On s’y attendait : Trump choisit le général Flynn comme conseiller à la sécurité nationale

À la convention républicaine, Flynn avait fait entonner par la foule le slogan «Enfermez-la» visant Hillary Clinton. L'ironie veut qu'il soit toujours inscrit comme électeur… démocrate.

Cet ancien directeur du renseignement militaire dont le franc-parler lui vaut autant de respect que d’inimitiés devrait faire de la lutte contre l’État islamique une priorité, en renouant avec la Russie.

De notre correspondant à Washington

Donald Trump a offert le poste de conseiller à la sécurité nationale au général de réserve qui le conseillait déjà dans ce rôle durant la campagne: Michael Flynn, 57 ans, ancien directeur du renseignement militaire. Un homme d’expérience, longtemps considéré comme l’un des meilleurs officiers de sa génération, mais dont les idées radicales et le tempérament enflammé ont ruiné la carrière. Un homme qui a une revanche à prendre sur le «système» dont il est issu.

On disait Michael Flynn tenté par le Pentagone, mais la loi impose un délai de sept ans avant qu’un militaire puisse prendre les habits civils de secrétaire à la Défense. La direction du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche est une position tout aussi stratégique, au carrefour de toutes les décisions de politique étrangère et de sécurité que doit prendre le président.

Le CSN est le dernier arbitre des rapports émanant du département d’Etat, du département de la Défense et des dix-sept agences de renseignement civiles et militaires américaines. Sa nomination n’est pas soumise à l’approbation du Sénat, ce qui épargnera au général Flynn un regard inquisiteur sur son parcours dans l’armée et ses relations dans le civil avec des puissances étrangères.

Mis à pied en 2014

Après deux ans à la tête de l’Agence de renseignement militaire (DIA), Flynn a été mis à pied en 2014 en raison de son tempérament erratique, de sa brutalité envers ses collègues et subordonnés et de sa propension à déformer les faits pour conforter ses convictions. Sous son mandat, les «vérités Flynn» étaient l’objet de sarcasmes au département de la Défense.

Venu de la réserve et non de West Point, ce général trois étoiles a gravi tous les échelons avec un franc-parler et un esprit non-conventionnel qui lui ont valu autant de respect que d’inimitiés. Convaincu que l’Administration Obama n’avait pas pris la mesure du péril islamiste, il a trouvé chez Donald Trump une oreille attentive à ses analyses. Au CSN, il devrait placer la lutte contre l’État islamique au rang de priorité et pourrait plaider pour un investissement militaire accru des États-Unis.

«Enfermez-la»

Michael Flynn aux côtés de Vladimir Poutine lors d'un dîner de gala à Moscou.

Reconverti en consultant depuis sa mise à la retraite de l’armée, il a travaillé pour des intérêts turcs, publiant une tribune l’an dernier en faveur de l’extradition de Fetullah Gulen, ennemi intime du président Erdogan réfugié aux États-Unis. On l’a vu aussi attablé à côté de Vladimir Poutine lors d’un dîner de gala à Moscou pour la chaîne Russia Today, affiliée au Kremlin, qui l’avait payé comme intervenant. Flynn est un partisan convaincu du partenariat avec la Russie pour venir à bout de Daech.

Durant toute la campagne, ce général au verbe incandescent a été l’un des «chauffeurs de salle» les plus zélés de Donald Trump. Comme lui, c’est aussi un «tweeteur» compulsif. À la convention républicaine de Philadelphie, il avait fait entonner par la foule le slogan «Enfermez-la» visant Hillary Clinton. L’ironie veut qu’il soit toujours inscrit comme électeur… démocrate.

  • Par Philippe Gélie
  • Mis à jour
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lefigaro.fr

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