BEYROUTH, 4 août 2010 (AFP)

Les autorités libanaises ont arrêté un membre d’un mouvement allié du Hezbollah chiite dans le cadre de l’enquête sur des réseaux d’espionnage au profit d’Israël, a affirmé mercredi une source politique proche de ce mouvement.

« Le général à la retraite Fayez Karam du Mouvement patriotique libre présidé par Michel Aoun a été arrêté et doit être interrogé sur une possible collaboration avec Israël », a affirmé à l’AFP cette source sous couvert de l’anonymat.

M. Karam avait servi durant la guerre civile (1975-1990) et pris sa retraite après que Michel Aoun, qui était le chef de l’armée libanaise à la fin des années 1980, eut mené une guerre contre les troupes syriennes présentes dans le pays.

Après la guerre civile, Michel Aoun était parti en exil en France. Il est rentré au Liban en 2005 après le retrait des troupes syriennes et, depuis 2006, il est le principal allié du Hezbollah, un parti soutenu par l’Iran et la Syrie.

Plus de 70 personnes soupçonnées d’espionnage pour le compte des renseignements israéliens ont été arrêtés depuis avril 2009 dans le cadre d’une vaste campagne lancée par les services de sécurité libanais.

Trois Libanais, employés du secteur des télécoms, ont été arrêtés au cours des trois dernières semaines. Ceux qui collaborent avec Israël encourent une peine de prison à vie assortie de travaux forcés. Si le juge estime que cette collaboration a causé la mort, il peut demander la peine capitale.

L’excellent article paru sur le site NANOJV éclaire d’un point de vue autre ces arrestations d’espions libanais qui travailleraient pour Israel.

Dans le quotidien Haaretz, Amos Harel (*), l’un des meilleurs experts israéliens des questions de défense, apportait récemment un éclairage critique sur les récentes affaires d’espionnages au Moyen-Orient. Harel confirme en introduction qu’Israël comme à l’accoutumée s’abstiendra de tout commentaire sur les arrestations intervenues au Liban. D’après le spécialiste, la situation est par ailleurs loin d’être claire tant la fiabilité des informations en circulation est sujette à caution. Au moment ou il rédige son article, il constate par exemple qu’aucune source n’est en mesure d’indiquer pour quelle branche des services israéliens pouvaient opérer les supposés agents.

Mais le point essentiel de son argumentation porte sur le rôle nouveau joué par la technologie dans le démantèlement de réseaux. Harel rappelle que cette thèse a été suggérée par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, ou encore distillée par les chaînes de télévision Al Jazeera et Al Manar. Selon ces médias, les Etats-Unis auraient fourni au Liban, après le conflit de 2006, des équipements de “cybersleuthing” permettant le reverse tracking de numéro de téléphones portables par le biais de leur signature électronique. Yoav Stern correspondant de Haaretz, affirmait l’an dernier que les Etats-Unis auraient, depuis 2006, accordé une aide de un milliard de dollars au Liban dont 410 millions au titre de la coopération militaire et policière. La France et le Liban ont par ailleurs, comme le raporte Israelvalley, renouvelé dernièrement leurs accords de coopération dans le domaine des renseignements et de la guerre électronique.

Harel pour sa part évoque également l’affaire de Dubaï en janvier dernier. Là encore, les autorités locales avaient, selon lui, à disposition un système technologiquement avancé de back scanning et de cross checking des images. D’après lui les hypothétiques agents envoyés sur place ont probablement sous-estimé les capacités sécuritaires en présence et/ou supposé – en raison du contexte- que les autorités locales ne procéderaient pas à des investigations poussées. Postulats contredits par les faits.

Il est également intéressant de noter qu’à la suite à l’épisode de janvier dernier, l’installation des solutions de sécurité (video surveillance, contrôle d’accès, détection d’intrusion, rayons X etc.) dans les hôtels des émirats en général et de Dubaï en particulier a connu une progression fulgurante (il est question d’une hausse de 40%), doublant par exemple le nombre de caméras en service. “The Hotel Show”, le grand salon annuel dédié à l’industrie hôtelière dans le Golfe hébergeait en mai dernier un important pavillon dédié aux technologies de sécurité. Parmi les leaders du secteur à l’affiche cette année figuraient les sociétés Bond Communications, GCC Computers, Salto Systems, VingCard, ABB, Interel ou encore Schneider Electric. La technologie israélienne apparaît parfois en filigrane et certains fournisseurs de sécurité américains comme par exemple Motorola ont, de notoriété publique, installé leurs laboratoires scientifiques dans l’Etat hébreu. Le journaliste Georges Malbrunot, affirmait récemment dans le Figaro, que “les Emirats arabes unis, inquiets face à la menace iranienne, n’hésitent pas à faire appel à de la technologie israélienne pour sécuriser leurs frontières et les puits de pétrole”.

Ce qui n’empêchait pas le chef de la police de Dubaï cité par le journal émirati “The National” de déclarer début mars, qu’il pouvait identifier les israéliens à leur visage et à leur façon de parler pour mieux les mettre à l’index : “It is easy for us to identify Israelis »>Article original, through their face or when they speak any other language, he said. “We used to respect them when they would come holding European passports; we regarded them as Europeans and never treated them badly. But from now on, anyone we suspect to have a dual citizenship, they will be treated with great suspicion.”

Au delà des campagnes d’intox, des faux-semblants et d’éventuels paris faustiens, une chose est sûre cependant: les technologies de sécurité ne connaissent plus, de toute évidence, qu’une seule règle ; celle de l’offre et de la demande. Pour le meilleur et pour le pire apparemment.

Dominique Bourra, CEO of NanoJV.

Copyrights Nanojv: http://nanojv.com

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires