Une nouvelle étude réalisée par un expert en terrorisme affirme qu’Israël n’est pas en face d’attaquants individuels, mais plutôt confronté à un effort dirigé par le Hamas, qui est devenu un expert dans la façon d’effacer ses traces derrière lui. L’appareil de la Défense, cela dit, reste convaincu qu’il s’agirait d’une « Intifada de loups solitaires ».’

Bashar Mohammed Masalha est un de ces « loups solitaires » de 22 ans, selon le Shin Bet, Tsahal et la police. Masalha, un travailleur illégal en Israël provenant du village palestinien d’Haja près de Qalqiliya, a commis une  série de poignardages frénétiques, mardi dernier, depuis le port de Jaffa jusqu’à la Tayelet, en blessant onze personnes et en tuant un touriste américain. 

Abd al-Rahman Radad, du village de Judée-Samarie d’Al-Zawiya près de Tulkarm, a poignardé un étudiant en yeshiva à Petah Tikva le même jour, et il s’agirait aussi d’un « loup solitaire » selon la définition des services de sécurité. Ainsi en est-il aussi de Fuad Abu Rajab al-Tamimi, du quartier d’Issawiya à l’Est de Jérusalem, qui a tiré sur deux officiers de police dans l’Est de Jérusalem et de Fadwa Abu Tir, qui a tenté de poignarder des agents de la Police des frontières le matin même dans la Vieille Ville. 

Quatre terroristes, apparemment sans lien organisationnel, que personne n’aurait envoyé, pour une nouvelle journée sanglante de la « troisième Intifada » – l’Intifada dite des Loups Solitaires.

Excepté que les attentats de mardi dernier ne constituent pas un jour de pure coïncidence où le sang coule dans les rues, au cours d’une vague d’attaques terroristes sans fin. Le 8 mars 2003, Israël a éliminé le Dr. Ibrahim al-Makhadmeh, qui était assis au volant de sa voiture, dans le quartier de Sheikh Radwan à Gaza-City avec trois autres terroristes. Cela constituait un revers cinglant pour l’organisation terroriste, parce qu’al-Makhadmeh, dentiste, était l’un des fondateurs du Hamas et l’un de ses idéologues les plus prédominants, le second juste dans le sillage d’Ahmad Yassin. 

 

Al-Makhadmeh est celui-là même qui a écrit que la résistance armée est la seule voie vers l’Indépendance, « même si cela doit coûter la vie de la moitié de la nation palestinienne ». Le dirigeant Ismail Haniyeh l’a aussi mentionné dans son discours de mardi dernier, et dans le même souffle, a fait l’éloge des terroristes pour leur contribution à la lutte palestinienne. et, en effet, les pages Facebook de deux de ces terroristes, autant que d’autres découvertes, prouvent qu’Haniyeh avait de bonnes raisons de les mentionner comme martyrs sous les ordres du Hamas. Et effectivement, après les attaques de mardi, le Hamas a publié quatre communiqués identiques sur Facebook, pour bénir et faire les louanges de ses « filles et fils tombés en martyrs ». 

En jetant un oeil sur la page Facebook de Masalha, on voit qu’il a partagé des contenus provenant du Hamas et exprimé sa solidarité avec ce mouvement islamiste longtemps avant de mener son attaque à Jaffa ; qu’il était très religieux et que le 28 février, il a réalisé l’Umra (un pèlerinage à la Mecque qui ne se passe pas durant la période de l’Hajj) ; qu’il aimait les « Mourabitoun » (littéralement, ceux qui « assurent la permanence », « tiennent la boutique »), les membres de cette organisation qui appartiennent au Hamas et qui sacrifieraient leur vie pour la terre de Palestine. La nuit de son attaque, il a écrit : « Nous sommes sur notre terre sacrée et nous ne craignons pas la force de notre ennemi ».

L’une des membres des Mourabitoun affiliée au Hamas, était Fadwa Abu Tir, tuée en tentant de poignarder des garde-frontières israéliens et elle-même parente de Mohammed Abu Tir, le prédicateur à la barbe orangée, qui a présenté sa candidature pour la place de seconde de liste au Conseil Législatif Palestinien de janvier 2006. Sheikh Kamal Khatib, le Vice-Président du mouvement islamique de la Branche du Nord d’Israël, a déclaré qu’elle est morte en remplissant son devoir de femme, au cours de la Journée Internationale des Femmes. Le porte-parole du Hamas, Sami Abu-Zuhri a déclaré l’affiliation de Fadwa Abu Tir au Hamas. 

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Le jeune Radad, âgé de 17 ans, qui a mené l’attaque de Petah Tikva, vient d’une famille qui a appartenu au Hamas durant de longues années. Deux autres Radad ont été arrêtés : Muatasem Radad a été condamnéà 20 ans de prison pour avoir planifié un attentat terroriste et Iyad Radad a mené un attentat-suicide dans la rue Alleby de Tel Aviv en septembre 2002. Le Hamas a revendiqué sa responsabilité dans l’attentat de la rue Allenby six ans plus tard, en conformité avec la politique soulignée dans un document du Hamas, visant à favoriser les attaques de « loups solitaires ». 

Ce document de la longueur d’un livre a été écrit par Rajeb Hassan Al-Baba. Il résume les principes à respecter pour mener des attaques à « l’arme blanche » – nom de substitution des attaques au couteau. Il dit : « Les attaques doivent avoir les caractéristiques d’une attaque réalisée par un loup solitaire ». Il poursuit : « Celui qui mène une attaque individuelle doit travailler sur lui-même et ne consulter personne auparavant. De plus, le couteau utilisé pour poignarder l’ennemi doit être obtenu au domicile de l’assaillant ou dans une boutique ». 

Ce document, qui détaille ce qui apparaît être des instructions à suivre par les terroristes sur la façon de mener des attaques au couteau, est disponible sur le site internet du Hamas.  « Ce système d’opérations », remarque l’auteur du document,  » assurera que le Shin Bet et les services de sécurité israéliennes ne pourront pas surveiller l’agresseur, s’attendre à son intervention ni prédire quoi que ce soit qui puisse leur permettre de déjouer l’attaque ». Le document poursuit en disant que : « L’agresseur devra crier « Allahu Akbar », avant, pendant et après le poignardage, tout en trouvant des façons créatives d’atteindre cet objectif. L’exécution osée, en utilisant l’élément de surprise, jettera la confusion chez l’ennemi ».

Bien que ces directives aient été rédigées après la première Intifada, sous le titre : « Les efforts du Mouvement de la Résistance (Hamas) dans l’Intifada 1987-1994 », elles apparaissent bien plus pertinentes pour expliquer la situation actuelle qu’à aucun moment auparavant et elles servent probablement de lignes directrices aux « agresseurs de « Intifada des couteaux », alors que la plupart d’entre eux n’étaient pas nés quand ce document a été écrit. Ces directives révèlent les efforts du Hamas pour faire en sorte que ces escalades programmées des violences apparaissent comme une série d’attaques isolées de « loups solitaires », dans le but de masquer sa propre implication. Et au-delà de tout, ces orientations soulèvent la question de savoir s’il s’agit bien d’une « Intifada des loups solitaires » de jeunes gens et jeunes filles qui se sont réveillés un beau matin, se sont saisis d’un couteau dans la cuisne de leur mère et sont allés tout droit tuer des Juifs – ou s’il s’agit d’une vague de terreur organisée que le Hamas et d’autres organisations téléguident et encouragent.

Affaiblir la dissuasion

L’orientaliste Dr Shaul Bartal du Centre Begin-Sadate d’Etudes stratégiques de l’Université Bar-Ilan, a récemment achevé une étude intitulée : « L’Intifada de Jérusalem – une étude sur la vague de terrorisme à Jérusalem 2014-2015 ». Ce titre, qui semble manquer d’imagination, cache une critique sévère de l’appareil sécuritaire, même si elle formulée en langage universitaire policé. Cette recherche émet plus que des dotes sur la théorie de l’attaquant « loup solitaire », qui est largement répandue au sein des forces de sécurité, de l’université et des médias. 

« Cette étude », écrit Bartal, « n’accepte pas comme une donnée l’assertion qui sert souvent de postulat, de la part de diverses sources, qu’il s’agisse « d’attaques de loups solitaires ». Non seulement l’auteur n’accepte pas cette explication, mais, de son point de vue, « elle rend encore plus difficile de caractériser l’agresseur potentiel et d’interpréter l’échec de l’appareil sécuritaire dans la prévention des attentats. Cela rend encore plus difficile toute action judiciaire administrative qui vise à condamner la famille proche du terroriste et ainsi, cela affaiblit la dissuasion contre des attaques terroristes similaires ».

« La lutte actuelle », écrit Bartal, « est différente des précédentes escalades de violence. Le modus operandi, cette fois, est celui de terroristes se présentant comme des « loups solitaires qui, bien qu’ils appartiennent à des organisations terroristes palestiniennes, mènent leurs attaques sans qu’on puisse prouver leurs liens ni d’ordres directs de la part de l’organisation à laquelle ils appartiennent ».

Selon cette étude, qui examine une série d’attaques, il s’agit d’une politique délibérée du Hamas « qui est parfaitement conscient des nombreux avantages et de la protection qu’offrent la tromperie et l’occultation à ses membres, à leur famille et aux institutions de l’organisation. L’organisation sunnite utilise le concept de dissimulation (« taqqiyah ») qui est plus répandue dans le monde chiite, dans le but d’atteindre des objectifs politiques et de propagande, essentiellement  pour modifier son image d’organisation terroriste et se présenter au monde comme une organisation légitime. C’est ce qui fait la différence avec des organisations de taille plus modique, comme le Djihad Islamique ou le FPLP, qui revendiquent leur responsabilité dans les attentats que commettent leurs agents » [pour des motifs de publicité et de recrutement].

Sa conclusion est que « les attaques terroristes que subit Israël ne sont pas « des attaques de loups solitaires, mais plutôt des attentats spectaculaires de la part des organisations terroristes palestiniennes qui perçoivent ces attaques comme une façon de tirer vengeance contre les Sionistes ».

 

 

Vingt-huit Israéliens ont été tués en 2015, la plupart depuis octobre, quand cette escalade a commencé : 25 civils et trois membres des forces de sécurité. Selon les statistiques publiées par le Shin Bet récemment, c’est le plus grand nombre de gens assassinés dans des attentats terroristes depuis 2008, quand 38 Israéliens avaient été tués. Ces statistiques ne comprennent pas les civils et les soldats qui ont été tués depuis le début 2016.

Selon les statistiques que le Shin Bet a fourni au Yediot Aharonoth, 70% de ces attaques de 2015 sont définies comme des « attaques de luops solitaires ». Parmi 170 agresseurs, 142 n’ont aucun lien apparent avec aucune organisation, il n’y en a que 13 qui appartenaient au Hamas, 4 au Fatah, 3 au Djihad Islamique et le reste à d’autres organisations.

« La plupart d’entre eux », détermine le Shin Bet, « souffrait de problèmes socio-économiques et familiaux, depuis un bon moment et seulement peu de temps avant de commettre leur attaque, ont adopté l’idée de faire quelque chose pour la cause palestinienne. D’autres qui souffraient de tendances suicidaires, ont vu dans l’escalade une occasion de se conformer à leur souhait d’une manière qui socialement acceptée, approuvée et respectée – en tant que Shahids (martyrs) et non comme des suicides individuels. Un nombre considérable d’attaquants ont été motivés à passer à l’acte à la suite de l’exposition à des contenus incitatifs sur les r »seaux sociaux et dans les médias palestiniens, en particulier les médias en lien avec le Hamas, mais aussi ceux de l’Autorité Palestinienne. Dans certaines des attaques,les organisations terroristes ont revendiqué leur responsabilité ou les ont « adoptées » après les faits, même s’il n’y avait aucun lien entre l’agresseur et l’organisation avant l’attentat.

« En outre, certains des attaquants ont exprimé leur mépris envers le comportement des factions et agi parce qu’ils ne ressentent aucune confiance envers les organisations établies pour défendre les Palestiniens. Par exemple, Bahaa Elian, qui a commis son attaque à l’Est de Talpiot le 13 octobre 2015,a posté ses dernières volontés sur Facebook dans lesquelles il clarifie sa vision : « J’interdis aux partis de revendiquer leur responsabilité pour ma mort sanctifiée. Ma mort est dédiée à la patrie et non à vous ». 

Diana Hawilah, qui a été arrêtée zn décembre 2015 après avoir travaillé avec sa sœur jumelle Nadia à rassembler des armes et à monter une cellule terroriste, a été interrogée par le Shin Bet sur ses opinions politiques. Quand on lui a demandé pour qui elle voterait aux élections si elles avaient lieu, elle a rejeté le système politique tout entier et déclaré :  » Je les barrerais tous ». 

Les drapeaux du Hamas aux funérailles

Pas d’appartenance organisationnelle? Ce n’est pas ce que pense le Dr Bartal qui a révisé 17 attaques qui ont eu lieu entre jullet 2014 et août 2015, avant l’actuelle escalade. Toutes ces attaques ont été décrites comme des agressions de « loups solitaires ». Mais l’étude de Bartal conclut qu’à part un seul cas unique, tous ces terroristes appartiennent à une organisation terroriste, « même s’il est difficile de déterminer à quel point ils étaient impliqués dans les opérations de l’organisation ».

Bartal note les détails de chacune. De mars à Mai 2015, par exemple, il y a eu quatre attaques à la voiture-bélier. Deux des assaillants,  Khaled Kutina et Fadi Saleh, étaient du camp de réfugiés de Shuafat. Ils ont tous deux été rattrapés après leur acte et ont reconnu avoir des liens avec l’agent terroriste opérationnnel du Hamas Ibrahim al-Akari, qui a commis un attentat avec un véhicule à la station de tramway de Jérusalem le 5 novembre. 

Al-Hakari lui-même, ainsi qu’Abed a-Rahman a-Shaludi, ont été arrêtés et interrogés avant leur attaque sur leurs activités pour le compte du Hamas, mais ils ont été relâchés. brahim al-Akari est le frère de Musa al-Akari, l’un des kidnappeurs de Nachson Waxman en 1994. Al-Shaludi est aussi le neveu de Muhi a-Din Sharif, le successeur de « l’Ingénieur » du Hamas, Yahya Ayyash, qui a lui-même été surnommé « l’ingénieur n°2 ». Le Hamas, souligne Bartal, a affirmé qu’aussi bien Al-Akari qu’a-Shaludi faisaient bien partie de ses membres. 

Lors d’une autre attaque à la voiture-bélier, le 20 mai 2015, le terroriste Hamdan Abu Dhaim, résident de Jabal Mukabar était un parent d’ Alaa Abu Dhaim, membre des brigades Ez Al Din Al Qassam, qui a commis le massacre de la Yeshiva Mercaz HaRav. Au cours des funérailles en grande pompe d’Abu Dhaim, qui se sont déroulées dans son village natal, les drapeaux du Hamas flottaient au vent. 

Même après avoir conclu son enquête, Bartal continue d’observer les attaques terroristes et ses remarques et découvertes sont toujours valables actuellement, même au cours des attaques de la semaine dernières.

Israa Jaabis, qui a conduit une voiture piégée jusqu’au barrage routier de Ma’aleh Adumim le 11 octobre 2015, est la cousine de Muhammad Naif Jaabis, qui a conduit une attaque à la pelleteuse en août 2014. Elle est définie comme « une louve solitaire », alors qu’elle est venue de Jéricho en voiture piégée, qu’lle n’a probablement pas piégée elle-même… 

Le technicien de Bezeq Alaa Abu Jamal, qui a commis une attaque à la voiture-bélier contre un arrêt de bus à Jérusalem le 13 Octobre, était parent de Uday et Ghassan Abu-Jamal, membres du Front Populaire de Libération  qui a commis le  massacre de la synagogue d’Har Nof. Il avait été interviewé par les  médias palestiniens, justifiant leurs actes et, un an plus tard, il a lui-même conduit un attentat. 

 

Le 26 février, Mahmud Shaalan a tenté de poignarder des soldats de Tsahal au checkpoint de Beit El. Il s’est fait tirer desus et est mort de ses blessures. Il a décidé de mener son attaque le jour anniversaire du massacre commis par Baruch Goldstein et, au cours de ses funérailles, le corps du terroriste a été recouvert du drapeau du Fatah.Sa page Facebook, ainsi que d’autres éléments publiés après sa mort, ont révélé qu »il était bien un agent du Fatah de Mahmoud Abbas. 

Le Hamas, de cette façon, établit des listes détaillées de ces attaques et ne se vante pas de Shahids qui n’appartiennent pas à ses rangs. Le Département de Recherches du Hamas publie ses rapports mensuellement et annuellement. Le mois dernier, il a publié le résumé de l’année 2015. En tout, 5.383 attaques (« opérations » selon son vocabulaire), dont parmi elles : 156 attaques au couteau (dans 99 d’entre elles « aucun Sioniste n’a été poignardé ni tué »), 42 attaques à la voiture-bélier, 123 attaques à l’arme à feu, 193 attentats à la bombe et 1.043 jets de cocktail-Molotovs. Le mois le plus actif , selon leur tableau, est celui d’octobre où on recense 1.328 opérations. La plupart de ces opérations se sont déroulées à Jérusalem, 1215 dans la ville elle-même et 808 dans ses faubourgs (villages palestiniens et implantations juives qui lui sont proches). A Ramallah il y a eu 989 opérations, alors qu’on en constate 833 à Hébron.

Le Hamas établit le nombre de victimes israéliennes : en 2015, 29 « Sionistes » ont été tués et 755 blessés. 15 d’entre eux ont été tués à coups de couteaux, neuf par des tirs à l’arme à feu et quatre dans des attentats à la voiture-bélier. 24 ont été tués au cours de « l’Intifada de Jérusalem », comme ils l’appellent, ce qui veut dire depuis le 1er octobre 2015. Les auteurs du rapport ont aussi calculé le ratio de « Sionistes morts » et de « Shahids » : 1 Sioniste mort pour 4 Shahids dans des attaques à la voiture-piégée, un pour cinq par coups de couteaux, et trois Sionistes contre deux Shahids dans des attaques à l’arme à feu.

Le rapport de février, diffusé la semaine dernière, compte 9 attaques au couteau, 69 attaques au cocktail-molotov, 17 attaques à l’arme à feu et 19 attaques à l’explosif. 19 Shahids ont été tués et 237 Palestiniens blessés. Les Sionistes ont subi 3 pertes et 39 blessés. Ces données, de cette façon, sont totalement exactes pour en déduire le nombre d’agents revendiqués par le Hamas.

La plupart des attaques détaillées dans le rapport du Hamas ont été définies par l’appareil de sécurité israélien comme des attaques dites de « loups solitaires ».

« Le Hamas est pourtant bien derrière l’incitation, qui appelle à des actions violentes contre Israël », affirme un officier supérieur des renseignements militaires, « mais il n’y a pas de base factuelle pour affirmer que le Hamas envoie les agresseurs. Les interrogatoires des terroristes qui restent en vie, de leurs familles et de proches, y compris par l’emploi de méthodes des renseignements que je ne détaillerai pas ici, montre que 67% des cas avaient des mobiles personnels pour comettre cette attaque, 25% l’ont commise pour des raisons que je décrirai comme « romantiques » : amour perdu ou pression pour le mariage avec un ou une partenaire qu’il ou qu’elle ne voulait pas. 9% mentionnent un rejet social et le désir d’être accepté et pour 11% la raison était financière, comme dans le cas de lourdes dettes. Il est vrai que 68% des ceux qui ont été interrogés parlent aussi de motivations nationalistes. Il y a l’incitation, mais nous n’avons pas trouvé un seul exemple dans lequel ils étaient directement envoyés par une organisation terroriste ».

Mais c’est un fait qu’on a trouvé que beaucoup des agresseurs étaient liés à d’autres terroristes ou avaient exprimé leur soutien à une organisation terroriste.

« Il est possible qu’une personne qui n’a pas parlé de choses semblables par le passé ne commence pas par poster des messages de ce genre, mais en interrogeant la famille permet de révéler qu’il n’appartient pas  à une organisation terroriste ».

Est-il possible que l’assertion disant qu’il s’agit de « loups solitaires » serve d’explication -d’alibi – à l’impuissance du gouvernement et de l’appareil sécuritaire dans la gestion de ces attentats?

« C’est tout-à-fait l’inverse. C’est dans notre intérêt de prouver que le Hamas ou d’autres organisations sont impliqués. Cela rendrait la tâche plus facile pour nous de pouvoir s’en prendre directement à eux ».

Tromper les détecteurs de métaux.

Lior Ackerman, ancien Chef-adjoint du Département du Shin Bet et expert des renseignements sur le terrorisme, doute aussi des conclusions du Dr Bartal. « Le Hamas est une organisation très sophistiquée et il n’aurait pas pu à lui seule générer cette Intifada », dit Ackerman. « Cette affirmation n’a pas de fondement dans la réalité,même si les attaquants sont nourris par l’incitation qui est sur les réseaux sociaux. C’est une initiative locale et individuelle. Il n’y a rien de vraiment organisé là-dedans. Il semble que la raison de les transformer en attaques organisées reflète des intérêts politiques ».

La police, qui gère les attaques terroristes au sein de la Ligne Verte avec le Shin Bet, a refusé de répondre aux questions des journalistes.

Un responsable au sein de l’appareil de la Défense pense que « comme dans bien d’autres cas, la vérité se situe quelque part entre les deux. » Selon lui, « Prendre une responsabilité limitée pour un acte terroriste est une pratique connue du Hamas ; ils adoptent les terroristes après les faits, sans reconnaître qu’ils les contrôlaient. D’un autre côté », ces résultats requièrent de plus amples vérifications. Ils posent un défi aux forces de sécurité auquel il n’est pas simple de faire face, et qui n’est pas compatible avec la doctrine militaire qui a été instaurée au fil de ces nombreuses années. Il est difficile pour des organisations lourdes de changer de paradigme. Aussi je ne pense pas qu’ils (les services) rejettent de telles hypothèses.

Je n’attribue pas de considérations externes à Tsahal, à la police ou au Shin Bet. Je ne pense qu’ils rejettent cette conception a priori, au motif que définir ceci comme une « Intifada des Loups solitaires » servirait d’alibi auquel ils s’accrochent, mais je pense que cet argument n’a vraiment à voir qu’avec la production d’incitation et que ces agresseurs aient une affiliation ou subissent l’orientation, l’influence d’une organisation, c’est ça qui est très problématique. On doit avoir cette perspective en tête à la lumière des considérations opérationnelles : commençons par dire  qu’il ne s’agit pas simplement d’une Intifada des luops solitaires,mais aussi d’une Intifada qui est dirigée par des organisations – même si c’est grâce à un contrôle à distance – et ensuite, faisons découler le modus operandi à partir de là ».

Par exemple?

« Par exemple, en constatant ce que nous pouvons apprendre de l’attaque de Sha’ar Binyamin, qui a provoqué la mort du Sergent Tuvia Yanaï Wiseman. Nous savons que les trois meurtriers ont quitté leur domicile de Beitunia armés de couteaux qu’ils avaient dissimulés sur eux, et qu’ils ont été en mesure de franchir deux cercles de sécurité : celui de la zone industrielle et celui du supermarché. Ce qui est moins clair, c’est pourquoi ils ont choisi d’attaquer Sha’ar Binyamin, qui est éloigné de Beitunia, de l’autre côté de Ramallah, alors que l’implantation la plus proche pour eux était Givat Ze’ev? Est-ce que quelqu’un est parti en éclaireur pour eux? Quelqu’un leur a t-il détaillé lesmesures sécuritaires qui étaient sur pied? Et comment sont-ils arrivés jusque-là? Et encore autre chose : leurs couteaux étaient vraisemblablement cachés  dans du plastique, de façon à ce qu’ils ne bippent pas. Ils avaient 14 et 15 ans : qui leur a dit de procéder de la sorte? De telles questions affectent aussi bien d’autres cas. Et ce n’est pas l’unique exemple qui requiert une autre façon d’appréhender le problème. De cette manière, à ma connaissance, il y a ceux au sein du Shin Bet et de Tsahal qui comprennent très bien qu’il y a de très nombreux cas de ce genre ».

Dans son rapport, Bartal spécifie la définition utilisée dans son étude « d’attaquant loup solitaire », qui si elle est adoptée par l’appareil de la Défense, pourrait complètement modifier le tableau. « Par définition, trois caractéristiques doivent exister : qu’ils travaillent effectivement de façon indépendante, qu’ils ne soient pas affiliés à une organisation terroriste, ou à un réseau d’aucune sorte, et qu’ils opèrent dans un schéma qu’ils ont conçu et qui n’est pas dû à des ordres directs ou à une autre source externe. Si une de ces conditions n’existe pas , alors les terroristes ne peuvent pas être considérés comme des « loups solitaires », mais plutôt comme des terroristes organisés. Cette distinction a des conséquences sur la façon d’appréhender les vagues d’attaques en s’en prenant aux organisations, à leurs agents opérationnels et à leurs partisans en leur portant préjudice, ainsi qu’en menant une surveillance plus étroite, par des moyens électroniques ou tout autre moyen, par des agents inflitré=s ou d’autres moyens de renseignements ».

Le rapport résume la réponse de Bartal à cette question : « Que doit faire Israël? »

 

« Israël n(‘est pas seul sur le front contre le terrorisme islamique. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d’autres pays obtiennent une multiplicité d’expériences avec ce phénomène et en joignant les forces afin d’adopter les méthodes d’inspection et dans le recueil de renseignements, on peut obtenir une contribution importante. Une partie des moyens de s’attaquer à ce problème demande une surveillance des réseaux sociaux qui, d’ue certaine façon, porte préjudice aux droits privés, mais à l’ère technologique d’aujourd’hui, c’est une mesure devenue nécessaire. Israël ne peut pas ignorer les facteurs organisationnels inhérents aux opérations terroristes. Les terroristes tirent de ces organisations les lignes directrices et les informations nécessaires à leurs actions, comme là où il faut frapper (sur le corps). Comprendre qu’il s’agit d’un nouveau front pour les organisations terroristes affectera aussi les méthodes choisies pour leur répliquer.  Les terroristes ne sortent pas d’un chapeau. Surveiller un cercle étendu de gens n’est pas immédiatement évident, mais c’est apparemment la seule façon d’empêcher la prochaine attaque ».

Par Ariela Ringel Hoffman

Publié le : 13.03.16, 00:03 / Israel News

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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Bonjour,
Cela, me fait penser, à un film, ou des attentats ont lieu aux USA,toutes sortes d’objectifs. Ces destructions, furent mis en évidence, d’un système par éducation et lorsque que le mot est mis en circulation souvent par téléphone, peut être aujourd’hui, par d’autres sources (télévision, internet, téléphone, radios ), la personne recevant le mot , devient comme, un automate et agit comme tel……! Ces actions de loups solitaire, est une nette tromperie….

Michel LECHARTIER