L’hostilité mondiale manifestée à l’égard d’Israël n’est que l’expression d’une exaspération internationale vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. C’est ce qu’a annoncé, lundi, François Zimeray, ambassadeur français aux droits de l’Homme.
PHOTO: DR , JPOST
Zimeray a assisté, la semaine dernière, à la Septième Conférence internationale sur l’Enseignement de la Shoah, organisée à Yad Vashem. L’envoyé français est, par ailleurs, le premier à admettre que l’Etat hébreu a dû, assez injustement, assumer une grande partie de la prolongation du conflit. « L’opinion publique internationale est un champ de bataille. L’image devient un outil stratégique », poursuit-il.
L’antisémitisme est également une composante non-négligeable de certains sentiments anti-israéliens, concède François Zimeray. Mais Israël n’aide pas à changer la situation, estime-t-il. Notamment en tournant le dos à la communauté internationale et en rejetant un certain nombre d’exigences concernant les territoires palestiniens. « Parfois, nous avons l’impression qu’Israël dit systématiquement ‘non’. »
« La France admire Israël »
En ce qui concerne la décision israélienne, en début de semaine, d’assouplir les restrictions imposées à la bande de Gaza depuis 3 ans, l’envoyé français estime qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction. « Mais, cela aurait dû être fait il y a trois ans, quand les amis d’Israël le lui ont demandé, pas maintenant, quand le monde entier le condamne… Parfois, l’Etat hébreu agit comme s’il n’avait pas d’amis. Peut-être, parce que vous êtes une nation de survivants, vous vous comportez comme des survivants. Et, de façon générale, les survivants agissent comme s’ils n’avaient pas d’amis… Ce n’est pourtant pas le cas. Non seulement la France est l’amie d’Israël mais elle aime cet Etat. Nous l’admirons. »
« Nous traversons simplement un cycle d’incompréhension », poursuit Zimeray. « La communauté internationale condamne Israël et Israël est convaincu que le monde ne le comprend pas. » En grande partie à cause des médias, le conflit a été résumé à deux images simplistes : celle de la victime et celle du bourreau, explique-t-il. Et de telles simplifications ont été renforcées par une guerre des images qui dure maintenant depuis plusieurs décennies. Le temps n’a pas joué en faveur d’Israël, ajoute-t-il.
![]() |
![]() |
Au fait, pour mieux situer et apprécier à sa juste valeur le point de vue de François Zimeray, il me semble utile de lire la version plus longue de cet article par Toviah Lazaroff:
[Blocus psychologique sur Israël->http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1278860681122&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull] , parue dans le Jerusalem Post du 22 juillet (édition française).
François Zimeray touche dans cette interview plusieurs points qui me semblent d’une trés grande importance: Pour des raisons, qui sont très bien expliquées dans l’article, Israël est en train de s’enferrer dangereusement dans un isolement et une perception autiste, qui le rend de plus en plus vulnérable et parfois carrément inapte à réagir de façon raisonnable et ponderée, ce qui ne manque pas de provoquer des réactions vives du monde extérieur qui renforcent encore le sentiment de se trouver seul face á un monde hostile, ne pouvant se fier que à sa seule force armée.
Il faut que Israël comprenne à mieux faire la différence entre ce que lui disent ses amis et ceux, qui le regardent avec indifférence sinon hostilité. Et nous, qui aimons ce pays, qui lui sont proche, devons trouver le courage et les mots justes pour le prevenir quand nous nous rendons compte qu’il fait fausse route. C’est à ça même qu’on reconnait les vrais amis. C’est d’ailleur ce qu’exprime de façon poignante aussi Carole Tuchszirer dans son billet paru dans Libé « [Petit manifeste à destination des juifs français de bonne volonté->http://www.liberation.fr/monde/0101648206-petit-manifeste-a-destination-des-juifs-francais-de-bonne-volonte] »
Je suis en désaccord avec François Zimeray à qui je rappelle que tous ceux qui ne vivent pas en Israël, n’y font pas leur service militaire, n’y paient pas d’impôts, etc… devraient se faire un devoir de ne pas s’impliquer dans les choix politiques de ce gouvernement. D’après M. Zimeray « Israël aurait déjà dû alléger voire supprimer le blocus de Gaza il y a 3 ans lorsque des nations amies le lui demandaient ». On croit rêver ! Et combien est vrai l’adage qui proclame « D. protège-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ». Comme il est facile, bien installé dans un fauteuil un verre de whisky dans la main de conseiller à son ami, Israël, en quelque sorte de se suicider ! Des « conseils » pareils vous pouvez les garder. Israël n’a pas besoin de conseils de personne, ni qu’on l’embrasse ou lui pose la main sur l’épaule, sachant que ces gestes amicaux cachent la plupart du temps de l’opportunisne, de l’hypocrisie ou de la haine cachée derrière un sourire.