Le président du parti conservateur Droit et Justice, actuellement au pouvoir en Pologne, Jaroslaw Kaczynski a rencontré des représentants de plusieurs organisations juives pour discuter de leur inquiétude face à ce qu’ils considèrent comme une hausse de l’antisémitisme dans le pays.

 Avant cette réunion, une lettre rédigée par plusieurs dirigeants juifs polonais adressée à Kaczynski avait été publiée dans le Washington Post, l’exhortant à « condamner fermement la montée de l’antisémitisme en Pologne, à un point qu’ils (les Juifs) doutent de leur avenir dans ce pays ».

Dans la lettre, les signataires affirment que la situation en Pologne devient dangereuse et partagent leur crainte quant à la sécurité des membres de la communauté juive polonaise.

Les responsables communautaires définissent le parti de Kaczynski comme profondément nationaliste, mais aussi soutenu par des mouvements antisémites.

ADAM CHELSTOWSKI (AFP)Manifestation contre une réforme du système judiciaire devant le palais présidentiel, le 18 juillet 2017 à Varsovie
ADAM CHELSTOWSKI (AFP)

Les dirigeants d’institutions juives ont symboliquement conclu la lettre par ces mots: « nous ne voulons pas revenir à 68 ». Dans la Pologne communiste, l’année 1968 a été le point culminant d’une virulente campagne antisioniste, soutenue par l’Etat, qui avait entraîné une immigration massive de Juifs, restés en Pologne d’après-guerre.

Le nombre exact de Juifs vivant en Pologne n’est pas défini, mais est estimé entre 10 et 20.000.

Kaczynski, qui n’est pas membre du gouvernement formé par son parti, mais connu pour être l’homme fort de la Pologne, a été à l’initiative de la rencontre. Les participants juifs ont quitté la réunion après une heure quinze de discussions, « impressionnés par sa compréhension profonde de l’histoire, de la religion et des rituels juifs ».

La lettre est devenue une source de controverse manifeste entre différentes organisations juives en Pologne, certaines la jugeant « exagérée ».

Contrairement à la situation décrite dans la missive, les critiques affirment que la Pologne est plus sûre que les autres pays européens pour les Juifs.

La polémique reflète deux tendances parallèles en Pologne: une vie et une culture juives prospères mais aussi des incidents antisémites et des discours de haine. Or, cette dernière, comme le montre une recherche menée par le Prof. Michal Bilewicz, directeur de l’Institute of Prejudice Research à Varsovie, est à la hausse en Pologne.

Au cours de l’année passée, la Pologne est devenue le lieu privilégié d’importantes manifestations anti-gouvernementales sur l’initiative de Polonais inquiets face à l’érosion de leur jeune démocratie sous l’impulsion du gouvernement nationaliste.

Lily Galili est journaliste, analyste de la société israélienne et experte en immigration de l’ex-Union soviétique. Elle est co-auteur de « Le million qui a changé le Moyen-Orient ».  i24news

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