Quand une résolution de l’UNESCO réécrit l’histoire de Jérusalem

PS : Le dôme du Rocher n’est pas un lieu « Saint » : les musulmans en prière ne se tournent pas vers lui, mais bien en direction opposée, vers la Mecque, seul lieu véritablement « Saint » de l’Islam. 

FIGAROVOX/ANALYSE – Une résolution de l’UNESCO affirme la prévalence des musulmans et des palestiniens sur le site de la Mosquée El Aqsa et nie tout lien entre ce site et le Peuple Juif. Pour Shmuel Trigano, il s’agit d’une réécriture de l’histoire selon l’islam.


Ce qui vient de se passer à l’UNESCO tient du meurtre symbolique, ce qui n’est pas rien car c’est une fois qu’on a déshumanisé quelqu’un qu’on peut l’abattre en toute moralité, avec, ici, la garantie de la supposée «communauté internationale» et de l’agence chargée de prendre soin du «patrimoine de l’humanité»…

Les dessous d’une ré-écriture de l’histoire

Dans sa résolution du 16 avril 2016, le Conseil exécutif de l’UNESCO avalise une réécriture de l’histoire. (l’»esplanade des mosquées» chère à l’A.F.P.), que le tombeau des Patriarches et le mausolée de Rachel sur la route de Bethléem sont des lieux saints musulmans, et, suprême ethnocentrisme, que le «mur des Lamentations» est un lieu saint musulman, le mur d’où la jument de Mahomet s’est «envolée» vers La Mecque… Dans la nouvelle doctrine palestinienne, en effet, c’est toute la montagne et ses alentours qui constituent la «mosquée El Aksa» et pas seulement la mosquée de ce nom. Tout le Mont du Temple, y compris le «mur des lamentations» sont revendiqués comme un lieu de culte exclusivement musulman, c’est à dire interdit aux non musulmans. La présence physique des Juifs dans toutes ces enceintes profanerait leur pureté islamique : Mahmoud Abbas a fustigé il y a quelques semaines «les pieds sales» des Juifs qui foulent le Mont du Temple. L’affabulation historique est si épaisse qu’elle se transforme même en théorie du complot: Israël se voit accusé d’installer de fausses tombes juives dans des cimetières musulmans pour empêcher les musulmans d’y enterrer leurs morts!

Il est intéressant de noter que la résolution a été proposée par des Etats arabes réputés «modérés», si l’on excepte l’Algérie, (un pays dont le code de la nationalité a décrété au lendemain de l’indépendance que pour être citoyen algérien il fallait être musulman): le Maroc, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, le Koweït, et la Tunisie (si «démocratique» selon la presse française!). C’est qu’il y a là une dimension théologique propre à l’islam dans son ensemble qui voit dans le Coran le livre originel de la révélation de sorte que les livres judéo-chrétiens ne peuvent être que sa falsification. Le récit de la Bible hébraïque qui nous rapporte l’histoire d’Israël en Terre d’Israël, la royauté et les temples de Salomon et de Néhémie à Jérusalem (autant pour les chrétiens: les pérégrinations de Jésus durant l’époque du Deuxième Temple) serait entièrement faux et biaisé. Et Jésus n’était-il pas un «Palestinien»? C’est toute une réécriture de l’histoire selon l’islam qui se joue aujourd’hui sous la dictée de l’Organisation de la Conférence Islamique, un imposant bloc d’une soixantaine d’Etats, aux directives de laquelle les puissances occidentales, parties prenantes de son programme «alliance des civilisations», se sont honteusement soumises sous le couvert du mythe de l’»âge d’or» andalou: une réécriture que l’Union Européenne met en œuvre jusque dans les manuels d’histoire de ses pays membres.

Au delà du politique…

Le plus grand scandale de la décision de l’UNESCO, c’est qu’il se trouve une majorité de pays pour s’aligner derrière la résolution concoctée. Qu’est-ce qui a pu motiver le vote de pays occidentaux? Soumise aux 58 membres du Conseil exécutif, la résolution compte parmi les pays qui l’ont adoptée la France, l’Espagne, la Suède, la Russie et la Slovénie, des «amis» d’Israël. Dans les votes négatifs, on recense seulement six Etats : l’Estonie, l’Allemagne, la Lithuanie, les Pays Bas, le Royaume Uni et les Etats-Unis.

Une remarque s’impose : les pays d’origine protestante sont nombreux dans le camp qui a voté négativement alors que France, Espagne, Slovénie relèvent d’un univers qui fut catholique romain. Ce sont là des univers religieux dans lesquels l’»Ancien Testament» a été reconnu (protestants) ou escamoté (catholiques), des pays où la philosophie politique de la démocratie s’est inspirée d’Athènes (la réaction anti-catholique du XIX° siècle) ou de Jérusalem et de Moïse (la philosophie politique protestante des XVI° et XVII° siècles)… Les pays «contre» sont également des pays où l’identité collective et culturelle reste encore forte dans ce sens où ils n’ont pas (encore?) cédé à la réécriture «politiquement correcte» de leur histoire pour complaire aux directives de l’ «Alliance des civilisations». On atteint ici au plan des fondamentaux des civilisations, le politique touchant au métaphysique et au méta-historique…

Israël: le canari dans la mine pour l’Occident? Sans oublier l’Etat-nation démocratique!

Shmuel Trigano


Spécialiste de la tradition hébraïque et du judaïsme contemporain, Shmuel Trigano est Professeur émérite des Universités

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LECOMTE Guilaine

Je suis protestante évangélique française et j’aime Israël. Et je suis absolument scandalisée par cette réécriture de l’histoire au mépris de la vérité. D.ieu aime Israël et Jésus est juif. Il ne me viendrait pas à l’idée de spolier le peuple juif de sa terre qui lui a été donnée par D.ieu. Courage Israël, tu n’es pas seul. Nous prions pour toi.

Paula Koiran

L’Unesco est le dhimmi des musulmans, et la France est son complice.