Humiliée par le Mexique hier soir, l’équipe de France a vraisemblablement dit adieu à la Coupe du Monde. Les coupables de cette débâcle sont nombreux, mais le premier d’entre eux se nomme une nouvelle fois Raymond Domenech.

Mine de rien, on y croyait. Malgré un Euro 2008 pitoyable, malgré une phase de qualification risible, malgré des matches de préparation décevants, l’équipe de France suscitait l’espoir pour cette Coupe du Monde en Afrique du Sud. Attention, pas l’espoir de remporter le trophée, mais au moins de passer le premier tour sans encombre. Aujourd’hui, il est difficile de ne pas avoir la gueule de bois face à une telle déception. Certes, la qualification est encore possible, mais qui ose encore y croire ? En conférence de presse, même Raymond Domenech a affiché son scepticisme sur une telle éventualité.

Ses paroles étaient en tout cas attendues avec une grande impatience. Et pour la première fois peut-être de son mandat à la tête des Bleus, il parut humain. Visiblement très touché par la défaite catastrophique, il ne s’est pas caché derrière un nouvel artifice. Pas de mariage ou de naissance à annoncer, juste le constat de l’échec. Malheureusement, cela arrive bien trop tard. Ce constat-là, Raymond Domenech aurait pu le faire depuis si longtemps, afin de repartir sur de nouvelles bases.

S’il n’était pas jugé responsable du beau parcours des Bleus en 2006, alors il ne peut pas l’être pour la débâcle de 2010. Mais comment peut-il échapper aux critiques ? Le sélectionneur français doit faire face à ses contradictions. Rappelez-vous ses déclarations avant la confection de sa liste de 23 joueurs : pas de guerre d’égos, pas de têtes qui dépassent, le collectif d’abord. Quelques semaines plus tard, le voilà qui subit la loi de cadres aux chevilles enflées (Anelka, Ribéry) qui renâclent à jouer avec Gourcuff. Pour le résultat que l’on sait. Coupable de céder face à des joueurs qui n’ont rien prouvé sous le maillot bleu depuis des mois, Domenech n’a même pas été capable de cibler les véritables problèmes des Bleus, ou alors bien trop tard.

En sortant Anelka à la pause hier soir, il a soulagé tout le public français. Il aurait cependant dû le faire bien plus tôt. Et comment Sidney Govou, libre de tout contrat et toujours sans club, peut-il se retrouver titulaire indiscutable en équipe de France sans avoir livré une seule rencontre correcte ? De la défense à l’attaque, personne ne peut être épargné après une telle performance. Oui, la France ne possède pas une grande génération de joueurs, mais il est clair que Domenech n’a pas su en tirer le maximum.

Et pourtant, c’est un euphémisme que de dire qu’il a eu le temps. Aujourd’hui, à un match de la très probable fin, il laisse à son successeur Laurent Blanc un chantier si vaste qu’il pourrait lui faire peur. L’Euro 2008 devait servir à préparer la Coupe du Monde 2010 ? En un sens, Domenech a bel et bien préparé les supporters français à une honte et un dégoût infiniment supérieurs…

Aurélien Léger-Moëc

COMPLEMENT D’INFORMATION

Les Bleus proches du gouffre
Vincent Duchesne (Sport24.com)

Dépassée par une belle équipe mexicaine, l’équipe de France s’est inclinée fort logiquement à Polokwane (0-2). Avec un point en deux matches, les Bleus ont presque dit adieu à une qualification pour les 8es de finale.

France-Mexique 0-2
Mexique : Hernandez (64e), Blanco (79e)

La France n’a plus son destin entre les pieds. Les 8es sont devenus utopiques. En dessous de tout, les Bleus sont tombés tout simplement sur plus forts qu’eux, sur une «véritable équipe». D’entrée, dans un début de match un peu fou fou avec énormément de rythme et d’intensité, les Tricolores offraient un visage inquiétant en étant pris de vitesse sur chaque contre, avec Vela trop individualiste (9e) et Franco, un brin maladroit (12e). La vivacité des Aztèques, impeccables au niveau des déplacements dans les intervalles, causait mille tracas aux Bleus, dangereux simplement sur coup franc (6e, 14e). Il s’en fallait de peu pour que Salcido ne trouve la mire (19e), avant de voir Lloris s’interposer avec brio (28e). Le portier était d’ailleurs tout heureux, quelques minutes plus tard, de voir le cuir filer en sortie de but sur une partie de billard avec Barrera (33e).

Battus dans les duels, à l’image de celui perdu par Evra devant Dos Santos aux abords de la surface (40e), les Bleus, toujours aussi inoffensifs, pouvaient donc s’estimer heureux de regagner les vestiaires sur un score nul et vierge. Gignac avait beau faire son entrée dès la pause à la place d’Anelka, rien n’y faisait. Mis à part deux petits éclairs signés Malouda (54e) et Ribéry (56e), la France se révélait incapable de sortir de sa torpeur. Les vagues vertes, elles, déferlaient de plus belles, toujours plus tranchantes, toujours plus menaçantes (51e, 52e, 63e). Et sur un long ballon par-dessus la défense, Hernandez s’en allait tranquillement ouvrir le score (0-1, 64e). KO debout, impuissante et totalement désorganisée, la France ne se révoltait pas. Pire, Blanco doublait la mise sur penalty après une faute évidente d’Abidal (0-2, 79e). Les «Olé» pouvaient descendre des travées pour féliciter les Mexicains… et mener la France vers la sortie. Les portes sont grandes ouvertes…

Le joueur du match

Dans une équipe joueuse, en confiance et qui prend du plaisir, Carlos Salcido est un exemple. Le latéral gauche a multiplié les appels sur son côté pour apporter le surnombre, s’engouffrant allègrement dans les brèches béantes de la défense bleue. Et en plus, défensivement, il a rendu une copie parfaite en éteignant totalement Sidney Govou qui n’avait pas vraiment besoin de lui pour être invisible.

Tactique et coaching

Raymond Domenech «mourra» avec ses idées. Avec un 4-2-3-1 sans aucune inspiration et déséquilibré. Il a bien tenté de reprendre le pouvoir en sortant dès la mi-temps Anelka et le fantôme Govou à 20 minutes de la fin. Mais il était déjà trop tard pour éviter le massacre annoncé. En replaçant Ribéry au poste de meneur de jeu, il a simplement permis à Malouda de retrouver une place légitime de titulaire tant le milieu de Chelsea a été le plus remuant et le plus intéressant. Pour le reste, que dire ? Que d’approximations, que d’errements, que de déchets techniques… Le Mexique, dans un 4-3-3 très explosif, s’est régalé pendant 90 minutes face à ces plots tricolores. Javier Aguirre, conscient des limites de son adversaire, s’est même permis de jouer avec 4 attaquants (!) suite à l’entrée d’Hernandez (55e). Une entrée payante puisque c’est lui qui débloque la situation. A l’heure de jeu, Aguirre avait déjà effectué ses trois changements. Quelle audace ! Et l’audace paie toujours…

On n’a pas aimé

L’équipe de France tout simplement. Aucune envie, aucune imagination, aucune conviction… Cette liste est non exhaustive bien entendue. Inoffensifs devant, battus dans l’engagement au milieu, dépassés défensivement, les Bleus ont rendu une copie désastreuse. Rien à garder, tout à jeter !

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