Aux Etats-Unis, une équipe de chercheurs a trouvé une nouvelle méthode permettant la production rapide d’hydrogène et donc moins coûteuse, qui pourrait accélérer le développement de la voiture à pile à combustible, aujourd’hui rare et inaccessible.

La nouvelle berline à quatre portes 100% électrique de Toyota : la Mirai (qui veut dire Futur en japonais).

Diffusée à de très rares exemplaires dans le monde, la pile à combustible à hydrogène est vue pour beaucoup comme la solution idéale pour la voiture du futur, plus que les électriques ou hybrides actuelles. Malgré son taux d’émissions de CO2 nul (vapeur d’eau), la production d’hydrogène est énergivore et donc coûteuse ; cependant des chercheurs ont trouvé la parade.

Vers une démocratisation de l’hydrogène ?

Dans un compte-rendu L’Académie Américaine des Sciences, des chercheurs de l’Institut Technologique de Virginie ont découvert une nouvelle méthode de production à haut rendement de l’hydrogène. Le procédé utilise du glucose et de xylose, des sucres pouvant être extraits facilement et abondamment du maïs avec l’aide d’un enzyme (une molécule catalysant la réaction), et la quantité d’hydrogène serait trois fois plus élevée par rapport aux méthodes actuelles.

« Cela signifie que nous avons fait la démonstration de l’étape la plus importante vers une économie fondée sur l’hydrogène » souligne Percival Zhang, chercheur au sein du Département Ingénierie des Systèmes Biologique, « à savoir produire et distribuer de l’hydrogène vert pas cher provenant de la biomasse locale ». En conséquence, l’industrie automobile pourrait se tourner plus volontiers vers l’hydrogène. Aujourd’hui, seul Toyota commercialise un véhicule de petite série utilisant cette énergie, la Mirai, avant qu’Honda ne propose la sienne courant 2016.

Mais bien que l’hydrogène, le carburant donc, soit moins cher et plus généralisé, la technologie reste encore inaccessible. La Mirai est actuellement proposée en Allemagne pour près de 80.000 euros, alors qu’une berline à essence de mêmes dimensions et puissance (autour de 150 ch) s’affiche à 30.000 euros. Cependant, la demande est plus forte qu’attendue, Toyota ayant dû relever son objectif de production initialement prévu à 700 exemplaires annuels à plus de 2.000 en 2016.

 

Tendance Verte – Toyota Mirai : en route pour le futur

 


Toyota Mirai 2015 : essai complet de la voiture… par auto-moto

Vendredi 19 février, 10 heures du matin. Il pleut sur Bruxelles. On m’a donné rendez-vous sur le parking de Toyota Europe, dans la banlieue de la capitale belge, pour me remettre un objet rare : les clés d’une Toyota Mirai – qui signifie “voyage dans le futur” en japonais. On en dénombre une poignée seulement sur le Vieux Continent, actuellement.

Le premier contact ? Étrange. La voiture en impose (4,89 m) et… elle est moche ! Évidemment, Bart Biebuyck, un des responsables du programme Mirai, ne partage pas mon avis. “Je dirai qu’elle est surprenante, corrige-t-il. Vous verrez, elle fait tourner les têtes.” La Mirai roulerait-elle sur les traces de la Toyota Prius ? Sûrement. Et c’est encore plus vrai à l’intérieur. La présentation et les commandes rappellent celles de l’hybride Toyota. Au moins, je ne me sens pas dépaysé…

UNE VOITURE ÉLECTRIQUE…

Contact et… rien ! Si ce n’est un léger chuintement. C’est la pile à combustible qui “démarre” en libérant un léger nuage de vapeur d’eau à l’échappement. C’est le principal intérêt du véhicule à hydrogène : la pile à combustible, qui produit l’électricité pour faire avancer la voiture, ne rejette que de l’eau, fruit de la réaction chimique entre l’hydrogène (contenu sous une pression de 700 bars dans deux réservoirs en matériaux synthétiques) et l’oxygène de l’air.

Pour avoir déjà conduit des dizaines de véhicules à pile à combustible, je dirai que la Mirai est, de loin, la plus aboutie. Un exemple : le compresseur qui alimente la pile en air est presque inaudible, sauf lors de fortes accélérations.

Sur ce point, l’usine à gaz de Toyota est surprenante. Malgré ses 1 850 kg, elle passe de 0 à 100 km/h en moins de 10 secondes. Le secret de son tonus ? Sa pile à combustible au temps de réaction très court, sa petite batterie nickel métal hydrures faisant office de tampon et, bien sûr, son moteur électrique sacrément costaud. Il développe 114 kW (155 ch) pour un couple de 335 Nm disponibles dès le démarrage. En milieu urbain, la Mirai se comporte comme une voiture électrique classique. Elle se révèle silencieuse, souple et vive à la fois. Son seul défaut : le freinage, encore difficile à doser à faible vitesse.

… QUI FAIT LE PLEIN COMME UNE VOITURE NORMALE…

11 h 30. Après la ville, la voie rapide, la route, nous franchissons la frontière néerlandaise. Pour faire le plein, il faut se rendre dans la banlieue d’Eindhoven, sur le site d’un centre de recherche qui possède une pompe à hydrogène. Le ravitaillement s’effectue aussi facilement qu’avec une voiture à essence.

La manœuvre ne prend que 4 minutes, la capacité totale du réservoir d’hydrogène étant de 5 kg. D’après l’ordinateur de bord, nous avons consommé 1 kg/100 km de moyenne. L’autonomie de 500 km annoncée par Toyota semble donc tout à fait réaliste. Elle traduit l’excellent rendement (65 %) de la chaîne de traction. Dit autrement, cela correspond à une consommation de gazole de 3 l/100 km seulement. Exceptionnel pour un ­véhicule de ce gabarit et de cette puissance.

… ET QUI NE CRAINT PAS L’AUTOROUTE

14 heures. Nous prenons le chemin du retour à un rythme bien plus élevé. Sur les routes, parfois pavées, la Mirai brille par son confort. Mais la souplesse de la suspension ne perturbe pas son comportement, la Toyota jouissant d’un centre de gravité situé très bas. Nous sommes en retard. J’enclenche le mode “power” en écrasant le champignon.

A 120 km/h sur l’autoroute, les reprises demeurent convenables, ce qui n’est pas le cas sur les voitures électriques. Surtout, avec son long rapport de transmission (5,6:1), la Mirai témoigne d’une belle allonge. De quoi la pousser à 180 km/h compteur… sa vitesse maxi, que la Mirai paraît pouvoir tenir indéfiniment. Évidemment, sa consommation s’est envolée. Elle a doublé par rapport au trajet aller ! Mais en équivalent gazole, cela ne représente que 6 l/100 km. Imbattable, surtout sans la moindre émission polluante !

PAS POUR LA FRANCE !

17 heures. Retour chez Toyota Europe. Nous venons de parcourir plus de 400 km au volant de la Mirai, plus que n’importe quel journaliste. L’heure du bilan : positif et… amer. Cette merveille de technologie est chère (78 600 €), mais il y a pire. Toyota n’a pas prévu de la commercialiser en France, pour l’instant, à cause du manque de pompes à hydrogène. La balle est désormais dans le camp de nos pouvoirs publics.

ON AIME : vapeur d’eau à l’échappement ; agrément, facilité de conduite ; vraies aptitudes routières ; confort ; ravitaillement express
ON AIME MOINS : prix ; rareté des pompes ; pas prévue pour la France

 

AUTO-MOTO

 

 

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