L’emploi de nouvelles tactiques par Daesh contre les troupes pro-américaines en Syrie et Irak

 

Il est important d’évaluer dans de justes proportions le rythme de victoires dont on parle tant, de la part des forces soutenues par les Etats-Unis et combattant l’Etat Islamique en Syrie, Iraket Afghanistan – en particulier, l’impression que Daesh est en train de s’effondrer dans ses principaux bastions de Mossoul, Raqqa et que sa défaite complète serait juste au coin de la rue.

Lundi 8 mai, on a dévoilé que le Cheikh Abdul Hasib, Commandant de l’Etat Islamique dans la province afghane de Khorasan a été tu »é dans un raid, mené le 27 avril par les forces des opérations spéciales amérs et afghanes, lors duquel deux Rangers de l’armée américaine ont perdu la vie.

Tous ces reportages sont exacts, aussi loin qu’ils aillent, mais ils ne prennent pas en compte le sentiment d’optimisme qui règne au sein du commandement de Daesh. Les stratèges de l’organisation islamiste, ces anciens officiers du régime de Saddam Hussein en Irak et du parti Baathiste, ont confiance dans le fait qu’ils ont découvert des répliques tactiques convaincantes contre la poussée américaine visant à les écraser à Mossoul. Ils ne pensent pas être proches de la défaite ni que le Califat d’bu Bakr Al-Baghdadi soit parvenu aussi près d’un éventuel effondrement.

Les sources des renseignements militaires et des services anti-terroristes de Debkafile évoquent six bonnes raisons de cet accès de confiance des djihadistes, qui n’a fait que se consolider au cours de la bataille de Mossoul :

1.  Le nombre de djihadistes de Daesh qui continuent de combattre dans la vieille ville de Mossoul est gravement sous-estimé comme équivalant à environ 300 à 400 combattants. Le vrai tableau serait d’environ dix fois plus : entre 3 et 4.000.

2.   Le commandement américano-irakien n’a pas résolu l’équation quant à la façon de contrer la disposition des tunnels interconnectés qui sont creusés sous les bâtiments, sont accessibles grâce à des ouvertures percées dans les murs de soutènement des bâtiments, les djihadistes peuvent ainsi se déplacer sous les champs de batailles sans être détectés.

3.  La seule force capable de lutter contre les tactiques de Daesh est la Gold Division, la seule force d’élite disponible pour le commandement américano-irakien. Il n’est malheureusement pas assez étoffé pour pouvoir combattre sur plus d’un théâtre à la fois et, en outre, il est bien trop lent dans ses déplacements pour submerger les combattants extrêmement mobiles et invisibles de Daesh. La plupart des autres unide l’armée irakienne se sont retirées du front de Mossoul après s’être fait décimer.

4.  Daesh a renoncé à la stratégie consistant à défendre de vastes zones urbaines, en poursuivant sa campagne préalable de conquêtes dans des endroits comme Ramadi, Tikrit et Fallujah – ou comme au début de sa défense de Mossoul. Au lieu de quoi, leurs commandants ont subdivisé leurs forces en petits détachements de guère plus de 10 à 15 combattants dans chacun de ces commandos et préparations de raids-suicide contre leurs adversaires. Ces détachements sont appuyés par un grouper plus vaste abrité bien loin des lignes de front, où sont envoyées des camions et voitures-piégées qui sont livrés aux détachements commandos.

On fournit à chaque unité plus d’une dizaine de véhicules-explosifs à lancer contre les troupes irakiennes et américaines afin de provoquer un maximum de pertes, ainsi que d’énormes quantités de vestes et ceintures explosives de façon à livrer de multiples attaques-suicide.

5. L’effet de cette tactique s’est avéré désastreux. Ces unités-suicide sont capables de pénétrejusqu’à une dizaine de kilomètres à l’intérieur des lignes irakiennes, les chauffeurs-suicide de ces véhicules piégés meurtriers ont réussi à ralentir  l’avance américano-irakienne et, en certains endroits, ils l’ont carrément stoppée. Cette méthode meurtrière a gagné son titre de « Défense par couches mobiles », de la part des commandants américains en Syrie et en Irak.

En bref, l’offensive de Mossoul, qu’on estimait devoir durer quelques mois entre dans son huitième mois sans interruption, alors qu’aucune victoire n’est en vue.

On a assisté à un exemple vivant de l’emploi de cette méthode en Irak, ce dimanche 7 mai, quand au moins cinq terroristes-suicide de Daesh ont fait exploser leurs ceintures contre des forces de Peshmergas kurdes à l’extérieur de la Base K1 près de la ville pétrolière de Kirkuk  des instructeurs américains sont déployés. Au moins deux Peshmergas kurdes ont trouvé la mort.

6. Forts de leurs succès avec l’emploi de cette manœuvre en Irak, les chefs de Daesh la dupliquent sur le champ de bataille de Raqqa en Syrie. Ils ont commencé à déplacer leurs centre de commandements dans le nord de la Syrie vers la région à l’Est de la Vallée de l’Euphrate, qui chevauche la frontière irako-syrienne. L’Organisation terroriste a choisi la petite ville du Désert d’Al-Mayadin, à l’Est de Deir-Ez-Zor en tant que prochain siège pour son commandement central, essentiellement  cause de sa situation d’isolement. Il n’y a que cinq routes qui donnent accès à la ville, la plupart d’entre elles n’étant pas praticables pour la circulation des véhicules et, de cette façon, toute approche ennemie s’expose rapidement à un tir nourri et à l’envoi de véhicules piégés roulant en sens inverse.

Daesh est actuellement en train de planifier son déploiement d’escouades du « dispositif de Défense par couches mobiles » tout le long des 170 kms de routes reliant Al Mayadin à Raqa.

Debkafile, 8 mai, 16h42, Analyse exclusive.

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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