crédits/photos : AFP Un responsable du parti populiste de droite allemand AfD Bjorn Holke
Le parti de droite populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD), a lancé lundi une procédure d’exclusion contre Björn Höcke, qui en janvier dernier avait qualifié le Mémorial de la Shoah à Berlin de « monument de la honte ».

« Pour la direction, le discours de Dresde a dépassé maintenant la limite du supportable pour un parti (comme) l’AfD », a déclaré lundi sa coprésidente, Frauke Petry, après la décision prise dans la matinée par une majorité de membres de la direction.

TOBIAS SCHWARZ (AFP/Archives)

TOBIAS SCHWARZ (AFP/Archives)
« La cheffe d’Alternative für Deutschland (AfD) Frauke Petry à Berlin le 19 septembre 2016 »

Ces propos ont été vivement dénoncés en Allemagne, à l’instar de la secrétaire générale du parti social-démocrate (SPD) Katarina Barley qui estime que M. Höcke « parle la langue du NSDAP », autre acronyme du parti nazi.

« L’AfD montre avec ces mots des plus antisémites et inhumains son vrai visage (…) je n’aurais jamais cru que de telles déclarations d’un politique allemand étaient possibles 70 ans après l’Holocauste », avait jugé le chef du Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Schuster.

Lisser l’image du parti

Le cas de Björn Höcke a suscité des remous ces deux dernières semaines au sein de ce jeune parti nationaliste en proie à des querelles internes depuis sa création en 2013.

Les divisions proviennent des partisans d’une ligne idéologique dure, et ceux qui tentent de lisser l’image du parti en s’affranchissant des membres d’extrême droite les plus en vue, à l’image du parti d’extrême droite Front national et de sa chef  Marine Le Pen qui a entamé ces dernières années une stratégie de « dédiabolisation » de son parti.

Roberto Pfeil (AFP)

Roberto Pfeil (AFP)
« Frauke Petry de l’AfD, Marine Le Pen (FN), Matteo Salvini, de la Ligue du Nord italienne, et Geert Wilders du Parti de la Liberté néerlandais réunis à Coblence en Allemagne le 21 janvier 2017 »

Frauke et Le Pen s’était d’ailleurs rencontrées en janvier dernier lors d’un congrès en Allemagne des droites extrêmes et populistes d’Europe.

Fin janvier, le parti avait d’abord renoncé à entamer une procédure d’exclusion, s’en tenant à « des mesures disciplinaires » contre cet élu de 44 ans déjà connu pour plusieurs dérapages verbaux, avant de revoir sa décision.

« Je prends acte de la décision (…) avec regret et une grande inquiétude quant à l’unité du parti », a réagi lundi M. Höcke.

Mouvement d’extrême-droite

Mouvement anti-immigration, très eurosceptique et anti-élites, l’AfD a le vent en poupe, capitalisant notamment sur les craintes suscitées par l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile depuis 2015 en Allemagne.

Les sondages le créditent d’un peu plus de 10% des intentions de vote en vue des élections législatives de septembre, ce qui le place en bonne position pour espérer entrer à la chambre des députés. Ceci constituerait une première pour un parti de ce type depuis 1945.

Source : I24 News

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires