ANKARA, 5 juil 2010 (AFP)
ANKARA, 5 juillet 2010 (AFP)
La Turquie a fermé son espace aérien aux vols militaires israéliens et menacé de rompre ses relations avec Israël si celui-ci ne s’excuse pas pour le raid meurtrier du 31 mai contre une flottille d’aide pour Gaza, a averti le chef de la diplomatie turque cité lundi dans la presse. Ahmed Davutoglu, cité lundi par le journal Hürriyet, a exhorté Israël à s’excuser ou à accepter les conclusions d’une commission d’enquête internationale. Sinon, a-t-il averti, « les relations seront rompues ».
Le ministre s’exprimait dans l’avion le ramenant dimanche soir à Ankara d’une visite au Kirghizstan. M. Davutoglu a aussi annoncé la fermeture de l’espace aérien turc aux vols militaires israéliens, en représailles au raid d’un commando israélien contre l’expédition visant à forcer le blocus israélien contre Gaza et au cours duquel neuf Turcs ont été tués.
« Cette décision n’a pas été prise pour un ou deux avions seulement », a souligné Ahmed Davutoglu, précisant qu’elle pourrait éventuellement être élargie aux vols civils.
Les autorités turques avaient confirmé la semaine dernière la fermeture de l’espace turc pour deux avions militaires mais assuré qu’il ne s’agissait pas d’une interdiction générale.
Israël « ne s’excusera jamais » auprès d’Ankara pour le raid, a affirmé lundi un haut responsable du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ce dernier avait déjà dit vendredi soir qu’Israël ne s’excuserait pas pour l’abordage dans les eaux internationales du navire turc.
Contrairement à des déclarations précédentes, M. Davutoglu n’a cependant pas rejeté une commission créée par Israël pour enquêter sur l’affaire de la flottille humanitaire. « Si cette commission conclut que le raid était injuste et s’ils s’excusent, cela serait aussi suffisant », a-t-il souligné, ajoutant que la Turquie insistait aussi sur le paiement de compensations de la part de l’Etat hébreu.
La Turquie réclamait jusqu’à présent la création d’une commission d’enquête internationale et indépendante. Le raid a porté un coup sévère aux relations entre les deux pays qui avaient signé des accords de coopération militaire en 1996. La Turquie a rappelé son ambassadeur.
M. Davutoglu a souligné avoir présenté de nouveau les demandes turques lors d’un entretien qu’il a eu mercredi à Bruxelles avec le ministre israélien du Commerce et de l’Industrie, Binyamin Ben Eliezer, premier contact entre les deux pays depuis la crise provoquée par le raid. « Nous n’attendrons pas jusqu’à l’éternité pour la réponse israélienne », a-t-il ajouté.
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