La vérité sur la Mosquée al-Aqsa, photos d’archives à l’appui

rafters_al_aqsa_1L’actuel Mufti de Jérusalem, Sheikh Mohammed Ahmad Hussein, a déclaré le 25 octobre 2015 que la mosquée Al-Aqsa était une mosquée construite sur un site qui existait, selon lui, « il y a 3 000 ans, et il y a 30 000 ans… depuis la création du monde. »

Dans son entretien avec le correspondant de la Deuxième chaine israélienne, le Mufti a insisté en déclarant également qu’il n’y avait jamais eu de Temple juif ni de sanctuaire juif au sommet du Mont du Temple.

Un bref rappel historique

temple_mount_panoramaLe Mont du Temple en 1915. Al-Aqsa sur la gauche, le Dôme du Rocher sur la droite. Le dôme de la Synagogue Tiferet Israel se trouve à l’horizon entre Al-Aqsa et l’arbre. (Photographie de Bernhard Moritz, Bibliothèque du Congrès américain et Archives impériales ottomanes)

Les Juifs croient que le «rocher de la fondation » situé sous le Dôme du Rocher au sommet du Mont Moriah à Jérusalem est en effet le site où a eu lieu le célèbre sacrifice d’Isaac selon la Bible. Les Musulmans insistent d’ailleurs depuis toujours sur le fait qu’il s’agit plutôt du sacrifice d’Ismaël, contrairement ce qui figure dans les Ecritures.

Soulignons que le roi Salomon a construit son temple sur le Rocher au Xe siècle avant l’ère chrétienne, mais il a été détruit en l’an 587 avant notre ère par le roi babylonien Nabuchodonosor. Soixante-dix ans plus tard, le deuxième Temple a été construit par les Juifs revenus de Babylone, avec la bénédiction du roi Cyrus le Grand fondateur de l’Empire perse.

Des années plus tard, en l’an 160 avant JC, le Temple fut inauguré à nouveau par les Maccabées, juste après la Révolte contre le règne du roi Antiochos IV. Le Temple fut alors purifié après sa profanation par les Séleucides, qui représentaient une dynastie hellénistique.

interior_dome_rockIntérieur du Dôme du Rocher avec le « rocher de la Fondation” sur laquelle les temples juifs ont été construits. (Maison Bonfils, 1870, Bibliothèque du Congrès américain)

Au Ier siècle avant notre ère, le Second Temple, construit par les rapatriés de Babylone, a été reconstruit par le roi Hérode. Le bâtiment du Temple et ses bureaux administratifs ont été agrandis sur le Mont Moriah afin d’accueillir les nombreux pèlerins. Il deviendra une plate-forme colossale soutenue par de grandes murailles. Le Mur occidental (appelé aussi Mur des Lamentations), où les Juifs font leurs prières depuis des siècles, fait partie de ces murailles qui soutenaient le Temple.

En l’an 70 de notre ère, les armées romaines commandées par Titus détruisent le Temple.

Les musulmans croient que Mahomet (570-632 après JC) a été transporté sur une créature céleste depuis la Mosquée Al Aqsa à la Mecque, puis vers les cieux. La mosquée a été construite à la fin du VIIe siècle de notre ère et reconstruite à plusieurs reprises suite à de nombreux tremblements de terre.

Le dôme doré du Rocher est un sanctuaire construit vers 691 après JC.

Les Croisés qui ont conquis Jérusalem et le Mont du Temple en 1099 ont converti la Mosquée Al-Aqsa en un palais royal et le Dôme du Rocher en une église. Saladin, qui a reconquis Jérusalem en 1187, a restauré les deux mosquées.

Le tremblement de terre de 1927

Le Mufti actuel sait certainement que la Mosquée Al-Aqsa a subi un effondrement majeur pendant un tremblement de terre survenu en 1927. La rénovation a pris plusieurs années, et durant cette période des photographes étrangers étaient sur place. L’archéologue britannique Robert Hamilton a pris de nombreuses photos, avec la permission de l’Autorité archéologique britannique. Il a fouillé et analysé les vestiges de la mosquée.

Selon le chercheur du JCPA-CAPE de Jérusalem, Nadav Shragai, spécialiste de l’Histoire contemporaine de Jérusalem, Hamilton a promis aux autorités religieuses musulmanes, le Waqf, qu’il ne ferait « aucune mention des conclusions que les musulmans auraient trouvées gênantes » telles que des traces de l’époque des Temples juifs. Les photos d’Hamilton s’attachent aux mosaïques, aux différents passages, ainsi qu’aux charpentes de soutien qui appartenaient apparemment aux Temples.

Ces photos éloquentes d’Hamilton peuvent être aujourd’hui consultées sur le site de l’Autorité des Antiquités d’Israël. D’autres photos prises par l’American Colony se trouvent à la Bibliothèque des Archives du Congrès américain.

Après l’effondrement du toit d’Al-Aqsa, seuls les chevrons et certaines lattes qui soutiennent la toiture sont restés. Les analyses des poutres ont prouvé qu’ils étaient en bois de cèdre et de cyprès datant de plus de 2.000 ans. Ils avaient probablement été utilisés dans les structures antérieures.

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(Archives des Antiquités d’Israël)

al_aqsa_quakeAl-Aqsa après le séisme de 1927. Les deux dômes à l’horizon sont ceux des synagogues Hurva et Tiferet Yisrael, qui seront détruites en 1948 par les Jordaniens. (Archives des Antiquités d’Israël)

Deux photographies prises par Hamilton révèlent également la double porte, des colonnes et le mur Sud du Mont du Temple.

al_aqsa_tunnelPassage souterrain menant au nord de la Porte Double vers le centre du Mont du Temple.
(Bibliothèque du Congrès)

al_aqsa_columnColonne dans le passage souterrain. La Bibliothèque du Congrès la présente ainsi : « Le quartier de Temple. La Porte Double. Ancienne entrée montrant les détails de la sculpture. »

Soulignons que plusieurs sites et structures ont été détruits au cours de ces dernières années par le Conseil musulman. Les bulldozers du Waqf ont évacué des vestiges archéologiques dans les souterrains du Mont du Temple.

Fort heureusement, ces photographies prouvent que les déclarations du Mufti de Jérusalem ne sont que des mensonges grossiers.

Lenny Ben-David

Posted by on 10/11/15 • Categorized as L’événement du jour

jcpa-lecape.org

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Al Aqsa : j’ai découvert l’entrée du Second Temple

…En grandissant, j’ai acquis l’habitude de mon père, qui consiste à collectionner les visites d’édifices pour me nourrir l’esprit. C’est ainsi que cette passion m’a amenée ici, sur le Mont du Temple. Sous ce Dôme, je peux enfin savourer l’héritage de mon père : son attachement sans bornes au romantisme des architectures délabrées, qui, à présent, nous communiquent à tous deux, les formes d’expression hors-pair de la beauté sanctuarisée, le testament le plus précieux pour une fille digne de son père.

Les anciens architectes de l’Islam possédaient une imagination débridée, de telles appétences pour la beauté, mais aujourd’hui, tout ce qu’il en reste, ce ne sont que comme des os blanchis par le soleil, des mosaïques décolorées, des jardins presque chauves, et rares sont ceux, parmi les visiteurs aveugles, qui pourraient comprendre la beauté originelle qui nous entoure.


Différences évidentes entre ancienne et nouvelle structure.

En quittant le Dôme, nous avons marché vers le Sud, vers Al Aqsa. Il faisait encore très chaud. Sur le seuil de la porte, quatre hommes bavardaient gentiment, intrigués par cette scène de la touriste américaine arrivant avec son guide. Patiemment, ils attendaient la prière d’al Asr. Je reprenais mes esprits. La scène paraissait plus animée, l’expression de leurs visages, d’une amabilité rafraîchissante.


Un labyrinthe d’échafaudages.

Alors que nous entrions, mon regard tomba sur les étagères de livres encerclant des piliers massifs. Ils semblaient d’une homogénéité suspecte –des copies du Coran, toutes du même éditeur. Personne n’en avait bougé un seul de sa place. D’autres étagères délabrées étaient à nu, attendant de recueillir les chaussures des fidèles. Nous étions là entre deux temps de prière. Al Aqsa était singulièrement vide.


Les mêmes échafaudages, avec du recul.

Des toîts bas en forme de dôme s’arqueboutaient au-dessus de nos têtes, tous taillés dans le même calcaire. Des couloirs agréables s’étiraient vers les halls longitudinaux. Ici et là, une femme isolée étudiait son Coran.

A part cela, Ibrahim et moi étions seuls. Nous avons tourné au coin de l’allée et, en nous approchant d’unvestibule plus petit, nous nous sommes trouvés confrontés à d’énormes colonnes. Leur diamètre était plus épais que la taille d’un géant et ils apparaissaient disproportionnés, en comparaison avec le toît plutôt bas. Chacun de ces piliers massifs était soigneusement soutenu par des contreforts modernes de béton et des gaines d’acier. Ces piliers semblaient tellement plus anciens. De toute évidence, ils n’appartenaient pas à Al Aqsa.

Tout près de moi, Ibrahim indiquait le toît au-dessus de nos têtes. Une claire distinction, tranchant net dans l’assemblage des divers travaux de maçonnerie, était flagrante.


Les colonnes qu’on peut voir très distinctement. (photo: Qanta Ahmed)

C’était l’entrée du Second Temple Juif, qui se tenait là, avant Al Aqsa. Vous pouvez voir que c’est absolument différent ». Et sans aucun doute, c’était facile à constater, cela avait bien été un lieu de pèlerinage et de culte pour les Juifs, bien des siècles auparavant. Peut-être nous tenions-nous juste devant la porte d’entrée. En quelque sorte, ces arches robustes, ces piliers massifs avaient échappé, même à la destruction acharnée du Second Temple par les Romains. Avant que nous ayons fait nôtre cet endroit, c’était, sans l’ombre d’un doute, le leur.

Nous nous trouvons sur une terre empruntée à d’autres. Quelque chose d’aussi antique nous semblait incroyable, confrontés que nous étions à la réalité profonde précédant l’Islam, nous tombions littéralement dans le silence partagé de jeunes croyants médusés et respectueux.


Les distinctions facilement perceptibles entre les diverses périodes et couches de maçonnerie du Temple juif (photo: Qanta Ahmed)

Revenant sur nos pas, nous sommes retournés au niveau principal, où Ibrahim me faisait remarquer la série de piliers somptueux jusqu’à l’obscénité, qui se dressait dans un contraste saisissant avec la structure principale.


Les Piliers de Mussolini (photo: Qanta Ahmed)

“Des cadeaux de Mussolini” m’expliqua t-il. Le Duce cultivait les faveurs à l’intention du grand Mufti de Jérusalem d’alors, un antisémite déclaré et un fasciste pro-hitlérien avide. Ces piliers de marbre Carrera ont pu être une façon de le soudoyer ou une récompense pour ses loyaux services, probablement les deux à la fois. Quoi qu’il en soit, cela avait tout l’air d’un affront architectural. Dans la structure austère du septième siècle, ceux-là étaient comme l’appel claironnant au mariage de l’arrogance et de la surabondance, qui pourrait aisément définir l’empire pétro-islamique moderne. Après avoir aperçu l’escalier sculpté de la chaire d’un imam, un cadeau de la Syrie, et étudié les vitraux teintés si spectaculaires qui, d’une certaine façon, demeuraient intacts, Ibrahim m’a demandé si je voulais attendre pour la prière d’al Asr. Je ne l’ai pas voulu.

En quittant le Dôme d’Or, je le voyais briller dans le soleil couchant, d’une radiation toujours si magnétique. En descendant les marches, je dérobais un dernier coup d’œil final en me retournant, exactement comme je le fais à chaque fois que je quitte la Mecque. Encadré par de majestueux cyprès malachites, le disque devenu liquide se fondait dans le soleil couchant. Je sentais mon cœur battre la chamade.

Alors que le Dôme doré serait, effectivement, le joyau de la couronne extraordinaire de Jérusalem, le véritable diadème d’Israël, de nos jours, j’avais eu le privilège de percevoir au-delà du symbole. Aujourd’hui, plutôt qu’un trésor géré par les Vice-régents de D.ieu, le dôme n’était rien de plus qu’un code secret à déchiffrer, qu’un prix politique laissé en gage, au profit des Islamistes. Devenu inconsistant, par le fait du monde musulman moderne qui ose prétendre à sa légitimité, au détriment de sa noble intégrité, à présent, dévoyée, il ne reste plus guère que la mémoire d’un Islam romantique, en voie d’extinction qui l’anime encore.

De loin, nos communautés arabes étincellent comme le Dôme éblouissant. De loin, leur prospérité dorée et leur puissance intimident et définissent ce que doit être l’histoire en train de se faire. Dans le miroir trompeur de notre reflet d’or, nous oublions que le Dôme ne définit pas un, mais deux peuples. A l’intérieur, la vision la plus superficielle révèle un patchwork de décadence et de négligence qui entoure le coeur de notre spiritualité. Ce ne sont pas seulement les Juifs qui sont en deuil du Mont du Temple, mais aussi les Musulmans. Alors que les disciples de Moïse pleurent la destruction du Second Temple et avant lui, du Premier, les disciples de Mahomet devraient aussi se lamenter sur les vestiges de la dernière Foi révélée.

Nos valeurs spirituelles, en tant que Musulmans modernes, ont dépéri sous la suffocation d’un vague ritualisme conférant les signes extérieurs de la religiosité, mais qui dissimulent si mal l’aridité de nos âmes.

Nous séchons sur pied, sous les impositions de la dureté de l’Islam concret. Le Wahhabisme austère, et d’une prospérité effarante, a quadrillé l’espace public global des Musulmans, au détriment de la noblesse de notre histoire. Incontestable et incontesté, son étreinte prométhéenne nous entraîne vers notre dernier souffle.

Que de menus profits et mesquineries sous une telle domination. Pas même les sols fertiles et bénis de Jérusalem, don de D.ieu, ni les siècles ininterrompus de prières investies par les Gardiens les plus fidèles de l’Alliance avec l’antique Sainteté de ce Lieu, le Saint des Saints, ni même les brisures du Rocher sacré qui s’est refermé sur Adam, la pierre que Gabriel a soulevé jusqu’à l’ascension de Bouraq, alors que la terre tremblait et que Mahomet s’élançait, pas même l’ombre de D.ieu Lui-même sous laquelle je marchais, ce jour-là – rien de tout cela ne nous pousse à nous élever, à présent.

Nulle part ailleurs, au cours de mes voyages et les recoins de ma mémoire imparfaite, l’action corrosive de l’Islamisme ne m’a semblé plus criante que depuis le sein flétri de la Mosquée Lointaine. C’est là que nous sommes devenus les Musulmans les plus éloignés. Je ressens notre dérive avec plus d’acuité à Jérusalem, l’aimable biographe de l’histoire du monde, le cœur battant, romantique de toute croyance, de tous les peuples, de tous les Livres. Jérusalem, mes chers amis musulmans, est le lieu de résidence d’un dôme doré devenu parfaitement creux, rien de plus que l’enveloppe évanescente de la richesse qui était autrefois contenue à l’intérieur. Elle n’est plus à nous.


Le Dr. Qanta Ahmed est professeur de médecine associée à l’Université de l’Etat de New York.

blogs.timesofisrael.com

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Andre

Des gens, comme ces « palestiniens », qui passent leur temps à mentir et à nier la réalité ont forcément quelque chose à se reprocher.

Claude Salomon LAGRANGE

Si les musulmans insistent (depuis quand ?), (depuis toujours ?), sur le fait qu’il s’agirait plutôt du sacrifice d’Ismaël, contrairement ce qui figure dans les Ecritures (lesquelles ?), leur propre koran les contredit dans plusieurs éditions.
Par exemple, dans une édition du koran de 1960 (la date est importante, c’est bien avant l’invention du « peuple palestinien » en 1964 !) de Savary aux Editions Garnier Frères, 6 rue des st Pères à Paris, dans la sourate « Les Ordres », chapitre XXXVII, verset 99 à 112, page 436 :
v. 99 : « Nous lui annonçâmes un fils qui posséderait la sagesse » ;
v. 100 : «  »Lorsqu’il fut parvenu à l’adolescence »,
v. 101 : « Abraham lui dit : Omon fils ! J’ai eu une vision. Il m’a semblé que je te sacrifiais. Vois quelle impression ma vision fait sur ton coeur ».
v.102 : « Exécute ce que D’ieu commande, répondit Isaac ; soumis à ses décrets, je souffrirari avec patience. »
v.103 : « Ils allaient accomplir l’ordre du ciel ; déjà Isaac était couché le front contre terre ».
v.104 : « Une voix céleste s’écria : Abraham ! »
v.105 : Ta vision est accomplie ; c’est ainsi que nous récompensons la vertu. »
v.106 : « D’ieu a voulu l’éprouver »,
v.107 : « Une hostie (le bélier du Paradis Terrestre) racheta le sang de son fils. »
v.108 : « La postérité célèbrerar son obéissance. »
v.109 : « La paix soit avec Abraham ! »
v.110 : « C’est ainsi que nous récompensons la vertu »
v.111 : « Il fut notre adorateur fidèle. »
v.112 : « Nous lui prédîmes qu’Isaac serait un prophète distingué ». Etc.