BEYROUTH, 28 juillet 2010

Le président syrien Bachar al-Assad effectuera vendredi, en compagnie du roi saoudien, une visite au Liban, sa première depuis l’assassinat de l’ex-dirigeant libanais Rafic Hariri en 2005, a annoncé mercredi un haut responsable gouvernemental libanais.

M. Assad et le roi Abdallah viendront à Beyrouth dans le cadre des efforts visant à calmer la situation tendue au Liban après l’annonce par le Hezbollah d’une possible mise en cause de membres du parti chiite par un tribunal de l’ONU dans l’assassinat de Hariri, le 14 février 2005.

Pointée du doigt dans cet assassinat, la Syrie, puissance de tutelle politique et militaire pendant 30 ans, a été obligée, sous la pression de la rue et de la communauté internationale, de retirer ses troupes du Liban en avril 2005. Damas a toujours nié toute implication dans ce meurtre. « Nous avons été informés qu’il (M. Assad) devrait voyager avec le roi Abdallah d’Arabie », a déclaré à l’AFP le responsable gouvernemental sous couvert de l’anonymat. Le monarque saoudien est attendu jeudi en Syrie avant de venir le lendemain à Beyrouth.

Damas n’a toujours pas confirmé la visite de M. Assad au Liban. La dernière visite du président syrien au Liban remonte à 2002, lorsqu’il avait participé au sommet arabe de Beyrouth.

Rafic Hariri, ancien Premier ministre devenu opposant à l’hégémonie de Damas au Liban, a été tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth. Son assassinat avait provoqué une animosité entre les deux pays voisins, avant l’établissement en 2008 de relations diplomatiques pour la première fois de l’histoire du Liban et de la Syrie.

Saad Hariri, qui avait à plusieurs reprises accusé la Syrie d’implication dans l’assassinat de son père, n’a eu de contacts officiels avec le régime de Bachar al-Assad qu’en 2009, après avoir été nommé Premier ministre. Depuis il a effectué quatre visites en Syrie, dont trois cette année.

La visite de M. Assad et du roi saoudien interviendra au moment où le Liban craint une exacerbation des tensions, voire un renouvellement des violences sectaires après les déclarations le 22 juillet du chef du Hezbollah chiite Hassan Nasrallah disant s’attendre à ce que le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) accuse des membres du parti d’implication dans le meurtre de Hariri.

Le TSL doit publier l’acte d’accusation entre « septembre et décembre », selon son président Antonio Cassese. La perspective d’une mise en cause du puissant groupe armé fait craindre un renouvellement des violences de mai 2008 qui avaient opposé des partisans du sunnite Saad Hariri et ceux du Hezbollah chiite (une centaine de morts). L’ouverture de Saad Hariri à l’égard de Damas est intervenue après un rapprochement entre Damas, qui soutient le Hezbollah, et Ryad, principal allié de Saad Hariri, dont les relations s’étaient distendues après l’assassinat de Rafic Hariri.

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