« Les usines de fabrication d’armes iraniennes au Liban sont un nouveau genre de menace »
Selon Chagal Tzuriel, Directeur-Général du Ministère des Renseignements, l’évolution la plus importante en Syrie est le renforcement de l’axe chiite iranien qui s’y développe

 

Les reportages montrant que l’Iran est en train de construire des ateliers et usines dans le but de fabriquer des roquettes sophistiquées à l’intérieur même du Liban est « une énorme évolution » qui constitue un « genre de menace entièrement nouvelle », a déclaré, lundi, le Directeur-Général du Ministère des Renseignements, Chagal Tzuriel.

Tzuriel, lors d’un point de presse organisé par l’Israel Project, a attribué l’origine de ses reportages à un journal koweitien, mais il a donné l’impression d’en accepter la véracité. Si c’est vrai, cela signifierait que les Iraniens et le Hezbollah tentent de contourner la difficulté consistant à transférer des armes par voie terrestre à travers la Syrie vers le Liban en les fabriquant directement. On a en effet rapporté, en de nombreuses occasions, qu’Israël a attaqué des convois transportant potentiellement des armements considérés comme risquant de « changer la donne » (le rapport de force) par voie terrestre via la Syrie.

En plus de cet armement, l’Iran continue de fournir 1 milliard de $ par an au Hezbollah.

Tzuriel a déclaré que le Hezbollah dispose d’une proportion d’entre 6.000 à 7.000 (estimés) de ses meilleurs combattants en Syrie et qu’il a perdu approximativement 1.700 de ces meilleurs hommes dans la guerre syrienne, sans compter les milliers de blessés et invalides de guerre.

Aujourd’hui, déclare Tzuriel, la question stratégique la plus importante dans la région pour Israël n’est pas tant la capacité nucléaire de l’Iran que L' »implication Iranienne dans la région ».

La question nucléaire « est toujours haut-placée dans l’agenda », mais c’est une menace -à cause de l’accord conclu avec les Etats-Unis en 2015- qui deviendra plus dangereuse dans cinq, huit ou dix ans. Mais il y a bien plus urgent, dit-il : ce sont les efforts iraniens visant à bâtir un pont terrestre s’étirant depuis l’Iran, à travers l’Irak, la Syrie et ensuite, le Liban – un pont terrestre qui pourrait être complété dans un avenir proche, alors qu’on s’attend à ce que Mossoul soit arraché au contrôle de l’Etat Islamique.

« La plus forte menace étatique à laquelle Israël est confronté reste l’Iran »,dit-il. « La plus grande menace non-étatique provient du Hezbollah, qui dispose du plus énorme potentiel de dégâts possibles. Et, en termes de volatilité, la plus grande menace non-étatique, c’est le Hamas. Gaza est volatile, à la fois sur le plan militaire, ainsi que d’un point de vue humanitaire ».

Une fois qu’on a dit cela, l’arène stratégique la plus importante, actuellement, reste la Syrie, ajoute t-il, en l’appelant  » le microcosme de l’essentiel des relations internationales, régionales, locales et de l’équilibre des pouvoirs et des forces ».

Ce qui est en train de se produire en Syrie – où rivalisent les superpuissances mondiales, ainsi que les puissances régionales, les éléments locaux et une diversité de groupes ethnico-religieux- « influencera dans une large mesure ce qui se produira dans la région et dans le monde », précise t-il.

« La Syrie est exportatrice de terrorisme, de réfugiés et d’immigrants et rien que cela chamboule déjà la fabrique économique et sociale de la réalité dans les pays limitrophes, en particulier, en Jordanie, mais aussi au Liban et dans d’autres pays », dit-il. « Je pense que nous pouvons dire que cela bouleverse la fabrique politique et sociale de l’Europe, et je pense qu’il ne serait pas complètement farfelu de dire que la situation en Syrie a influencé, dans une large mesure, le Brexit et les élections aux Etats-Unis« .

Selon Tzuriel, l’évolution la plus importante en Syrie, depuis un certain temps, c’est le renforcement de l’axe irano-chiite qui s’y développe. Jérusalem, dit-il, pense que si l’Iran s’implante en Syrie sur le long terme, cela sera une source constante de frictions, non seulement pour Israël, mais aussi pour la majorité sunnite (à 67 %), pour les pays sunnites hors de Syrie et les minorités sunnites à l’extérieur de la région.

Concernant l’implication de la Russie en Syrie, Tzuriel déclare que « c’est un acteur dominant qui nous montre qu’il ne bougera pas sur ce point. Je pense que son profil peut changer, mais que les Russes sont là pour rester. Nous devons le comprendre et y faire face. Pour nous, la Russie n’est pas notre ennemie, malgré le fait qu’elle vend des armes avancées à l’Iran ».

Il a ajouté : « Le dialogue que nous menons avec la Russie, parallèlement à notre dialogue le plus important avec les Etats-Unis – notre partenaire stratégique de premier ordre – dispose du potentiel pour influencer les résultats du tableau final pour l’avenir de la Syrie ».

Par 
4 avril 2017 03:22

jpost.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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dov kravi דוב קרבי

C’est simple : au lieu de frapper les convois, l’État hébreu refusant de se suicider frappera les usines.