Le dirigeant d’une faction de l’opposition syrienne a fait l’éloge, jeudi, des frappes aériennes d’Israël contre un centre d’approvisionnement en armes du Hezbollah, en lisière de l’aéroport international de Damas, comme s’agissant d’un coup « béni » porté au Hezbollah par Israël. Fahad al-Masri, chef du Front de Salut National en Syrie et basé à Paris, a aussi appelé à intensifié l’implication d’Israël en Syrie, avec pour objectif d’écraser la présence du Hezbollah et d’autres milices favorables au régime.

Masri a affirmé que ses informations obtenues de sources en Syrie indiquent que les frappes étaient bien israéliennes et qu’elles ont frappé des arsenaux d’armes et de munitions récemment arrivées d’Iran. « Une large partie était destinée à soutenir le Hezbollah et d’autres milices armées appartenant à l’Iran en Syrie », écrit-il au Jerusalem Post, en ajoutant : « Il y avait aussi de l’armement qualitatif et stratégique devant être transféré au Liban afin de renforcer l’arsenal militaire du Hezbollah ».

« Les frappes israéliennes ont complètement détruit les dépôts et le vacarme des fortes explosions ont provoqué l’alerte dans la capitale syrienne, qui s’est réveillée au son des explosions comme s’il s’agissait d’un tremblement de terre destructeur. On pouvait voir à distance les flammes et les incendies, qui ont continué durant de longues heures ».

Masri écrit que son groupe, qui est connu, mais n’est pas une force de premier plan de l’opposition, ressent « une grande satisfaction, parce que ces bombardement bénis surviennent seulement quelques jours après que nous nous soyons adressé au peuple syrien, en diffusant un appel à l’Etat d’Israël afin qu’il frappe durement le Hezbollah en Syrie ».

Masri, au début de l’année, a publié une « Carte routière vers la paix Israélo-syrienne », et indiqué qu’il perçoit Israël comme un pont crucial vers l’Occident, pour l’opposition syrienne. Il fait partie d’une faible minorité de dirigeants de l’opposition syrienne qui défendent ouvertement l’idée d’une alliance avec Israël. Il a écrit qu’il existe « un intérêt partagé entre les peuples israélien et syrien à écraser le Hezbollah et à chasser l’Iran de Syrie, ainsi qu’à restaurer la sécurité et la stabilité en Syrie.

Se libérer d’Assad et de son régime est essentiel pour les Syriens et c’est aussi devenu nécessaire pourla sécurité nationale d’Israël et le peuple juif. « Ces frappes affaiblissent indubitablement le rôle du Hezbollah et de l’Iran, ainsi que de toutes les milices en Syrie, mais ces frappes doivent être intensifiées et on doit en élargir l’ampleur et nous en appelons à Israël pour que l’Etat hébreu inclut dans ses frappes tous les points stratégiques détenus par les factions palestiniennes sur le sol syrien, ainsi que les milices afghanes et irakiennes chiites », écrit-il noir sur blanc.

Masri a délimité des zones spécifiques de Syrie où il aimerait voir Israël frapper le Hezbollah et ses acolytes : l’arrière-pays du sud-ouest de Damas, la chaîne des Monts Qalamoun, l’arrière-pays de Qusayr et le susd de la Syrie.

« Il doit y avoir une étroite coordination entre nous et Tsahal de façon à entraîner un mouvement de fond sur le terrain pour les factions de l’opposition syrienne, avec une couverture aérienne israélo-américano-franco-britannique afin d’écraser la présence militaire des Iraniens, des Palestiniens et des irakiens sur la terre de Syrie. Pour cela, nous pourrions accueillir avec bienveillance la formation d’une commission israélo-syrienne de coordination et de coopération sécuritaire qui est devenue nécessaire à ce stade ».

Pendant ce temps, Moshe Maoz, un spécialiste dominant de la question syrienne en Israël, a déclaré penser que l’attaque de jeudi avait obtenu l’accord tacite de Moscou. Dans sa réplique à cette attaque, le Kremlin s’est abstenu de procéder à une condamnation claire de l’action israélienne. Il a appris « toutes les parties » à s’abstenir de mesures susceptibles d’accroître les tensions et il a insisté sur le fait qu’on devait respecter la souveraineté syrienne. Il a déclaré être en contact avec Israël et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue.

« L’attitude de la Russie est positive et c’est surprenant, parce que la Syrie est leur allié le plus important dans cette affaire. Israël envoie un message clair et lourd de conséquences, montrant qu’il est déterminé à empêcher n’importe quel transfert d’armes au Hezbollah. L’endroit même qui a été durement frappé est un site très sensible, près de l’aéroport. Je pense qu’il y a eu une sorte d’accord non-dit avec le Russie, parce qu’Israël ne souhaite pas défier la Russie, à moins que la situation soit très critique. Peut-être y a t-il eu un accord disant que OUI, Israël peut bombarder des cargaisons destinées au Hezbollah ».

Il a affirmé que les représailles de la Syrie ne vont probablement pas dépasser le stade des pures dénonciations verbales. « Ils ne peuvent que hurler et se plaindre, mais que peuvent-ils faire? Ils ne souhaitent pas une escalade. Ils sont en mauvaise posture et la Russie ne va pas répliquer à leur place. Ils sont bloqués ».

 Par Ben Lynfield

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