Dans le cadre des chefs de mise en examen, seuls ont été retenus envers Kobili Traoré l’homicide volontaire et la séquestration de la seule famille Diarra. Ne figurent ni la dimension barbare de l’assassinat, ni la séquestration de Sarah Halimi, ni, surtout, la dimension aggravante d’acte terroriste, islamiste, guidé par l’antisémitisme inné du barbare.

Comment ne pas interroger nos compatriotes, comment ne pas demander des comptes à nos dirigeants, lorsqu’on sait tous que la réalité, c’est que depuis 2006, en France, 14 Juifs ont bien été tués en tant que Juifs. Qui sont, ne vous en déplaise, les assassins d’Ilan, de l’école Ozar Hatorah, du Musée Juif de Bruxelles,  de l’Hyper Casher, de Sarah Halimi ? Des français musulmans d’origine maghrébine.

 

Et quand bien même dans le procès verbal qu’ont pu lire les avocats de la Partie Civile, la défense de l’assassin, incontestablement bien préparée, explique qu’il fut mu par une force démoniaque, et en rien antisémite, nous nous refuserons à croire que Sarah Halimi, elle aussi, décidément, se trouvait là au mauvais moment, au mauvais endroit. Quelle étrange idée, d’ailleurs, Sarah, de te trouver dans ton lit à 4 heures du matin. Après tu t’étonnes, quoi !

L’antisémitisme musulman

Déni de justice : ce nouvel antisémitisme qu’ils ne veulent décidément pas nommer, les juges, le pouvoir, les media, et toi, et toi, et toi, tant vous craignez tous de vous la mettre à dos cette chère, très chère communauté musulmane.

Ce nouvel antisémitisme, il porte un nom : l’antisémitisme musulman, et toi qui le nies, tu auras de plus en plus de mal à passer sans le voir, tant il est prégnant. Rappelle-toi : il a été à l’origine du procès fait à Georges Bensoussan, ce procès entouré, lui aussi, d’un fracassant silence médiatique, cet instant de gêne, et comme il m’en souvient, de ces plaignants qui formaient un si improbable attelage, ceux-là tous unis qui, sans vergogne, se retrouvèrent à demander justice contre l’historien qu’ils osèrent qualifier de raciste.

Que n’avait-il donc fait en expliquant, chez Finkielkraut, qu’il existait un antisémitisme musulman, citant à l’appui de ses dires le sociologue Smaïn Laacher : une honte de maintenir ce tabou. L’antisémitisme on le tête avec le lait de la mère, il est déjà déposé dans l’espace domestique, quasi déposé sur la langue : on réprimande l’enfant en le traitant de juif, quand on se retrouve entre soi ce sont les mêmes mots qui circulent, le fameux yaoudi hachak.

Smaïn Laacher, lui, il put le dire sans subir les foudres de qui que ce soit, et Aldo Naouri ou Daniel Sibony le confirmèrent, et puis tant d’autres encore, tenez, jusqu’à Mohammed Sifaoui obligé de reconnaître, assis qu’il était lui aussi sur les bancs de l’accusation, la connotation antisémite de la dite expression figée, celle-là même que Nacera Guenif trouvait sans importance, celle-là que la députée tunisienne Asmpa Aboulhana, en janvier 2017, crut pouvoir utiliser dans cet entre soi qu’était l’Assemblée, se permettant donc, évoquant un décret relatif aux terres appartenant à des Juifs, l’automatisme les juifs, dieu nous en préserve.

Nos milieux dirigeants, désireux qu’ils sont de la museler, l’opinion, ils ne veulent pas le nommer, et continuent à vouloir camoufler l’antisémitisme meurtrier d’aujourd’hui par celui d’hier. Sont-ils déjà pieds et poings liés, et ont-ils acté le projet funeste décrit par Renaud Camus, attesté qu’il est par les démographes annonçant que mathématiquement, la balance politiquement penchera. C’est qu’ils vont grand-remplacer, comprenez-vous, selon le néologisme d’Elizabeth Lévy de Causeur.

Il nous est refusé, en France, le droit de nommer l’islam perverti, le droit de dire qu’une partie de la population arabo-musulmane est animée d’un dessein politique qui est en totale contradiction avec nos idéaux républicains, un dessein qui se promet de refonder la société, un peuple en somme qui est en train, sous nos yeux consentants, de se constituer au sein d’un autre peuple. A-t-on seulement le droit de dire que tout ça ne concerne pas l’islam originel mais l’autre, vous savez, l’autre, l’islam dévoyé, celui qui entend imposer la charia en France. Et va-t-on enfin avoir la lucidité de nommer l’antisémitisme arabo-musulman.

Doit-on se taire encore plus longtemps et acter le suicide français, s’en faire donc complices, lorsqu’une partie de nos élites tend à ce point la main à l’oppresseur, quand, sous le seul prétexte de ne surtout pas vouloir faire le jeu du FN, tous jouent le jeu, temporisant, l’objectif de tous étant d’évincer de la course celle que récemment je qualifiai de mégère et qui en somme serait plus dangereuse que ceux-là qui furent, sont et seront demain le bras armé des djihadistes. Ceux qui ensanglantèrent notre terre. Qui vinrent chercher nos enfants à l’école, nos curés en leur église, nos jeunes au concert, Sarah en son domicile.

Se trompant d’ennemi, surévaluant l’un et mésestimant lâchement l’autre, nos dirigeants jouèrent encore à lutter contre le fascisme, s’obstinèrent à prétendre la gagner, cette guerre que nous perdîmes il y a à présent soixante-dix ans, s’entêtèrent à dire que l’antisémitisme était l’affaire de l’extrême droite, refusant honteusement de le voir, l’antisémitisme musulman, censurant le documentaire Un peuple élu : l’antisémitisme en Europe, sous prétexte, osa dire Arte à Joachim Schroeder et Sophgia Hafner, que leur travail souffrait d’une tare, un peu trop favorable qu’il était à … Israël.

Lecteur, comme dans le sketch d’Elie Kakou, repeat after me : l’antisémitisme ne vient pas du monde musulman ! Te souvient-il, pourtant, qu’ils étaient 100 000 avant 1958 et qu’il n’en reste plus que 1500 aujourd’hui ?

Oui cette population dont je te parle, réduite comme peau de chagrin sous les coups d’un antisémitisme virulent, c’est celle des Juifs tunisiens. Je te parle de la Tunisie, mais je pourrais dire la même chose de tout le Maghreb. Pourtant, ne t’étonnes-tu pas que la violence et la brutalité de la décrue de ces populations ne semble choquer personne, passe comme une lettre à la poste, alors qu’elle n’est, cette décrue aux résultats concrets et mesurables, ignorée de personne ? Ne t’étonnes-tu pas du silence qui l’entoura, la disparition de la majeure partie de la population juive au Maghreb ?

L’acter, ne serait-ce pas reconnaître qu’elle est le fait de la violence antisémite, je parle bien de cet antisémitisme culturel du Maghreb, celui-là dont on a fait un tabou alors même qu’il est culturel, assumé et efficace.

Pour exemple, regarde la polémique qui atteint aujourd’hui Michel Boujenah et demande-toi si elle ne puise ses racines dans ce terreau nauséabond, ciblée qu’elle est par le BDS, tu sais, cette association qui instrumentalise la Palestine pour donner libre cours à sa haine antisémite et à son rejet d’Israël. Michel Boujenah. Son seul tort ? Être juif. Il ne te choque pas, toi, le silence de la sphère artistique et culturelle française, la lâche absence de mobilisation de ses collègues.

Je ne suis pas communautariste. Pardonnez-moi d’être contributrice à Tribune juive et de prétendre être à la fois républicaine et attachée à notre laïcité. Je n’ai pas hésité à critiquer Meyer Habib et sa déclaration justement un peu trop communautaire au soir de sa réélection, quitte à essuyer les foudres de beaucoup. Je ne suis pas une observante et cela ne m’empêche pas d’être la fière amie du rabbin Simon Azoulay comme cela ne m’enlèvera pas le droit de défendre Sarah Halimi, la juive orthodoxe tuée par un terroriste islamiste antisémite.

Ça gave à force !

Je suis juive et j’aurais aimé que d’autres que nous, les Juifs donc, montent au créneau pour dénoncer le climat délétère qui règne en France. Vous l’aurez compris, je suis Juive et j’ai le droit de parler d’antisémitisme sans que l’on vienne me dire que je fantasme. Que ça gave à force, ce trop plein, ce sujet dont j’aurais fait un fond de commerce. Je suis juive et j’en ferai des caisses sur cette affaire, parce que vous l’avez qualifiée de fait divers, cet assassinat antisémite.

Je suis de ceux-là qui, représentant moins de 1% de la population, sont pourtant les victimes de plus de 50% des actes racistes. Je suis de ceux-là qui, depuis Ilan Halimi, sont assassinés parce que juifs. Les Juifs de l’école Ozara Thora, les Juifs de l’Hyper Cacher, les Propriétaires Juifs du Bataclan menacés depuis longtemps en tant que tels. Sarah Halimi. Et qui demain.

Je suis juive et mes frères, que je sache, n’ont, eux, jamais tué ni blessé personne en France parce que musulman, noir, arabe ou autre. Je suis juive et ne supporte pas qu’en France on puisse crier mort aux Juifs sans que ça émeuve personne. Je suis une française juive et je ne reconnais plus mon pays lorsqu’il se tait, pris qu’il est entre le marteau arabo-musulman brandi par les idiots utiles islamo-écolo-gauchistes et l’enclume du FN.

Alors je suis juive et je suis derrière Israël Forever, ceux qui ont décidé qu’il était révolu, le temps où l’on faisait ce qu’on nous avait appris : être gentils et bien dociles, se conduire en invités dans ce pays qui jadis nous adopta : on sait tous comment ça s’est terminé, une fois.

Je suis juive et je prétends avoir été vendue et l’être encore, la Justice me le rappelle, par nos élites politiques clientélistes et lâches, aidées des dits anti-sionistes qui bien sûr ne sont pas antisémites.

Je suis Juive et je dénonce votre déni. Et savez-vous qui se range à mes côtés pour se désespérer de votre aveuglement ? Ce sont eux, tous ces laïques, algériens, tunisiens, marocains, égyptiens, réfugiés chez nous, qui vous montrent du doigt l’antisémitisme musulman et se désolent que vous regardiez le doigt.

Je suis juive et depuis peu j’ai des marqueurs : Avant et après Ilan. Avant et après Merah. Avant et après le procès fait à Georges Bensoussan, révélateur du bourbier idéologique dans lequel l’antiracisme avait sombré. Bensoussan que vous avez fait asseoir sur le banc où comparurent un Soral ou un Dieudonné, parce qu’il l’avait nommé, l’antisémitisme musulman. Je suis juive et j’ai entendu Smaïn Laacher.

Je suis juive et j’ai lu le 31 janvier 2017 dans le JDD le compte-rendu de ce sondage Ipsos sur l’antisémitisme en France qui traduit l’existence de préjugés antisémites plus importants chez les musulmans que dans l’ensemble de la population. Je suis juive et j’ai lu Boualem Sansal qui constate avec regret que l’antisémitisme ne fait pas que s’étendre dans la communauté musulmane, il se fait âpre. Il se construit, se radicalise en même temps que l’islamisme se développe et se radicalise lui-même. (…) l’antisémitisme, qui, jusque-là se tenait un peu dans le vague, se donne, chez des jeunes en rupture avec la culture et l’identité françaises, de plus en plus d’images précises sur lesquelles prospère tout un discours d’exécration: le Crif, la Licra, des personnalités juives ou supposées telles, et même des synagogues. Il se donne aussi des héros connus pour leur position antisioniste, anti-Israël, et supposés viscéralement antisémites – Dieudonné, Soral, Houria Bouteldja.

Je suis juive et je réalise que l’assassinat en France d’une femme juive orthodoxe par un antisémite musulman ne cadre avec aucune ligne éditoriale. On m’a dit que l’élection présidentielle pouvait avoir incité les autorités judiciaires à l’étouffer, l’affaire Sarah Halimi, pour ne pas avoir à le nommer, donc, l’antisémitisme musulman, mais aujourd’hui, la qualification dont on eût pu, même de mauvais gré, comprendre qu’elle ait été retardée, eh bien où est-elle ? Mieux : pourquoi n’est-elle pas ?

Pour ne pas nommer les fractures françaises ? Parce que nous sommes vraiment entrés dans l’ère de la banalité de l’horreur ? Parce que au terrorisme, notre nouvelle musique d’ambiance, il serait désormais d’usage de s’habituer ?

Oui, Alain Finkielkraut, mais surtout parce que nos milieux dirigeants veulent les occulter, les thèmes dérangeants, et s’obstinent à vouloir encore dissimuler l’antisémitisme meurtrier d’aujourd’hui sous la couleur de l’antisémitisme d’hier. Parce que Marlène Schiappa a pu impunément s’en prendre à Manuel Valls lorsqu’il eut le courage de désigner l’antisémitisme musulman et la détestation d’Israël comme les principaux vecteurs de la criminalité judéophobe. Parce que personne n’a eu honte qu’une eurodéputée belge vînt dénoncer ce silence glaçant des autorités françaises.

La judéophobie

Alors disons-le : la judéophobie qui a tué les victimes de Copernic, le DJ Sébastien Selam, Ilan, Myriam, Sarah ne vient pas de l’extrême droite. Elle est de facture musulmane. A l’appui de ces dires, je citerai encore et encore Bensoussan, Hocine Drouiche, Kamel Daoud et tant de mes amis musulmans.

Boualem Sansal enfin lorsqu’il dénonce cette culture de la haine inculquée dans les familles arabes à leurs enfants, haine contre le juif, le chrétien, l’homosexuel, et conclut : dire que l’antisémitisme relève de la culture, c’est simplement répéter ce qui est écrit dans le Coran et enseigné à la mosquée.

S’exprimant à la Fondation Varenne, le même a dit son inquiétude de voir l’Europe se déliter et devenir fabricant d’un islamisme européen monstrueux, qu’il n’hésita pas à comparer, par ses prétentions totalitaires et ses haines tous azimuts, au nazisme-fascisme d’antan.

Dans Les Juifs du monde arabe. La question interdite, paru chez Odile Jacob, Bensoussan le rejette, ce gauchisme culturel qui consiste à nous faire accroire qu’il exista un jour une idylle entre Juifs et Arabes : Pourquoi cherche-t-on à travestir la vérité, à nous faire croire que Juifs et Arabes vivaient globalement en bonne entente et que le colonialisme d’une part, le sionisme d’autre part, ont terni cette idylle ?

Et il répond, à la RTBF, ce 27 juin : c’est pour nous faire croire que ce qui a été possible jadis est possible aujourd’hui. Or l’idée d’une lune de miel entre Juifs et Arabes est une mythologie : dès qu’elles l’ont pu, la quasi-totalité des communautés juives du monde arabe ont fui. Des 250 000 Juifs du Maroc, il en reste 3000.

 Et il nous raconte le farroud, cette espèce de pogrom majuscule qui se déroula à Bagdad le 1er juin 1941, et qui concerna les Juifs d’ Irak. Farroud, traduit de l’arabe, c’est la destruction, l’équivalent d’un pogrom de taille considérable, une tuerie qui dura 36 heures, se lança à l’assaut du quartier juif le jour de la fête de Chavouot : des militaires démobilisés et des policiers qui vont commencer la tuerie, rejoints par la foule. Un massacre épouvantable qui fera 179 morts, 2000 blessés, 12000 sans abri. A partir du farroud, l’heure est au départ pour les Juifs d’Irak.

Il nous explique, archives à l’appui, Bensoussan, qu’on a donc tort de tout ramener au conflit en Palestine : il existe, explique-t-il, un antisémitisme arabe intrinsèque, très largement antérieur au conflit en Palestine, qui se confond avec un rapprochement avec les nazis. Il nous répète qu’on ne peut tout imputer au Décret Crémieux, au ressentiment lié à la colonisation, au conflit en Palestine, à la remise en cause du statut de dhimmi, au rôle joué par l’Islam, qui a en partie un contenu violemment anti juif, et conclut qu’on ne peut simplifier l’Histoire : On invente un passé idyllique dans l’espoir de se fabriquer un futur idyllique.

Cet antisémitisme musulman, il nous semble que la Justice doive s’honorer à le nommer, et à acter, dans l’affaire Sarah Halimi, la circonstance aggravante du fait qu’elle était juive.

Sarah Cattan,Tribune Juive

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Lellouche Charly Chalom

C’est bien que le meurtre du DJ Sebastien Selam n’ait pas été oublié… et peu référencé, juste avant, une commerçante juive avait aussi été assassinée devant sa fille de 10 ans alors par un… déséquilibré musulman
Voir le poème que j’écrivais sur le meurtre de Sébastien et en commentaire, l’évocation de l’assassinat de cette commerçante :

http://chalellouche.free.fr/dtitre.php?title_id=52

HUBELE-AMAR

J’ai vécu 20 ans au Maroc et je sais ce que c’est que la Dhimitude !!! La lune de miel qu’on nous fait croire n’a jamais existé !!! Et G. Bensoussan qui est du Maroc le dit bien !!!!! Pourquoi les juifs du Maroc sont-ils partis puisqu’ils étaient si bien ????? Faut pas nous prendre pour des imbéciles, il existe en France actuellement un antisémitisme Maghrében qu’on le veuille ou non !!!!! Dès qu’il y a un meurtre ( et ça me rappelle le Maroc !!) on dit que ce sont des malades mentaux !!! Alors le gouvernement français devrait plutôt construire des hôpitaux psychiatriques que des mosquées !!!

Filouthai

Excellente analyse , basée sur la réalité actuelle.
Malheureusement, les idiots utiles du Gouvernement francais sont à l’œuvre …
Un chretien (peu pratiquant)

COUDERC

Je vous soutiens à 100 % et merci pour votre article . Vous nommez les choses telles qu elles devraient l ‘être .( je ne suis pas de confession Juive mais j’ai de plus en plus conscience du problème ) Comment peut on aider , y a t il un pétition à signer ?

MOSHE

LES ARABES MUSULMANS VOILA

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