Ce qui est, peut-être, le plus flagrant, dans la montée de l’antisémitisme au sein de la gauche européenne, comme l’illustre la crise actuelle dans les rangs du Parti Travailliste britannique, c’est qu’il progresse à un moment où l’Europe devrait se préoccuper de questions bien plus pressantes, comme celles concernant la sécurité nationale – en particulier à Londres, où la menace terroriste ne cesse d’augmenter, alors que les responsables sécuritaires parviennent difficilement à l’endiguer.

Cela fait moins de deux mois que les terroristes islamistes sont parvenus à prendre pour cible l’aéroport de Bruxelles et la station de métro de Maelbeek, en tuant 32 personnes et en blessant bien plus. Et cela fait moins de la moitié d’une année depuis les attentats de Paris, où des terroristes islamistes ont tué 130 personnes et blessé près de 400 autres. Il s’agit alors d’événements choquants de l’ordre du tremblement de terre, dans l’histoire du terrorisme islamiste sur le sol européen, aussi peut-on naturellement supposer qu’Israël et les Juifs en général, qui représentent un groupe démographique si marginal, constituant moins de la moitié d’un pour cent de la population de l’Union Européenne, serait vraiment la dernière chose qui viendrait à l’esprit des hommes politiques européens. Une nouvelle énorme crise migratoire est imminente, alors que 800.000 migrants, si on en croit le Ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, se trouvent actuellement sur le territoire libyen, attendant de traverser la mer Méditerranée. Cela signifie que l’Europe va probablement être confrontée à un chaos encore plus important même qu’elle ne l’a été l’été dernier.

Cependant, les politiciens européens, plutôt que de s’affairer d’urgence à protéger leurs propres citoyens contre les attaques terroristes à venir – tout autant qu’à empêcher un nouvel été chaotique de migrations anarchiques – trouvent, de manière incroyable, suffisamment de temps pour s’embourber dans des querelles sordides autour d’idées malsaines, telles que de proposer de transférer les Juifs Israéliens aux Etats-Unis et de proclamer qu’Hitler était un Sioniste – comme on le voit au Royaume-Uni – ou encore de composer des initiatives de Conférences de Paix visant à résoudre le conflit palestino-israélien – comme on le voit en France. Si j’étais un ou une citoyen(ne européen(ne), je me demanderais pourquoi mon gouvernement s’occupait tant de ces questions, qui n’ont aucune signification vitale pour aucun Européen, dans une période où l’Europe est confrontée à des menaces sécuritaires sans précédent.

Comme je l’ai mentionné dans un éditorial précédent, on trouve un parfait exemple de cette mentalité absurde dans le rejet par la France d’une technologie de traçage du terrorisme, qui aurait probablement pu éviter les attentats terroristes de Paris et Bruxelles – une illustration claire que la haine des Juifs éclipse les inquiétudes de sécurité nationale, en particulier à un moment où la sécurité nationale devrait être la priorité la plus élevée pour tout gouvernement européen sans exception.

Dans la foulée de la débâcle du Parti Travailliste anglais en matière d’antisémitisme, des enquêtes seront obligatoirement réalisées, des rapports solennels seront rédigés et les coupables seront réprimandés, débusqués ou exclus, sur quoi tout sera oublié et chacun retournera à ses affaires comme d’habitude. Cela ne changera rien, et moins que tout le reste, l’influence de la gauche radicale sur les partis de gauche plus classiques du courant dominant.

Alors que les idées sordides qui amusent certains membres de la gauche européenne surgissent au grand jour en Grande-Bretagne à cette occasion, ce n’est, très probablement, pas la dernière fois que nous assisterons à une telle « crise » gravitant autour de la diffusion de certaines de ces idées, alors que l’influence de la gauche radicale devient de plus en plus visible, criante, non seulement en Grande-Bretagne, mais à travers toute l’Union Européenne. Personne ne devrait nourrir le moindre doute sur le fait que cela ne serait qu’un phénomène anglais – ce que ce n’est très certainement pas, comme quiconque qui suit un peu la vie politique scandinave peut en être tout-à-fait certain.

En tout cas, quel que soit le résultat, pour les Juifs Britanniques, c’est déjà trop peu et trop tard et la débâcle du Parti Travailliste n’est jamais qu’un symptôme politique de ce qui est déjà devenu un fait indéniable dans les rues : les crimes de haine contre les Juifs d’Angleterre sont à leur point record. Un rapport diffusé dimanche montre qu’il y a une augmentation de 50% dans les crimes violents contre les Juifs Britanniques au cours des deux dernières années et 1.000 incidents antisémites en 2015, contre 938 en 2014. Les crimes violents constituaient 196 incidents en 2015, contre 126 en 2014.

Dans d’autres régions du Royaume-Uni, les Juifs ne s’en sortent guère mieux. Près de 20% des Juifs d’Ecosse disent avoir été victimes de crimes de haine. A Glasgow, lieu où est concentrée la majorité des Juifs d’Ecosse, plus de Juifs sont partis ou craignent d’être identifiés en tant que Juifs dans une ville, qui est devenue de plus en plus hostile, un point qui a culminé en 2014, lorsque le Conseil de la Ville de Glasgow a décidé de faire flotter le drapeau palestinien, dans ce qu’il a déclaré être une manifestation de solidarité avec le peuple de Gaza.

Comme partout en Europe, ces évolutions vont, plus que probablement, avoir pour conséquence un exode encore plus important de Juifs à partir du continent européen. Israël va s’enrichir de cet apport et l’Europe continuer de s’affaiblir. Cela laisse les Européens sans nulle part où s’enfuir, à cause de leurs politiciens incompétents et irresponsables. Mais ils devraient se demander pourquoi Israël et les Juifs continuent de nourrir une obsession presque clinique, en tout cas, chronique, à un tel point que la haine des Juifs prend le dessus sur les questions de sécurité nationale. Il devrait être très intéressant d’entendre la réponse à cette énigme.

40U3-WgT (3)

Judith Bergman est écrivain et analyste politique en Israël.

 

israelhayom.com

Adaptation : Marc Brzustowski

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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Fabre Claudine

Ouvrez vos prunelles Pimprenelle. Croyez-vous que le nuage radioactif de Tchernobyl s’est arrêté à telle ou telle frontière ? Votre façon de cloisonner les gens dans des bulles bien hermétiques peut, soit faire sourire, soit inquiéter.

Pimprenelle

A force de chercher, vous trouverez certainement de l’antisémitisme … Ainsi donc voilà le Labour « antisémite » ! Que cherchez-vous donc en vous inventant des ennemis imaginaires ?
Bientôt l’extrême-droite neo-nazi sera blanchie, encouragée et les affreux seront les républicains, les progressistes, humanistes ?
Drôle de discours ! Vous ne savez pas qu’une fois leur haine meurtriere contre l’islam sera assouvie, les juifs seront à nouveau leur cible ?
Les voyez-vous vos alliés parce qu’ils haïssent les mêmes que vous actuellement ?
Allons, les partis democratiques européens vous protegent du mieux qu’ils peuvent.

Pimprenelle

MArc, injurier ne donne pas plus de force à vos propos, au contraire, c’est la manifestation de votre faiblesse. Prendre comme reference le daily-mail, torchon du niveau du Sun » ne donne pas grand crédit à vos discours…
Il s’avère que le Labour évince des antisemites …
Vous voila comparer le Labour britannique (Tony Blair pendant 12 ans) avec le stalinisme … c’est dire le délire de vos propos ! En effet je trouve vos goûts plutôt répugnants …

nathalia

A Pimprenelle :
Commentaire ridicule de déni borné, la même information se trouve dans tous les journaux britanniques et 50 députés du Labour ont bien été limogés.

stanislas

Rien de nouveau sous le soleil

Vers la fin de la seconde guerre mondiale, alors que l’armée s’enfonçait dans la débâcle et que les moyens manqués partout, les nazis avaient donné la priorité absolue aux trains qui déportaient les juifs vers les camps d’extermination.