Une mytérieuse explosion a détruit huit maisons, en a endommagé 30 autres et a blessé plus de 50 personnes à Gaza, lundi. La détonation aurait eu lieu dans un cache d’armes appartenant au Hamas.


PHOTO: AP , JPOST

L’accident s’est produit dans le camp de réfugiés de Deir el-Balah, dans le centre de la bande côtière. Plus encore, il aurait été déclenché dans une maison inhabitée appartenant à Alaa al-Danaf, l’un des commandants de la branche armée du mouvement islamiste, Izzadin Kassam. Le groupe avait immédiatement accusé Israël d’être à l’origine de l’incident, arguant que Tsahal avait tenté d’assassiner l’un de ses membres.

Pourtant, plusieurs habitants du camp ont affirmé que le Hamas avait réquisitionné la maison en question pour y stocker des armes. Certains avouent même avoir demandé au groupe terroriste de cesser ses activités sur place, mais ont rapidement été réduits au silence. Ces témoignages viennent confirmer les déclarations de l’Etat hébreu, selon lesquelles son armée n’avait aucune implication dans l’explosion.

« Généralement, lorsque de telles explosions se produisent, les groupes armés à Gaza l’imputent à Israël », explique Hamid Shaqqura, directeur-adjoint des programmes du Centre palestinien pour les droits de l’Homme, basé à Gaza. « Mais nos propres enquêtes révèlent souvent que ce n’est pas le cas. » Les mouvements terroristes tentent de dissimuler la présence d’explosifs dans les zones d’habitation, précise-t-il, sinon les résidents locaux « s’y opposeraient ».

Un choix stratégique ?

Une équipe du Centre pour les droits de l’Homme a ét mobilisée sur les lieux de l’incident, afin de recueillir des témoignages. Plusieurs personnes ont raconté avoir vu une lumière rouge émaner de la maison avant la détonation. Le lendemain matin, six minibus du Hamas seraient arrivés sur les lieux pour collecter des débris, d’après plusieurs habitants du camp. Des membres du groupe auraient également encerclé la maison-source de l’explosion pour effacer toute trace d’armes.

En février 2008, le Centre palestinien pour les droits de l’Homme rapportait qu’Ayman Fayed – membre des Brigades Al-Quds, branche armée du Djihad islamique -, ainsi que son épouse, trois de ses enfants, et trois voisins avaient été tués lors d’une explosion dans le camp de réfugiés de Bureij. Selon un rapport du centre, l’accident était « interne ». Il a alors averti les groupes armés à Gaza de ne pas stocker des armes dans les zones d’habitation, ce qui revient à menacer les populations civiles et à violer le droit humanitaire international.

Pour Justin Alexander, analyste du Proche-Orient auprès de l’Economist Intelligence Unit (entreprise de recherche et d’analyse rattachée au magazine The Economist), ce genre d’accidents s’explique simplement par le manque d’espace dans l’enclave palestinienne. « Il n’y pas beaucoup de zones non-habitées à Gaza », dit-il.

De source israélienne, les groupes terroristes, à Gaza comme au Liban, ont pour habitude d’opérer depuis des zones habitées afin de rendre les représailles plus difficiles sans causer de lourds dommages collatéraux. La commission Goldstone, créée après l’opération Plomb durci, avait rapporté qu’un certain nombre de roquettes avaient été tirées depuis des zones urbaines, pendant les affrontements de l’hiver 2008-2009.

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