La candidat républicain, malmené dans les derniers sondages, a visiblement renoncé à son projet d’interdire d’entrée sur le territoire américain toutes les personnes de confession musulmane.

Donald Trump serait-il en train de mettre de l’eau dans son vin? La chaîne américaine CNN, qui cite plusieurs sources au sein de son équipe de campagne, croit savoir que le candidat républicain prépare un mémo clarifiant ses positions, notamment la plus controversée: celle d’interdire totalement aux musulmans l’entrée sur le territoire américain «jusqu’à ce que les dirigeants de la nation aient pu comprendre ce qui se passe».

Le milliardaire avait scandalisé l’establishment de son parti avec cette proposition radicale, lancée après l’attentat perpétré par un couple radicalisé à San Bernardino (Californie) en décembre. Après le massacre d’Orlando le 12 juin, il avait déjà semblé infléchir sa position, proposant de suspendre l’immigration des musulmans «issus de zones du monde qui ont un passé démontré de terrorisme contre les Etats-Unis». Interrogée par CNN, la porte-parole nationale de Trump, Katrina Pierson, a reconnu ces derniers jours qu’il allait «affiner sa stratégie». Son attachée presse, Hope Hicks, a elle aussi précisé que l’interdiction d’entrée se concentrerait sur les seuls pays qualifiés d’«États terroristes». «Tout cela est une question de terrorisme, pas de religion», a martelé le week-end dernier Steven Mnuchin, qui gère les finances de sa campagne nationale. Et quand un journaliste lui a demandé, lors d’un voyage en Ecosse, s’il accepterait de voir un Écossais de confession musulmane s’installer dans son pays, le milliardaire a répondu: «Cela ne me dérangerait pas, cela ne me dérangerait pas».

Une équipe de campagne plus professionnelle

La pression semble s’accentuer pour que le candidat recentre son discours, à l’heure où ses propos continuent de consterner bon nombre d’élus républicains sans pour autant donner de coup de fouet à sa campagne. Depuis plusieurs jours, Donald Trump dégringole dans les sondages: celui du Washington Post-ABC publié dimanche donne plus de dix points d’avance à sa rivale démocrate Hillary Clinton. Selon ce sondage, environ deux Américains sur trois sont même mal à l’aise à l’idée qu’il puisse devenir président. Un creusement spectaculaire par rapport à la précédente enquête d’opinion effectuée le mois dernier qui montrait un écart de seulement deux points en faveur de la démocrate.

Sous pression, Donald Trump muscle et professionnalise son équipe de campagne, jusque-là très réduite. Il s’est ainsi séparé la semaine dernière de son directeur de campagne Corey Lewandowski, qui l’accompagnait depuis le début et avait façonné toute la stratégie électorale autour du credo: «Laissons Trump être Trump». Un homme bien plus aguerrri a pris sa place : le lobbyiste et avocat Paul Manafort, un vieux routier de la politique qui a notamment défendu les intérêts des présidents Gerald Ford, Ronald Reagan et George H.W. Bush. Soucieux de nuancer les positions radicales de Trump, Manafort avait déjà affirmé en avril que le candidat ne faisait que «jouer» un rôle lorsqu’il décrivait son plan d’interdiction du territoire aux musulmans…. Des explications qui lui auraient valu de sévères réprimandes de la part du milliardaire. Car brider Donald Trump n’est sans doute pas une tâche aisée, et la course à la Maison-Blanche est encore longue jusqu’au 8 novembre.

 

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