Trump assiégé par les missiles nord-coréens et iraniens

Dans le même laps de temps de 48 heures, la Corée du Nord et l’Iran sont arrivés, tous deux, à faire sursauter l’Occident en réussissant des tests de missiles avancés. Jeudi 27 juillet a lancé une roquette « Simorgh », qui est capable de porter un satellite de 250 kgs dans l’espace. Le jour suivant, Pyongyang a mis à feu son deuxième missile intercontinental, une version improvisée du Hwasong 14, testé pour la première fois trois semaines plus tôt.

Le Président Donald Trump découvrait alors que les sanctions ne sont absolument pas dissuasives.

La profondeur du désarroi en Occident peut expliquer pourquoi aucun des experts n’ait osé mentionné le fait encore plus troublant que l’on connaît, pourtant, depuis fort longtemps : l’Iran et la Corée du Nord sont des partenaires de longue haleine pour leurs programmes de missiles de longue portée. Chacun d’entre eux est représenté par des experts du domaine sur les installations de développement de son vis-à-vis.

Le 28 juillet, le Hwasong 14 a volé durant 47 minutes sur une distance de 3.724 kms avant de s’abîmer dans les eaux du Japon. Kim Jung -Un s’en est vanté : « Le test a confirmé que la totalité du continent des Etats-Unis est à notre portée de frappe », confirmant cette nouvelle estimation que les derniers Missiles Balistiques Intercontinentaux peuvent désormais atteindre les principales villes américaines comme Chicago et Los Angeles.

C’était là sa réponse salace au dernier cycle de sanctions américaines.

On s’attendait moins au dernier test de l’Iran, sans pour autant négliger de souligner son succès. Les sources des renseignements militaires de Debkafile confirment que la réussite du tir iranien n’est pas moins impressionnante que celle de la Corée du Nord – et juste aussi dangereuse. Le Simorgh, alias le Safir-3, est le fruit d’années de développement iranien et de nombreux échecs de tirs sur la voie pour réaliser une roquette transportant un satellite, en tant que vecteur indispensable pour fabriquer des missiles balistiques dotés d’ogives nucléaires.

Les sources de l’armée américaine ont tenté de présenter l’essai iranien comme s’agissant d’un nouveau flop, en n’admettant uniquement que »la seule chose que nous savons avec certitude est qu’il n’y a aucun satellite qui ait été mis en orbite ». Comme les Américains concernant l’Iran, les sources militaires russes ont tenter de minimiser le succès nord-coréen en le rejetant comme n’étant qu’un missile balistique de portée moyenne tout-à-fait ordinaire.

Mais le fait est que l’Iran ne cherchait pas, cette fois, à mettre un satellite en orbite. Son objectif, vis-à-vis duquel un énorme bond en avant a été réalisé, consistait à perfectionner sa technologie, afin de fabriquer des missiles capables de transporter de petites ogives nucléaires, ainsi que des vecteurs capables de projeter des satellites d’espionnage militaires dans l’espace.

Téhéran s’est avéré extrêmement méfiant quant à la diffusion de détails à propos de ce succès. Le Safir-2, construit autour des composants du missiles balistique nord-coréen BM-25, qui découle lui-même du R-27 soviétique tiré depuis des sous-marins, était capable d’atteindre une portée estimée à 3.000 à 4.000 km. Le Simorgh ou Safir-3 testé cette semaine était une version avancée de son prédécesseur. On pense que la version à deux-étages, alimentée par du carburant solide, a une portée améliorée de 7.500 km.

Il y a deux ans, quand l’Iran a placé en orbite une fusée à système de traitement d’images, en, février 2015, les experts israéliens en roquettes avaient établi que ces roquettes étaient aussi capables de frapper n’importe quel point du globe que choisirait l’Iran. Téhéran était, par conséquent, bien en avance sur Pyongyang pour ce qui est de ses capacités de mettre sur pied une attaque de missiles sur le continent des Etats-Unis – excepté que cette découverte a été éclipsée à l’époque par les négociations sur le nucléaire iranienne, qui tendaient à leur conclusion avec les six puissances mondiales, menées par les Etats-Unis d’Obama.

Le Président Barack Obama, qui s’acharnait à obtenir un accord à tout prix, a cédé aux exigences de Téhéran quqi voulait qu’on laisse son programme de missiles en dehors de l’accord. On a laissé l’Iran libre de poursuivre son programme de missiles balistiques, sans qu’il ne soit jamais examiné ni soumis aux lois internationales, au moins jusqu’à présent.

Par conséquent, quand, jeudi dernier, le Sénat américain a imposé de nouvelles sanctions à l’Iran comme pour le punir à cause de ses derniers tests de missiles, le Ministère iranien des affaires étrangères restait formellement dans son « bon droit » [tel que préservé par Hussein Obama], ce samedi, lorsqu’il affirme « les droits inaliénables de l’Iran » de développer des missiles, « en stricte conformité avec ses obligations internationales ».

Lors d’un autre événement impliquant les missiles de l’Iran, l’Arabie Saoudite a annoncé, jeudi 26 juillet, l’interception d’un « missile balistique tiré par les insurgés Houtis du Yémen soutenus par l’Iran contre la ville sainte de La Mecque ». Le Ministère de la Défense à Ryiad a déclaré que le missile a été abattu à 69 km de la Mecque, en ne provoquant ni blessé ni dégât.

Les Saoudiens accusent depuis plusieurs mois l’Iran de fournir des missiles Fateh 110 aux insurgés yéménites, pour prendre les villes saoudiennes pour cibles, dont sa capitale, Riyad. Ils ont, un moment, espéré que le Président Donald Trump répliquerait comme il se doit à l’Iran. Cependant, à part réprimander Téhéran pour ses actions hostiles contre le « partenaire des Etats-Unis, l’Arabie Saoudite », aucune action tangible américaine n’est intervenue – sinon quelques nouvelles sanctions, qui n’ont strictement aucun effet dissuasif sur Téhéran ou Pyongyang.

La Présidence de Donald Trump, pas plus vieille que de six-mois, est clairement en état de siège. Au-dessus des pleins sauts d’ennuis qui lui sont déversés sur la tête, à l’intérieur [où certains veulent le considérer « au bord de la destitution »*], Trump est collé contre un mur par les ennemis de l’Amérique, dans deux régions du monde : l’extrême-Orient et le Moyen-Orient.

DEBKAfile Analyse Exclusive 29 juillet 2017, 5:05 PM (IDT)

  • Couronnant un mois de revers cinglants pour sa Présidence, Donald Trump a limogé, vendredi soir, Reince Priebus, en tant que chef d’Etat-Major de son équipe à la Maison Blanche et il l’a remplacé par John F. Kelly, le Secrétaire à la Sécurité du Territoire et Général quatre étoiles des Marines. Jeudi, le projet de réforme sanitaire (contre l’Obamacare) de Trump a à nouveau échoué à obtenir une majorité au Sénat.
  • Lors d’une interview au cours de la même soirée, Priebus a déclaré qu’il ne s’était pas fait virer, mais au contraire, que c’est lui qui avait choisi de démissionner. Il a refusé de commenter les accusations dont il fait l’objet, à cause des fuites désastreuses qui visent la Maison Blanche et l’ont mobilisé contre lui, lors des écarts de langage du nouveau porte-parole de la Maison Blanche et directeur des Communications, Anthony Scaramucci* (que sa femme a quitté le jour où il est entré au service de Trump), le remplaçant frais et moulu de Sean Spicer, ancien secrétaire chargé de la Presse, qui a quitté la même Maison avec pertes et fracas, il y a très peu… Au suivant?
  • « Un putain de schizophrène paranoïaque » (sic). Mais encore : « Je ne suis pas Steve Bannon (parti il y a quelques mois), je n’essaie pas de sucer ma propre bite ».
  • Anthony Scaramucci REUTERS/Yuri Gripas TPX IMAGES OF THE DAY

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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blum

La politique de sanctions contre Téhéran n’a pas été efficace.
C’est toujours la population qui en souffre, pas les despotes religieux qui s’en moquent.
Quand des inspecteurs de l’AIEA ont été envoyés, afin de contrôler les sites nucléaires, aucun rapport n’a été rendu
pour indiquer que l’Iran ne représentait plus un danger.
Quand les réacteurs ont subi des pannes, là-bas, vos articles laissaient entendre que la technologie israélienne
y était peut-être pour quelque chose.
Quand une installation dangereuse pour Israel, en Syrie, a sauté, ce n’était , semble-t-il, pas le fait du hasard
non plus.
Les Européens ont eu le tort de s’engoufrer en Iran pour leur bizness, laissant ainsi carte blanche aux mollahs
et ayatollahs pour leurs mortelles entreprises.
Il devient, de ce fait, plus difficile pour D. Trump, de reprendre la main contre un pays dangereux qu’Obama
a laissé se nucléariser, paralysant en même temps Israel dans ses volontés d’intervenir contre cet ennemi déclaré.