Tribune. Chaque semaine, Gilles-William Goldnadel propose aux lecteurs de Valeurs actuelles son regard sur l’actualité.

Notre ministre des affaires étrangères se sera encore illustré cette semaine par sa finesse d’esprit et l’originalité de ses propos. Jean-Marc Ayrault a en effet tenu à mettre un peu de morale au centre des affaires du monde des affaires.

Dans ce cadre inspiré, le candide qui signe cet article aurait pensé que notre ministre moralisateur aurait fait la leçon aux entreprises françaises qui vendent des armes létales à des pays dangereux. Ou à celles qui commercent avec des pays despotiques comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite.

Du tout.

Sans doute parce qu’il considérait que les entreprises françaises remportent trop de marchés à l’exportation et trop de devises à notre pays trop prospère, notre ministre a tenu faire des remontrances publiques aux Ciments Lafarge qui ont eu le malheur de remporter une partie du marché de la construction du mur prévu et ordonné par le président Trump pour empêcher les immigrants mexicains de pénétrer illégalement sur le territoire de son pays.

Notre ministre aurait voulu casser le marché obtenu ou la baraque de l’entreprise retenue auprès de ses autres clients, qu’il n’aurait pas procédé autrement, à la grande satisfaction de ses concurrents.

Dans quel but ? On peut parfaitement considérer que le mur incriminé sera comme cautère sur jambe de béton, et qu’il n’empêchera pas les clandestins de pénétrer en fraude sur le territoire nord-américain. Nul ne le sait encore.

En quoi cependant constitue-t-il une ignominie insupportable, dès l’instant où il est prévu pour empêcher une invasive illégalité ?

À ce stade de mon discours dont je ne sous-estime pas l’ingratitude à l’ère de l’inversion des normes, je ne crains plus l’aveu qui vient, définitivement discréditant.

N’étant pas un papiste invétéré, j’avoue : j’ai beau aimé les ponts, je n’ai rien contre les murs.

À part celui des cons de la magistrature. J’aime le mur de ma maison qui empêche le voleur d’y pénétrer de nuit. J’aime le mur de ma vie privée. Je n’ai rien contre le mur de sécurité qui empêche les terroristes du Hamas d’assassiner. Je n’aimais pas le mur de Berlin, précisément parce qu’il n’empêchait pas d’entrer mais de sortir. Je n’aime pas cette idéologie stupide murée dans ses certitudes et qui aura contribué à détruire ces murs de nos nations que sont les frontières.

Puissent les maçons de demain construire et des murs et des ponts, le seul ciment qui tienne pour unir les nations.

Source : Valeurs Actuelles

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