LE CAIRE, 3 juin 2010 (AFP)
Les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé au terme d’une réunion extraordinaire mercredi soir au Caire de « briser » le blocus israélien imposé à la bande de Gaza « par tous les moyens », a annoncé le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa.
Au terme d’une réunion de plus de cinq heures, M. Moussa a affirmé au cours d’une conférence de presse que le Conseil ministériel de la Ligue arabe a décidé de « briser et de défier le blocus israélien par tous les moyens ».
Les ministres « ont salué » la décision égyptienne, annoncée mardi, d’ouvrir le terminal de Rafah pour une durée indéterminée, a indiqué M. Moussa. Cette réunion extraordinaire avait été convoquée pour définir une réponse « collective » après l’attaque meurtrière menée par Israël contre une flottille pro-palestinienne, sur fond de fortes pressions de l’opinion publique.
M. Moussa a affirmé que les ministres ont chargé le groupe arabe à l’ONU de « demander en coordination avec la Turquie une réunion du Conseil de sécurité pour adopter une résolution contraignant Israël à lever immédiatement le blocus sur Gaza ». Dans leur résolution, les chefs de diplomatie arabes ont également décidé une série de démarches auprès des instances judiciaires internationales pour poursuivre les responsables israéliens qui assument la responsabilité de cette attaque, selon le secrétaire général de la Ligue.
Les ministres ont réaffirmé « leur engagement à respecter la résolution adoptée par le sommet arabe de Syrte en mars dernier stipulant « l’arrêt de toutes sortes de normalisation avec Israël » et ont à nouveau menacé de retirer l’initiative de paix arabe en cas d’échec des efforts de paix. Adoptée par le sommet arabe de Beyrouth en 2002, cette initiative d’origine saoudienne propose une normalisation totale entre les 22 membres de la Ligue arabe contre un retrait israélien total des territoires occupés en 1967.
Selon des participants, de vifs débats ont eu lieu durant la réunion entre les radicaux arabes, notamment la Syrie, et les modérés notamment l’Égypte, la Jordanie et l’Autorité palestinienne. Damas voulait une suspension des négociations de « proximité » entre Israël et les Palestiniens, ce qui a été rejeté par la majorité des pays arabes, selon des diplomates.
M. Moussa a toutefois souligné que les Arabes « n’ont pas le sentiment qu’Israël coopère ou a l’intention de coopérer avec les efforts de paix », dans une allusion aux négociations indirectes menées par l’intermédiaire des Etats-Unis. « C’est pourquoi, a-t-il ajouté, nous nous préparons à aller au Conseil de sécurité pour lui soumettre le dossier du conflit israélo-arabe dans son ensemble ».
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