Cinq mois après l’expiration du délai fixé par l’administration Obama pour mesurer la réponse iranienne à sa « main tendue », le Conseil de sécurité de l’ONU devait passer, mercredi 9 juin, au vote d’une résolution de sanctions contre l’Iran. Pour la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, il s’agit des « sanctions les plus significatives jamais adoptées contre l’Iran ».
Le projet de résolution impose un embargo large sur les ventes d’armes à l’Iran, interdit à ce pays de poursuivre son programme balistique, presse les Etats d’inspecter les cargos iraniens dont le contenu attirerait des soupçons, resserre l’étau financier, cible une quarantaine de nouvelles entreprises iraniennes (certaines liées aux Gardiens de la révolution), et appelle à la « vigilance » dans les transactions avec la Banque centrale iranienne.
En quête de soutiens pour tenter d’empêcher l’adoption du texte, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a entamé une tournée en Turquie et en Chine. A Istanbul, mardi 8 juin, il a souligné que de nouvelles sanctions empêcheraient tout dialogue sur le programme nucléaire. Il a cherché à brandir comme un accomplissement majeur l’initiative turco-brésilienne menée à Téhéran en mai, une tentative avortée pour les Occidentaux. « Une telle opportunité ne se répétera pas », a insisté le président iranien.
A quelques jours de l’anniversaire de sa réélection le 12 juin 2009, suivie d’importants remous politique et une répression féroce contre l’opposition, M. Ahmadinejad est mis sous pression par l’ONU, alors que le régime iranien a beaucoup courtisé dernièrement les pays du Sud et les non-alignés pour échapper à toute stigmatisation. Ses appuis russe et chinois se sont érodés. Les dernières sanctions de l’ONU contre l’Iran remontent à mars 2008. En septembre 2008, l’administration Bush avait essuyé un refus catégorique russe d’aller de l’avant, en raison des tensions nées de la guerre de Georgie.
La situation a changé du tout au tout. Fait marquant, la Russie a consenti à l’introduction d’un embargo sur les ventes d’armes à l’Iran, alors que, depuis quatre ans, la préservation de ce marché était sa ligne rouge à l’ONU.
L’évolution russe est portée au crédit du « reset » (« redémarrage ») de la relation bilatérale par l’administration Obama, rendue possible par des gestes américains sur l’antimissile en Europe et d’autres questions de sécurité, ainsi qu’une valorisation du statut nucléaire de la Russie (nouvel accord START). L’agacement russe contre les Iraniens n’a fait en outre que croître depuis la révélation du site nucléaire secret de Qom en septembre 2009 par les Occidentaux, lors d’une séquence dont Moscou était tenu à l’écart.
Part d’incertitudes
Le projet de résolution à l’ONU entretient une ambiguïté, selon des diplomates, sur la possibilité pour la Russie de livrer, ou non, un système sophistiqué de défense anti-aérienne S-300 à l’Iran. Le fait que le texte ne l’interdise pas explicitement a pu rassurer la Russie sur l’abandon, du point de vue américain, du scénario militaire.
La Chine, elle, semble avoir négocié pied à pied pour que les pressions économiques sur des entités iraniennes n’affectent pas ses intérêts. Pékin aurait été convaincu par les Etats-Unis qu’il était de l’intérêt de tous que les tensions autour du nucléaire iranien ne débouchent pas sur une déstabilisation majeure du Golfe. Enfin, élément peut-être décisif, la Chine est attentive aux mesures que le Congrès américain prépare pour accroître considérablement, à titre unilatéral, la pression sur le secteur pétrolier iranien.
Russes et Chinois ont en outre en commun d’avoir perçu l’entrée en jeu de la Turquie et du Brésil sur le dossier iranien comme une intrusion illégitime et mal préparée dans les affaires des « grands » Etats nucléaires. C’est ce réflexe qui explique que, dès le lendemain du voyage du président Lula à Téhéran, Washington ait pu se prévaloir de l’appui de Moscou et Pékin pour contrer cette initiative. Cela avait déterminé le timing. Le contenu des sanctions, lui, relevait de tractations plus complexes.
Même si les diplomates se disaient confiants, mardi, qu’une majorité de 12 voix sur quinze serait réunie au Conseil de sécurité (la Turquie, le Brésil et le Liban votant contre, ou s’abstenant), l’exercice diplomatique comportait encore une part d’incertitudes.
Hillary Clinton y a fait allusion, en mentionnant la possibilité que l’Iran tente de se camper à la dernière minute en pays victime de discrimination ou de brandir des concessions hypothétiques, qui pourraient ensuite faire hésiter certains à l’ONU. A Istanbul, il était question, mardi, que Mahmoud Ahmadinejad rencontre en marge d’un forum régional le premier ministre russe Vladimir Poutine, qui a mis en garde le même jour contre des sanctions « excessives ».
C’est dans ce contexte aussi qu’une nouvelle controverse a surgi mardi à propos d’un scientifique iranien porté disparu depuis son pèlerinage à La Mecque en 2009, pendant lequel il aurait été kidnappé par la CIA (version iranienne) ou fait défection vers les Etats-Unis (version des médias américains).
Selon des diplomates, le scénario conçu entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne (avec l’appui de l’Italie) est de passer rapidement – après l’étape onusienne, perçue comme un message de mobilisation diplomatique forte – à des mesures autonomes au niveau européen, à Vingt-Sept et en plus petit comité. Ces mesures iraient plus loin que celles de l’ONU, en visant surtout le domaine bancaire. Un Conseil européen est prévu le 17 juin.
Natalie Nougayrède
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des sanctions? il en rit sans cesse,et en plus il nargue à chaque fois qu’il fait un discour
je pense qu’il faut pas attendre trop longtemps et certaines puissances qui ont un grand rayon d’action
puissent aller détruire les centrales comme l’a fait Israel avec l’IRAK et la SYRIE-stop et fin et plus de bla bla aavec l’Iran.