L’arrestation par le FBI de dix présumés espions russes sur le territoire américain le 27 juin et d’un autre suspect à Chypre a jeté le trouble dans les relations américano-russes marquées depuis l’arrivée d’Obama à la Maison-Blanche par un climat de confiance inédit. Les commentaires de la presse moscovite.

Le président américain Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev quittent la Maison-Blanche, 24 juin 2010.

Deux jours après le départ du président russe Dmitri Medvedev des Etats-Unis où il a notamment visité la Silicon valley californienne et rencontré son homologue américain Barack Obama, l’affaire ne pouvait pas tomber à pire moment. Selon le rapport du FBI, les suspects, qui seraient en contact avec le renseignement extérieur russe, sont pour la plupart des couples installés aux Etats-Unis depuis des années avec pour mission « d’infiltrer les cercles politiques proches du pouvoir ». Certains étaient surveillés depuis dix ans. Ils sont poursuivis pour complot et blanchiment d’argent. La Russie a reconnu qu’ils étaient citoyens russes mais demandent des explications.

Le Moskovski Komsomolets résume avec ironie le scandale mis à jour par le FBI qui rappelle les grandes heures de la guerre froide. « On dirait que l’atmosphère de cette histoire est inspirée d’un thriller d’espionnage du siècle dernier. Tout y est : un échange de sacoches oranges dans une station de métro, des papiers d’identité ’empruntés’ à un Canadien décédé, de l’argent enfoui sous le sol à New-York et de l’encre invisible… Il faut ajouter bien sûr des gadgets tout neufs, là encore dans l’esprit de James Bond. Par exemple, des outils de communication dernier cri ».

« Au-delà de toutes les histoires de détectives décrites de façon pittoresque par le FBI, il reste à savoir le plus important : est-ce que les suspects ont pu porté de sérieux préjudices à la sécurité des Etats-Unis, se demande Kommersant. A la différence de l’écrasante majorité des scandales d’espionnage russe des quinze dernières années, dans le cas présent le FBI fait mention dans son rapport seulement de quelques épisodes que l’on peut considérer à la rigueur comme méritant d’y prêter attention ». Pour Kommersant, ce scandale d’espionnage est inconsistant et inutile.

Mais à qui profite un tel scandale ? Gazeta.ru pointe du doigt les opposants à la politique extérieure de l’administration Obama. Pour eux, « la Russie représente un ennemi naturel, un adversaire avec lequel il faut jouer mais en aucun cas ‘redémarrer à zéro’. On ne peut pas les qualifier de conservateurs ‘de souche’, car ces derniers sont traditionnellement isolationnistes. En revanche, les néoconservateurs sont de tempérament expansionniste messianique. Et il est clair que l’opération du FBI les arrange au plus haut point ».

« L’important est que les ‘anti-Russes’ aux Etats-Unis ont leurs alter ego ‘anti-Américains’ en Russie influents et nombreux, qui déterminent le travail de nos services secrets et plus encore. Ces gens se complètent parfaitement car les extrêmes se rejoignent toujours », commente le quotidien en ligne moscovite. Ce n’est pas le « parti de la guerre » mais plutôt « le « parti de la haine » et « il faudra plus qu’un déjeuner amical dans un fast-food entre Obama et Medvedev) et une discussion sur Twitter avec le président russe qui a ouvert un compte sur la plateforme de microblogging lors de sa visite en Californie »>Article original pour faire vaciller son influence ».

Pour l’expert russe en relations internationales Fiodor Loukianov cité par les Novye Izvestia, l’affaire « peut influer sur la ratification de l’accord sur le nucléaire civil (en cours au Congrès) et celui sur les armes stratégiques (actuellement au Sénat). Avant même le scandale, leur ratification était loin d’être gagnée. Mais à présent, les opposants à la ratification ont un atout supplémentaire ».

« A en juger par la réaction des cercles politiques des deux pays, ni le Kremlin, ni la Maison-Blanche ne souhaitent que ce scandale tourne en dispute majeure », estime Kommersant. D’ailleurs, « le ministère de la Justice américain a de fait démenti la version du FBI sur le démantèlement d’un réseau d’espions ». « Le tribunal ne les a pas accusé d’expionnage car cela recouvre une tentative de transmettre des secrets à un tiers ou un Etat étranger et nous n’avons aucun élément permettant de dire que les suspects ont détenu et transmis de tels renseignements », a déclaré au journal russe le porte-parole du ministère Dean Boyd. En effet, les suspects sont inculpés de De son côté, « Moscou aimerait étouffer le scandale le plus vite possible » et tous les portes-paroles officiels russes appliquent rigoureusement la consigne de ne pas commenter l’incident.

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