La mise en garde à l’attention du grand public a été diffusée hier par les principales agences de presse iraniennes et s’est répandue comme une traînée de poudre. D’après le patron de la défense passive iranienne, les Etats-Unis s’achemineraient vers une guerre non conventionnelle en direction de l’Iran.
Une guerre du cyberespace.
Press TV parle d’un nouveau modèle de guerre, différent des guerres classiques. L’agence cite le terme de “guerre irrégulière”. Fars News de son côté parle de “guerre sans foi ni loi”. Il est question de menaces de quatrième génération basées sur les technologies de l’information.
Deux craintes principales sont exprimées face à ce nouveau type d’agression. D’une part le ciblage d’objectifs civils, d’autre part la sape du contrôle gouvernemental notamment en cas de crise majeure.
Fars News indique que tous les secteurs critiques seraient ainsi visés : eau, électricité, alimentation, communication, santé, sécurité. Selon le patron de la défense passive, Israël aurait utilisé cette tactique pendant la guerre du Liban de l’été 2006.
Citant la même source, Press TV, souligne que dans ce type de guerre les soldats ne peuvent pas défendre la nation. Seuls les scientifiques et les experts techniques seraient en mesure d’assurer une protection efficace. Press TV conclut en affirmant que selon ce modèle, une superpuissance technologique aurait la capacité d’influer sur d’autres gouvernements. Pour Fars News, le cyberespace est devenu le nouveau champ de guerre.
Commentaire: il est intéressant de constater que l’Iran, superpuissance technologique au Moyen-Orient, partage exactement les mêmes craintes que les nations occidentales quant à la vulnérabilité des infrastructures critiques.
Cela étant Téhéran n’est pas totalement démunie face aux cybermenaces et serait même au contraire bien équipée, y compris pour mener des cyberoffensives. Les experts militaires et civils internationaux situent en effet l’Iran dans le peloton de tête des cyberpuissances.
Virus digitaux, chevaux de troie, bombes logiques, vers, spywares n’ont pas de secrets pour les unités spécialisées iraniennes. En 2009, les troupes d’élites de l’IRGC (pasdarans) ont d’ailleurs formé un commandement de la Cyberdéfense. La task force digitale iranienne comprendrait plusieurs milliers d’experts et cybercommandos affectés aux classiques opérations de guerre informatique intérieure et extérieure.
DB. NANOV
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