1 440 logements à la place du complexe de l’UNRWA

Israël transforme le complexe de l’UNRWA à Jérusalem en 1 440 logements

Par David Israël

L’Autorité foncière israélienne a annoncé jeudi la reprise du siège à Jérusalem de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui sera remplacé par 1 440 logements.

Le complexe de 3,6 hectares de l’UNRWA dans le quartier de Ma’alot Dafna à Jérusalem a été déclaré illégal à la suite d’une enquête du ministre de la Construction et du Logement Yitzhak Goldknopf auprès du directeur général de l’autorité foncière et du cabinet du Premier ministre. Il s’avère que l’agence des Nations Unies doit plus de 7 millions de dollars de loyer pour cet espace.

Ma’alot Dafna est un quartier de l’est de Jérusalem, limitrophe du quartier de Shmuel HaNavi à l’ouest, de la colline des munitions à l’est, de Ramat Eshkol au nord et d’Arzei Ha’Bira au sud.

Un an après l’attaque du 7 octobre, la commission des Affaires étrangères et de la Sécurité de la Knesset a approuvé un projet de loi visant à rompre les liens entre Israël et l’UNRWA. Le projet de loi sera examiné en deuxième et troisième lectures à la Knesset la semaine prochaine, après quoi le statut de l’agence en Israël sera révoqué :

• Le seul accord (de 1967) qui permettait à l’UNRWA d’opérer en Israël sera annulé et, par conséquent, ses activités cesseront.
• Il sera interdit au personnel de l’UNRWA d’entrer en contact avec les responsables israéliens, et leurs visas diplomatiques et avantages économiques seront supprimés.
• Toute procédure pénale contre les employés de l’UNRWA en lien avec les crimes qu’ils ont commis le 7 octobre ou dans tout autre contexte restera en vigueur.

Manifestation devant les bureaux de l’UNRWA à Jérusalem. Photo : Mouvement Tzav 9

LE COMMISSAIRE LAZZARINI N’EST PAS AMUSÉ

Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, a publié mercredi une déclaration dans laquelle il déclare : « De hauts responsables israéliens ont décrit la destruction de l’UNRWA comme un objectif de guerre. La loi visant à mettre fin à nos opérations est prête à être définitivement adoptée par la Knesset israélienne. Elle vise à interdire la présence et les opérations de l’UNRWA sur le territoire d’Israël, en révoquant ses privilèges et immunités, en violation du droit international. Si ces projets de loi sont adoptés, les conséquences seront graves. »

« Sur le plan opérationnel, l’ensemble de la réponse humanitaire à Gaza – qui repose sur l’infrastructure de l’UNRWA – pourrait s’effondrer », a poursuivi M. Lazzarini. « La coordination avec Israël cesserait, ce qui perturberait encore davantage la fourniture d’abris, de nourriture et de soins de santé aux personnes qui en ont désespérément besoin à l’approche de l’hiver. Plus de 650 000 enfants perdraient tout espoir de reprendre leur scolarité et une génération entière serait sacrifiée. En Cisjordanie, l’éducation, les soins de santé primaires et l’aide d’urgence à des centaines de milliers de réfugiés palestiniens seraient paralysés. »

« Sur le plan juridique, la loi de la Knesset viole les obligations d’Israël en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international. Elle défie la volonté de la communauté internationale exprimée par la résolution 302 de l’Assemblée générale sur l’UNRWA et aggrave les violations reconnues par la Cour internationale de justice. »

« Politiquement, la législation anti-UNRWA, qui fait partie d’une campagne plus large visant à démanteler l’Agence, cherche à priver les Palestiniens de leur statut de réfugié et à modifier – unilatéralement – ​​les paramètres d’une future solution politique », a noté le commissaire.

La députée Ioulia Malinovski (Israël Beitenu), qui a présenté le projet de loi avec le député Boaz Bismuth (Likoud), a réagi après le vote en commission : « Aujourd’hui, la veille de l’anniversaire du 7 octobre, nous rendons un peu de justice aux victimes de ce sabbat maudit et à leurs familles. L’UNRWA, qui a coopéré et continue de coopérer avec l’organisation terroriste meurtrière Hamas, sera expulsée d’ici. Les employés de l’organisation qui ont participé au massacre seront poursuivis et les avantages fiscaux et toutes les autres récompenses qu’ils ont reçues seront immédiatement supprimés. La coalition et l’opposition ont coopéré pour présenter le projet de loi le plus rapidement possible afin que nous puissions nous débarrasser une fois pour toutes de l’UNRWA. »

L’affaire du prix Nobel de la paix

L’UNRWA, la Cour internationale de justice de La Haye et le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sont les favoris pour recevoir le prix Nobel de la paix de cette année. Le comité Nobel qui a décerné son prix de la paix au meurtrier de masse Yassar Arafat pour avoir accepté de cesser brièvement ses meurtres et au président Barack Obama pour avoir été élu alors qu’il était noir, ne devrait pas avoir de problème à l’attribuer à ce groupe consolidé de haineux des juifs.

C’est pourquoi le mouvement Regavim a envoyé une lettre officielle à Jorgen Watne Frydnes, président du Comité Nobel norvégien, et aux membres de son comité, nommant les centres d’enseignement et de formation professionnels du Xinjiang pour le prix.

« Les centres éducatifs du Xingjiang offrent de nouvelles perspectives de réhabilitation et d’intégration complète dans la société chinoise à ceux qui étaient auparavant considérés comme des parias, voire des menaces à la cohésion nationale et au progrès », a écrit Regavim, ajoutant :

« Nous pensons que les centres de formation et d’enseignement professionnels du Xinjiang méritent au moins autant que d’autres candidats récents, notamment l’UNRWA. Les centres éducatifs du Xinjiang dépendent entièrement de financements internes, de main-d’œuvre et d’autres ressources, et sont devenus une force éducative et culturelle importante en Chine, ayant un impact sur la vie de milliers de membres de communautés ethniques marginalisées. »

Bien entendu, les centres éducatifs du Xinjiang sont les camps d’internement des Ouïghours et autres musulmans turcophones de Chine, la plus grande détention arbitraire de minorités ethniques et religieuses depuis la Seconde Guerre mondiale. En 2020, on estimait que les autorités chinoises avaient détenu 1,8 million de personnes, principalement des Ouïghours, mais aussi des Kazakhs, des Kirghizes et d’autres musulmans turcophones, des chrétiens, ainsi que certains citoyens étrangers, dont des Kazakhs, dans ces camps d’internement secrets répartis dans toute la région.

Reste maintenant à voir si les Norvégiens ont le sens de l’humour.

JForum.fr avec www.jewishpress.com

Crédit photo : Chaim Goldberg/Flash90 Un policier israélien à l’extérieur du complexe de l’UNRWA à Jérusalem, le 19 mars 2024.