«Nique la France» : peut-on être député d’une nation que l’on déteste?
Danièle Obono a du mal à dire «vive la France» mais signe des tribunes pour défendre ceux pour qui «niquer» la France est le summum de la conscience politique. Cette proche du parti des indigènes de la République est de ceux qui, un mois après les massacres de Charlie et de l’hypercacher appelaient, non à combattre le terrorisme et son versant politique, l’islamisme, mais à lutter contre «l’islamophobie et le racisme d’État». Cette proche d’Houria Bouteldja est une de ces figures gauchistes qui n’envisagent les relations humaines que par le prisme de la domination et de la race, tout en se défendant d’être raciste et essentialiste.
Certes le personnage est pour le moins déroutant pour qui pense que l’universalisme, c’est s’appuyer sur ce qui rassemble et que partagent tous les hommes, l’égalité en droit n’étant que la traduction dans la loi de notre humanité commune, mais la liberté d’expression c’est aussi accepter parfois des formes de pensées archaïques, caricaturales voire proche du nauséabond. Ceux qui font des différences de couleur de peau ou d’origine des particularités indépassables, qui cultivent une identité de victime pour justifier leur haine et leur violence et cherchent des boucs émissaires à qui faire endosser leur mal-être, ne se trouvent pas qu’à l’extrême-droite, les gauchistes ont aussi réussi à produire une variété de racismes extrêmement vivace et tout aussi dangereuse qui s’épanouit dans le mépris d’une France décrite comme colonialiste et oppressive.
Là où le bât blesse, c’est que la dame en question vient de se faire élire députée. Elle incarne cette France qu’elle rejette, représente ces Français racistes que nous serions. Or, si la liberté d’expression ne dépend pas de l’intelligence du propos ni du bon goût, le fait d’appartenir à la représentation nationale exige en revanche un minimum de tenue et de cohérence.
Nul ne somme Mme Obono de crier «Vive la France» contrairement à ce qu’écrit Cedric Mathiot dans Libération. Il lui est demandé des comptes sur sa ligne et ses proximités politiques. Être élu, ce n’est pas passer d’insoumis à intouchable. Être élu c’est devoir rendre des comptes.
Et ces comptes sont demandés sur des prises de position qui posent légitimement question. D’autant plus que si le leader de la France insoumise affiche son patriotisme, c’est l’inverse qu’a cultivé Mme Obono. De quoi s’interroger sur les raisons de sa candidature et sur la compréhension de son rôle. Que fera-t-elle au prochain attentat? Expliquer que nous l’avons bien mérité car la France est un pays raciste et colonial? Car c’est cette vision-là qu’elle a donnée du pays qui lui a donné accès à l’une des plus importantes fonctions électives, lors du débat organisé au QG decolonial le 21 mai?
Dire cela n’est pas appartenir à la fachosphère ni déclencher un dangereux hallali, c’est un devoir citoyen que d’interpeller les élus sur leurs prises de position quand elles peuvent interroger sur leur capacité à nous représenter et à nous protéger. Et ceux-ci ont tout à fait le droit de s’être trompés, d’avoir grandi en conscience et en sagesse et peuvent désavouer leurs propos s’ils les regrettent. Ce qui a crispé c’est le sentiment que Mme Obono n’était pas limpide et se défaussait. Tout le monde avait bien compris que la question derrière ce «Vive la France» était: «est-ce que vous aimez ce pays que vous voulez pourtant représenter». Et force est de constater que l’on a assisté alors à un festival d’évitements pour ne pas se désavouer tout en essayant de s’exonérer du coût politique d’une telle position: se faire élire pour pouvoir détester la République tout en profitant de ses ors et de ses largesses. Et là, cela ne passe plus et c’est bien normal.
Alors quand certains membres du personnel politique arrêteront de penser qu’être élu c’est avoir tous les droits et être exonéré de tous devoirs envers ses concitoyens, quand ils comprendront qu’ils ne sont pas les porte-drapeaux de leurs expressions mais des représentants de leur pays, peut-être verrons-nous enfin l’abstention reculer.
FIGAROVOX/TRIBUNE – Danièle Obono, nouvelle députée France insoumise de Paris, a récemment défendu sur une radio nationale le droit de dire «Nique la France» tout en s’interrogeant sur les raisons de dire «Vive la France». Le coup de gueule de Céline Pina.
Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle avait dénoncé en 2015 le salon de «la femme musulmane» de Pontoise et a récemment publié Silence Coupable (éditions Kero, 2016). Avec Fatiha Boutjalhat, elle est la fondatrice de Viv(r)e la République, mouvement citoyen laïque et républicain appelant à lutter contre tous les totalitarismes et pour la promotion de l’indispensable universalité de nos valeurs républicaines.
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« Vive la France » : une députée de La France insoumise attaquée
Danièle Obono, députée élue à Paris, s’est vu reprocher d’avoir refusé de clamer « vive la France » sur RMC, provoquant un tollé sur les réseaux sociaux.
« C’est le 14 Juillet ? » a lâché Danièle Obono, incrédule, au micro de RMC. Invitée de l’émission Les Grandes Gueules ce mercredi, la députée de La France insoumise, élue dans la 17e circonscription de Paris, a réagi avec tiédeur à la question du chroniqueur Alain Marschall : « Avec votre parcours, [maintenant que vous êtes] devenue députée, vous dites vive la France ? » Étonnée, l’insoumise de 36 ans d’origine gabonaise a rétorqué : « Vous voulez que je me mette au garde-à-vous et que je me mette à chanter la Marseillaise ? », avant d’insister : « Je ne me lève pas le matin en disant vive la France. »
Ce refus a fait bondir sur les réseaux sociaux. En cause : une pétition datant de 2012, signée par Danièle Obono (ainsi qu’Eva Joly, Olivier Besancenot, Noël Mamère ou encore Éric Coquerel) visant à défendre le groupe de rap ZEP (Zone d’expression populaire) alors attaqué par une association d’extrême droite pour un morceau intitulé « Nique la France » dénonçant « son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes paternalistes ». « Il vous est plus facile de soutenir Nique la France que de dire vive la France. Je trouve quand même que pour une députée de la République, c’est… enfin, ça me paraît bizarre », s’est offusqué un autre chroniqueur sur le plateau de RMC.
Mélenchon sort l’artillerie lourde
« Je n’ai pas dit que je cautionnais. Je dis que j’assume le fait d’avoir défendu des artistes quand ils ont été attaqués », a martelé la députée, se faisant rempart des « libertés fondamentales » et de la « licence créative ». Malgré son plaidoyer, David Rachline, sénateur-maire du Front national dans le Var, s’est empressé de réagir dans un communiqué paru le jour même : « Madame Obono veut pouvoir niquer la France tranquillement ? Alors qu’elle quitte les dorures de la République et renonce à tous les avantages liés ! » Toujours à droite, Thierry Mariani, membre du bureau politique LR, s’est scandalisé sur Twitter : « Hallucinant ! La députée France insoumise défend ceux qui chantent Nique la France mais hésite à dire vive la France. »
Face à ce déferlement d’attaques, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, a dénoncé jeudi sur Facebook un « déchaînement de haine venant de l’extrême droite » et exprimé son « amitié, affection et respect pour le sang-froid » de la députée « agressée sur les plateaux de télé par des chiens de garde médiatiques qui ne se rendent même plus compte que leur machisme est teinté d’une forme de racisme insupportable ». Même son de cloche vendredi pour Éric Coquerel, invité de Franceinfo : « Moi, ce qui m’étonne, c’est que, depuis 2012, ni moi ni Olivier Besancenot, on ne nous a jamais parlé de cette affaire. Et Danièle Obono, on lui en parle. Je vais vous dire pourquoi je pense qu’on lui en parle : parce qu’elle est noire. Je pense qu’il y a un racisme patent dans ce qui a été fait. Je suis totalement solidaire avec Danièle Obono. »
À son tour invité sur RMC vendredi, le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, a dénoncé un « procès d’intention » : « Vous m’avez invité des tas d’années aux Grandes Gueules, vous ne m’avez jamais posé la question pour savoir si j’aimais la France ou pas. Vous ne m’avez jamais demandé de dire vive la France. Parce que moi je m’appelle Alexis Corbière, je ne m’appelle pas Danièle Obono. Ça me blesse et ça blesse beaucoup de gens. » Interrogée jeudi par Jeune Afrique, la députée mise en cause a déclaré qu’elle n’était « pas surprise » par cette polémique. « Pour moi, la démocratie vaut mieux que ce type de violence », a-t-elle déclaré. « C’est à la fois désolant et irrespectueux. Étant ce que je suis, je sais que je vais peut-être devenir une cible. J’en ai évidemment conscience. Mais je pense que la réponse doit être collective. »
PAR 6MEDIAS
Obono a l image de ces islamo gauchistes … si ca sert a ca le droit de vote … on devrait interdire certains profils a se présenter dans des elections.