDLR : pas nécessairement) condamnable. [« L’occupation et la colonisation » des territoires palestiniens relèvent de la faute politique et morale » : mythe de la Doxa, puisqu’aucune terre palestinienne n’existe avant 1967 ni depuis et que Gaza et Judée-Samarie étaient colonisés par la Jordanie et l’Egypte, pays en paix qui, à eux seuls, ne poseraient pas de menace sécuritaire ni de problème à l’heure actuelle et depuis 1979 et 1996. Néanmoins tout journaliste français se doit de sacrifier au mythe s’il ne veut pas être mis au ban de la profession]. Cela autorise-t-il pour autant à diaboliser Israël ? Cela doit-il autoriser l’appel aux meurtres des Juifs au prétexte de combattre le Premier ministre  Netanyahou ? Manuel Valls a choisi, non sans courage, de refuser le silence. Le silence électoraliste. Car dénoncer un « certain  » antisionisme, ce serait à coup sûr un sacrifice électoral parmi les Français musulmans. Chantage à la petite semaine auquel le Premier ministre refuse de céder : « Mener des politiques fortes contre l’antisémitisme ou l’antisionisme ne fera pas perdre de voix ici ou là, dans tel ou tel quartier, mais honorera tous ceux qui se sont engagés dans ce combat ». Et si Valls avait raison ?

Maurice Szafran

challenges.frMedias-Djihadhisme-Antisemitisme

 

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BERNARD Gilbert

BERNARD Gilbert en Cévennes   
Comme goy, évangélique chrétien français, & surtout sioniste et ami d’Israël inconditionnellement, je vois que les humains se comportent planétairement de façon identique. Car s’il y a des anomalies comme celles décrites ici, on peut constater les mêmes chez des communautés évangéliques avec leurs structures pyramidales plutôt que communautaires. Il y a longtemps que je ne crois plus à la démocrassie (orthographe volontaire), mais elle est un moindre mal.
La seule xxx….cratie pour moi valable et authentique est celle qui est donnée par le Créateur, Lui le seul et unique Seigneur-Adonaï dans les ciels et sur la terre et même dessous nos pieds.
Alors les petits egos que nous sommes sont à laisser au vestiaire pour écouter cet Adonaï tout-puissant. Ce ne sont pas des principes que j’apporte, mais des réalités de vie nécessaires et suffisantes. Elohim dit bien ARRÊTEZ & SACHEZ QUE JE SUIS ELOHIM IHVH. Tout ce qu’oin y ajoute vient du satan qui manipule les crartures merveilleuses que nous sommes et que nous avons laissées être manipulées par l’ennemi de notre âme.
Pour la part que Adonaï m’a donné de vivre, je MAINTIENS sur, dans et autour de mes frères juifs, aînés de la foi universelle dès avant la fondation du monde, je maintiens bénédiction, multiplication, protection et exaucement comme le montre Iabès dans le livre des Chroniques.
Shalom et yom tov ce jour au nom du D.ieu vivant.
gilbert.bernard3@orange.fr

Marguerite

Je viens d’envoyer un commentaire qui s’est effacé ????

Marguerite

André, comme je vous approuve ! Israël est envié, jalousé de toutes parts ! Il y a de quoi ! Au lieu de se morfondre en faisant des dessins sur le sable, ils construisent, ils inventent, ils découvrent, ils innovent et ce, dans tous les domaines ! Merci de rappeler leur palmarès ! et tout ceci en 63 ans !!!!! C’est fabuleux et j’admire énormément ce petit pays qui aime la Vie, qui aime les Enfants, qui aime la Famille … Je vais y revenir en octobre pour la 6e fois …
Shalom !

André

Il est évident que nous ne sommes plus en 1948 et qu’aujourd’hui la majorité des « antisionistes » sont des antisémites déguisés. De plus qu’est-ce qu’être « antisioniste » aujourd’hui sinon vouloir revenir en arrière et faire en sorte qu’Israël n’ai jamais existé ? Car il n’y a plus en réalité à être sioniste puisque le but de ce mouvement national était la création d’un État juif et que cela a eu lieu.

Quant aux juifs toujours « antisionistes » en 2016, qui en fait se partagent entre religieux (seul le Messie et bla bla bla) et gauchistes internationalistes (plus de nations), ces imbéciles sont aujourd’hui une infime minorité et s’appeler Naturei Karta ou Chomsky ne leur donne pas plus de poids au sein du peuple juif dont 99% de la population supportent l’existence d’Israël. Minorité insignifiante qui ne change rien à l’affaire, même si les antisémites qui eux forment 99% des « antisionistes » les adorent évidemment et les brandissent comme des trophées.

Et l’on se demande bien pourquoi ces juifs aussi ne souhaitent la disparition que d’un seul État sur Terre. Car je ne les entend jamais réclamer la disparition de l’un des 124 autres États souverains et indépendants né après 1945… Et oui, à ceux qui ne le savaient pas il y avait 72 États indépendants recensés par l’ONU en 1945 (dont 51 membres) et il y en a aujourd’hui 197 !

Non, un seul État pose problème aux « antisionistes », un seul conflit malgré la quarantaine en cours à travers la planète (des centaines depuis 1945). Un seul État doit disparaitre. C’est Israël, comme par hasard. Mais ça n’a rien à voir avec le judaïsme qui, lui aussi, était censé disparaitre depuis la « bonne nouvelle ». Non, rien à voir…

[…] reacció mediàtica i política de la judeofòbia oficial no s’ha fet esperar davant l’atreviment de Manuel Valls parlant clar i català sobre la […]

andre

Il est deplorable qu’en France, il ait ete decide, une fois pour toutes, que l’Etat d’Israel ne doit etre percu qu’a travers ses relations avec les palestiniens. C’est tout a fait comme s’il etait impossible de parler du Maroc et des Marocains en evoquant autre chose que la facon dont ce pays se comporte envers les Sahraouis. Or, on ne manque pas d’evoquer les grandes contributions du Maroc a l’humanite (le the a la menthe, l’exportation des oranges, peut-etre que j’en passe), voire meme de faire de ses citoyennes des ministres de France. Il me semble que les realisations israeliennes (une recherche medicale de tout premier plan, une avance technologique sur la quasi-totalite du monde, y compris la France, une densite de prix Nobel exceptionnelle) ne devraient pas necessairement couvrir les Israeliens de honte lorsqu’ils se comparent a d’autres pays tant aimes.

Antisemitisme ? sans aucun doute: le « traitement » d’Israel est en ce sens tout a fait singulier dans les medias et les salons francais. Quant a l »antisionisme », il ne s’agit que d’une xenophobie particuliere, s’exercant a l’encontre d’un pays, toujours le meme. Que, depuis deux decennies au moins, ce mot ait gagne en France une couleur « respectable » ne fait que mettre en evidence la degenerescence morale a la source des ideologies extremes, degenerescence qui, helas, par l’intermediaire d’une presse aux ordres, gagne une grande partie de ce qu’il est convenu, a tort, d’appeler « l’opinion publique ».

Il me semblerait important que le discours des amis, de moins en moins nombreux, d’Israel, ne se laisse pas enfermer dans le cadre (mentionne au debut de mon commentaire) ou ses magnifiques realisations sont mises systematiquement de cote. Peut-etre cela pourrait-il contribuer a faire baisser le ton de ceux qui proclament « les Palestiniens meritent un etat » en considerant comme allant de soi que ce « droit » est superieur, pour des raisons bien sur uniquement ideologiques, au droit des Israeliens de continuer a oeuvrer pour leur developpement et, au-dela, pour le progres de l’humanite.

MK

Oui, je confirme, la FRANCE est antisémite et antisioniste, et fière de l’être. Pour preuve les réactions du MONDE et de LIBE !